Présent.
États-Unis
Memphis, TN.
10h45Layline.
Alors qu'il me tient, mes paupières font du mieux pour ne pas se fermer, mes pas deviennent de moins en moins corrects, mais je n'entend aucun jugement spécial de sa part, simplement, il m'aide.
Et mon corps reste toujours aussi tendu, prenant l'habitude de le protéger automatiquement face aux contacts physiques, n'importe les quels. Je ne les supporte pas, et je sais très bien que mon corps haït ça, que quelqu'un vienne rencontrer mon épiderme. Je n'aime pas, mais là, je n'ai pas d'autres solutions.
Je remplis du mieux que je peux mes poumons d'air, gardant mon corps sur ses gardes au moindre mouvement contradictoires ou qu'il pourrait s'apprêter à être violent envers ma personne.
De toute façon, je suis là, mais, comme si je suis morte depuis longtemps... Qu'une poupée qui n'a pas le choix de se maquiller sous une face corrosive...
Je sens l'air glaciale sur mon visage, mon éternuement reste coincé dans mes narines.
Finalement, je vois sa moto. Vu le modèle si je l'observe encore quelques secondes : Kawasaki Ninja H2R, et je dois l'avouer. Elle est vraiment belle, mon regard jongle entre les mains de ce con qui tient deux casques entre ses doigts, et entre la moto sur la quel je dois me poser dessus.
Des salves compliqués pour réussir à déglutir, des frissons d'horreur me picotent nerveusement.
Avant que je vienne, je m'appuie quelques secondes délicatement sur sa moto, mais sa voix m'ordonne :
— Pitié, insiste t-il d'un ton nonchalant et assez écœurée, recule de ma moto. Je déteste qu'on la touche.
— Joder (Putain) siffle-je si bas, que je suis sûre qu'il n'a pas entendu. C'est pas possible ce pendejo là !
Je ne pense pas qu'il m'ait entendu, en tout cas, ma paume se pose devant ma bouche alors que je baille, mon cœur palpant dans ma poitrine.
Le sentiment grisâtre s'empare de moi.
Finalement, il m'aide à monter, car c'est vraiment compliqué de s'y mettre dessus, et cette fois-ci, je pense articuler assez fort :
— Elle est vraiment grande.
C'est inutile, et je suis sûre que si je n'aurais pas été dans un état pareil, je n'aurais jamais pratiqué ce constat plus que ridicule.
— Plus que tu l'imagines, rétorque t-il d'une voix remplies de sous-entendus.
Je n'ai même pas la force de protester. Tout ce que je veux. C'est dormir quelques heures avant de récupérer ma couleur naturelle de cheveux... bon...
Finalement, ses grandes mains fortes et veineuses à vue d'œil s'approche de mon visage, alors qu'il me souffle d'une voix grave et rauque :
— Tu m'autorises à ce que je te mette le casque ?
Doucement, mes paupières s'ouvrent. La fatigue a atteint un niveau tel que je risque de m'endormir sur ce cuir confortable et de bonne qualité.
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Just to Lie.
ContoElle, perdu dans sa noirceur qui se diluait dans son cœur. Layline, encore une fois, trop évanouie pour tenter de penser à la vraie réalité. Un traumatisme s'insère dans sa vie, la laissant à une dépression sévère. Son beau-père rend sa mère et Layl...