Chapitre 43

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- Vous avez fait du bon travail, complimenta Hélios à l'attention de son couturier.

L'allure royale que lui offrait déjà son physique se voyait à présent sublimé par ses vêtements. D'un blanc immaculé, sa tunique bouffante resplendissait sous son veston brodé. Comme de hautes flammes ardentes, le fils d'or venait s'élever avec une assurance impressionnante sur sa poitrine, où la broche de l'académie trônait. Pour habiller le tout, le prince avait déposé sur ses épaules une veste assortit.

Quand il fut fin prêt, son escouade de garde l'escorta jusqu'à l'immense salle de réception déjà pleine. Face aux importantes successions qui serait annoncé ce soir, le nombre de convives était plus important qu'à l'accoutumée. En plus des professeurs et des familles et amis, de grandes personnalités s'étaient joint à la cérémonie pour jauger les lauréats.

Par ailleurs, le nombre de convives ne demeurait pas le seul avoir augmenté. En effet la quantité de garde d'élite, elle aussi, s'était vu accroitre. A chaque porte et allées des environs, une muraille d'or se dressait. Le souffle court, Hélios n'y vit qu'un mauvais présage. Malgré sa confiance en lui, Nerezzya restait trop imprévisible. Ainsi, l'angoisse ne cessait de le tourmenter.

L'odeur sucrée de l'alcool venait déjà chatouiller son odorat surdéveloppé.

Malheureusement, pour une fois, il avait prévu de rester sobre. La musique quant à elle se voyait portée par la voix d'une chanteuse de talent.

Lorsqu'il arriva devant la grande porte, Hélios revêtit son armure de courage à l'aide d'une grande inspiration. Dans la salle aux décorations sophistiquées, de longs bancs avaient été disposés de part et d'autre de l'allée central qui, elle, menait vers une estrade angoissante.

Dès qu'il fit son premier pas en haut des marches, l'orateur ne manqua pas de hurler son nom. Néanmoins, à l'inverse des précédentes réceptions, les convives remarquèrent sa présence. Levant leurs verres en guise de salutation, baissant leur tête en révérence. Hélios se sentit pour une fois reconnu à sa juste valeur.

Même s'il s'y était préparé, il n'y avait pour l'instant aucune trace de Nerezzya. La connaissant, il songeait déjà à son entrée spectaculaire.

Profondément déçu, le prince serra sa mâchoire juste avant de se faire submerger par une vague de noble.

D'après leur nombre de compliments excessif, il ne tarda pas à saisir leur véritable intention. Créer des liens avec l'héritier prometteur. Malgré le dégout qu'il ressentait pour ces gens, Hélios les salua avant de poliment leur fausser compagnie. Il les détestait par-dessus tout, leurs manières, leurs activités, l'absence de sincérité dans leur âme... Plusieurs soirs, il se surprenait à songer à leur mort. Ses mains, son ressentiment, au service de leur extermination.

Bien entendu, il n'en ferait jamais rien puisqu'un roi sans peuple n'était rien d'autre qu'un vase sans fleur. Vide et inutile, juste beau à regarder.

Quand il s'approcha du bar pour se servir un rafraichissement, il remarqua Jessamine, dans une simple robe moulante, la tête contre le comptoir. Sa mine était affreuse tandis que ses yeux, entourés de cernes profondes, semblaient crier à l'aide. Une bouteille d'élixir trônait face à elle. Si la jeune femme avait remarqué sa présence, elle ne lui adressa pas une œillade.

Son allure préoccupante rendit Hélios mal à l'aise. Lui, qui la connaissais forte et courageuse malgré ses problèmes, ne l'avait jamais vu dans un si piètre état. Une part de culpabilité vint lui pincer le cœur alors qu'il prenait place sur le tabouret à côté d'elle.

- Jessamine, tu ne peux pas t'afficher ainsi, déclara-t-il sur un ton catégorique.

La jeune femme ne lui répondit pas, le regard vitreux. Il se demandait même si elle était encore consciente. Jessamine posa une main sur le marbre pour designer mollement l'orchestre.

The blood heiressOù les histoires vivent. Découvrez maintenant