09. Pas le choix.

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Présent.
Lycée universitaire de
Memphis, TN.
10h19




Layline Waller.





Mes talons martèlent le sol, mais au final, je fais demi-tour et décide ne pas y aller.

— Tu n'y vas pas ? me chuchote t-elle timidement en mordillant son ongle nacrée de dorée.

Mes sourcils se froncent un instant.

— Non, répondis-je.

J'ai envie de rien.

En faite, j'ai l'impression que rien ne n'amine.

Mes pas lents s'approchent des toilettes, ma paume pousse la porte plutôt propre qui est de couleur bleue, mes grands talons claquent plus férocement et je m'approche pour me laver les mains.

Je regarde mon reflet un instant, mes tresses africaines collés petites littéralement faite sur toute ma tête, je pose mon sac dans un bruit sourd sur l'évier, prenant mon parfum à la vanille et la coco.

La dernière fois, je n'ai pas eu le temps de mettre mon parfum préféré à la vanille et à la noix de coco, je m'en asperge, l'étalant rapidement avec ma main, et je le remet rapidement dans l'encoche de mon sac.

Mon trait d'eye-liner noire que j'ai l'habitude de tracer qui est fumé, et l'intérieur de mes muqueuses, mon crayon à l'intérieur de ceux-ci ne se sont pas enlevés, du fard à paupières noires encadrent le dessus de mes paupières joliment estompés, mon bracelet en perles à mon bras et celui en pierre de cornaline dans l'autre, les colliers qui ornent mon cou grandissent petit à petit à chaque fois. Ma bague en argent reflète sous l'effet doux du ton bleuâtre et mauvais du ciel et du temps.

Mon collier enroulée vers le bas de mon ventre aussi, en or. Mes créoles de la même matière titillent un peu.

Je m'apprête à partir, mais mes pas s'arrêtent net, mes oreilles se concentrent sur le bruit, mes paupières se ferment lentement, me concentrant.

Mon cœur bat beaucoup trop vite.

J'essuie lentement le crayon noir dans mes muqueuses qui s'est légèrement estompé en dessous, soupirant avant que mes mains empoignent fortement le rebord de l'évier, mes lèvres tremblent.

Et j'ai beau être moi, cette fille qui piétine la terre entière, qui l'a à ses pieds, avec eux, j'ai l'impression que je me rappelle exactement où ma vie s'est arrêté.

Ou je me suis rendu compte qu'il ne restait que mon épiderme, qui n'est même plus à moi, qui leur appartient, ses sales brûlures sur la peau qui me colleront pour le reste de cette vie que je souhaite finir, ses sales mots chuchoter sur moi que eux ont créés pour me désigner ce que j'étais.

Mais jamais un homme ne me dira ce que je suis censée être, plus jamais maintenant, promis...

Je déteste cette race, je la hais si fort qu'il n'y a pas assez de mots pour exprimer le mal-être que je subis chaque jour, et que pourtant, moi, une petite poupée de cire, s'avance... quand même, mais l'âme morte.

Plus cette dépression sévère que j'ai été diagnostiqué depuis des mois sous cet acte que j'ai subi.

Et d'un coup, mes talons claquent fermement et directement vers les toilettes, j'ouvre la porte et tourne le verrous à clef, et.. toutes émotions prisent de cours s'emballent.

Just to Lie.Where stories live. Discover now