Chapitre 30

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- Jeune femme, j'apprécierais que vous cessiez de me fausser compagnie dès que l'occasion se présente. Le ton autoritaire d'Azérie lui parvint aux oreilles quand elle quitta l'amphithéâtre.

Quant elle fut certaine que personne ne les observait, la garde souleva la jeune femme dans les airs comme elle le faisait si souvent. Son huile pour le corps à l'orange lui emplit les narines de manière réconfortante.

Nery n'avait qu'un allié dans l'armée spécial et Azérie en faisait partie. Lorsqu'elles s'étaient rencontrées cinq ans auparavant, la jeune femme avait vite compris d'où venait la garde, et par conséquent avait tout fait pour obtenir son soutien. Puisqu'elle avait toujours vécu comme une enfant de l'armée, sans famille ni affection, Azérie avait vu en Nery la comédienne, une fille ou une sœur pour laquelle elle voulait se battre. Alors, si jouer ce petit rôle lui permettait d'avoir une alliée telle qu'Azérie, elle ferait même le pamplemousse s'il le fallait.

- Ma petite zyzy, tu te bats comme une professionnelle, j'ai assisté à toute la scène ! Je suis fière de toi.

Tout droit sorti de son cours de dynamisme, la concernée la remercia.

- Rentrons au manoir et déjeunons, proposa Nery.

Tandis qu'Azérie découpait plusieurs légumes sur une planche à découper, Nery restait assise en face d'elle sur l'un des tabourets de l'ilot central.

- Tu sais que nous avons un cuisinier pour ce genre de tâche, l'informa-t-elle.

- À la forteresse, nous n'avalons que des pilules censées accroitre nos capacités physiques. Voir et cuisiner de vrais aliments me fait plaisir.

- Je vois, compris la jeune femme, sers-toi de la cuisine autant que tu le désires alors.

- Merci ma Zyzy, nous ferons même des gâteaux ensemble pour fêter ton diplôme !

La poitrine de Nery se serra, elle savait pourtant que même si Azérie lui vouait une adoration démesurée, elle restait une garde d'élite. De ce fait, cela signifiait que sa loyauté envers sa patrie n'avait pas de limite. La garde tolérait l'organisation uniquement parce que Nery en faisait partie. Fidèle à son poste, elle ne lui révélait par conséquent exclusivement ce qui représentait un potentiel danger pour sa vie.

Cette union ne tenant qu'à un fil, Nery savait qu'elle ne devait rien exiger de plus de sa part. La garde s'était déjà proposé après la requête du roi pour sa surveillance, c'était déjà bien suffisant...

- Azérie, ne réponds pas si cela t'importune, mais on m'a dit que si le chef de l'organisation ne se rendait pas, vous aviez pour mission d'exterminer les incompatibles. Est ce vrai ?

Un instant, Nery regretta de lui avoir posé la question quand elle vit une ombre grave traverser son visage. C'était peut-être trop tôt...

- En effet. Si j'étais toi, je coinvainquerai vite ton chef de se rendre. Même si ce n'est qu'un peuple de faiblards, les gardes d'élites n'ont pas particulièrement envie de les tuer. Or, comme c'est un ordre du roi, ils, dont moi, n'hésiterons pas à le faire.

À présent certaine qu'Hélios ne bluffait pas Nery, fut rassurée.

- Merci pour ta mise en garde Azérie, ne t'en fait pas, je ferais en sorte que ça n'arrive pas, il se rendra.

- J'espère que ce que tu dis est vrai, pria la garde avec un regard teinté de tristesse.

Pour changer de sujet, Azérie la bombarda de questions anodines sur sa vie quotidienne telles que ses notes en cours, ses relations amicales ainsi que ses derniers passe-temps. Nery lui parla de la peinture comme de Lilas sa couturière, mais pas une seule fois, elle ne mentionna de nouveau l'organisation, ni ses agissements. Elle avait confiance en sa garde, mais pas au point de lui révéler ses plans, d'autant plus que ce sujet avait le don de la mettre mal à l'aise.

The blood heiressOù les histoires vivent. Découvrez maintenant