Épilogue, partie 3

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12 ans après

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12 ans après...


À Seungsik, mon père, mon modèle, mais surtout mon réconfort.

À Hanse, mon père, mon confident, mais surtout mon courage.


Aujourd'hui est le premier jour de ma nouvelle vie et cette nouvelle vie, je peux la vivre grâce à vous. Je vous écris cette lettre pour vous remercier, pour tout ce que vous avez apporté à ma vie.

Je crois que dans mes souvenirs les plus lointains, vous étiez déjà présents, j'ai quelques souvenirs de l'orphelinat, mais tout est assez flou. La seule chose dont je me souvienne avec exactitude, c'est la joie que je ressentais à chaque fois qu'une religieuse venait me chercher dans le dortoir pour m'emmener devant vous.

Je n'ose même pas imaginer à quel point il vous a fallu être patient, durant ces deux années où vous n'avez pu que vous contenter de venir me voir, faire des aller-retour, devoir me quitter à chaque fois dans l'attente qu'on vous dise de revenir. Durant ses deux années, je passais mes journées à jouer dans la petite salle de jeux de l'orphelinat, en attendant sagement qu'on m'annonce votre visite.

Puis, est enfin venu le jour où vous êtes venus me voir en m'informant que vous ne repartirez pas sans moi. J'avais sept ans, je me sentais triste pour mes copains, eux qui n'avaient pas encore la chance d'avoir des parents aussi géniaux que vous pour leur offrir une nouvelle vie, loin de cet endroit. Alors, je me souviens leur avoir écrit à chacun un petit mot, avant d'aller récupérer le peu d'affaires qui m'appartenaient.

Je n'étais jamais sorti, je n'avais jamais mis les pieds en dehors de cet orphelinat, bien sûr quelques fois, il arrivait aux religieuses de nous amener avec elles au marché, par petit groupe de cinq. Mais jamais, je n'avais quitté le village de Xiulin. Le jour du départ, je me rappelle avoir passé une bonne partie du trajet en voiture à regarder avec émerveillement l'immensité de cet Océan que je découvrais pour la première fois. Vous m'avez appris récemment que le trajet jusqu'à l'aéroport avait duré deux longues heures, mais il m'avait semblé durer deux minutes seulement, à peine avais-je cessé de contempler le paysage par la fenêtre que nous étions déjà arrivés dans cet immense aéroport.

Il y avait tellement de gens partout, je me souviens à quel point j'étais terrifié, j'avais peur de me retrouver seul au milieu de cette foule et de vous perdre, peur d'être seul et abandonné à nouveau, mais je me souviens surtout de toi, Seungsik, agenouillé à mon niveau, me proposant de monter sur tes épaules pour voir le monde d'en haut. Je me rappelle de cette sensation de fierté, je me sentais grand, important et protégé.

Je ne maîtrisais pas encore tout à fait votre langue, mais je me rappelle de toi, Hanse, m'apprenant des nouveaux mots à mesure que je découvrais cette nouvelle vie qui s'offrait à moi. Durant le vol, je sais qu'Hanse et moi avons dormi dans les bras l'un de l'autre, parce que tu t'étais amusé à nous prendre en photo. J'ai d'ailleurs appris, à mes dépens, que tu adorais prendre les gens en photo quand ils dorment.

Into the mirrorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant