Prologue

210 51 221
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


2 mois avant,

Alors qu'Hanse dépose silencieusement son verre d'eau dans l'évier de la cuisine, il observe l'heure déjà tardive sur la grande horloge du salon. Puis, c'est dans un long soupir qu'il se dirige vers sa chambre, en espérant sincèrement que cette nuit ne sera pas une énième nuit blanche à ressasser ses idées noires.

Tandis qu'il traine des pieds en longeant le couloir et qu'il approche lentement de sa chambre, ses yeux se posent instinctivement sur la porte entrouverte de la chambre d'Hanbi. Cette dernière, allongée sur le ventre et un casque sur les oreilles, est en train de bouger la tête eu rythme de sa musique, devant l'écran de son ordinateur portable posé au pied de son lit. Après avoir rapidement salué d'un signe de la main sa cadette, pour lui dire bonne nuit dans un sourire, il entre enfin dans sa chambre, marche jusqu'à son lit avant de se jeter lourdement en arrière contre le matelas.

Déverrouillant son téléphone portable, Hanse parcourt les réseaux sociaux dans l'idée de tuer le temps.Comme à son habitude, il traîne sur une des nombreuses applications de rencontre gay affichées sur son écran d'accueil. Cependant, après avoir parcouru sans grand intérêt les divers profils qui s'offraient à lui, il verrouille son téléphone dans un long soupir de lassitude, avant de le poser sur son oreiller.

Quelques minutes de silence et de réflexion plus tard, Hanse s'installe confortablement contre sa tête de lit, se penche sur le côté et sort du tiroir de sa table de chevet un petit calepin usé. Ce dernier ne le quitte jamais réellement. Dedans, il gribouille durant de longues heures sans vraiment réfléchir. Parfois, il y note quelques vers ou bien quelques rimes, au gré de son inspiration. Mais ce soir, il décide de mettre des mots sur ses maux, alors soudain il se redresse et tourne une nouvelle page afin d'y ajouter ces quelques lignes :


Je suis las.

Las de toutes ses conquêtes sans lendemain, las d'une vie fade et sans émotions, sans chemin.

Chaque nouveau mec dans mon lit, résonne comme un nouvel échec dans ma vie.

Depuis toi.

Depuis cette souffrance, ce jour-là.

Tu m'as pris ma douceur, mon envie d'aimer et un bout de moi.

Alors, je suis las de tout ça.


C'est la boule au ventre qu'Hanse referme brusquement son précieux calepin, avant de le déposer à sa place, dans le tiroir. Puis il s'installe plus confortablement sous les draps et attrape son téléphone afin de sélectionner une playlist composée de chansons qui, il l'espère, l'aidera à s'endormir plus tôt et plus paisiblement cette fois-ci.

Alors que la musique retentit doucement dans la pièce, à moitié étouffée par l'oreiller, Hanse tente d'oublier ce qu'il ressent et ferme les yeux en espérant que de jours meilleurs arriveront bientôt pour lui.


꧁ '❀ ••-••-•• ❀' ꧂


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


2 mois avant,

Encore quelques jours à subir cette routine, ces réveils aux aurores, ces parcours du combattant et ces entraînements militaires. Encore quelques jours et Seungsik aura enfin le droit de retrouver les siens. Alors ce soir, il serre les dents et termine la série d'exercices imposée par son chef de peloton avant de passer aux douches communes.

Alors qu'il attend volontairement que les autres recrues aient terminé leur toilette du soir, Seungsik s'y faufile sans un bruit. Songeant qu'il regrette l'époque où il pouvait se prélasser dans un bon bain en fin de journée, observé sans remord par les animaux de la famille.

Ces longs mois passés au sein de l'armée l'ont coupé de tout, de son quotidien, mais aussi de la réalité de la vie et de ses épreuves. Plongé dans ses pensées moroses, Seungsik termine rapidement sa douche avant de partir en direction de l'immeuble réservé aux dortoirs.

Bien qu'il sache son ami non loin, dans un des dix autres bâtiments du campement, cet horrible sentiment de solitude ne cesse de venir torturer son esprit. D'ici à quelques semaines, il pourra enfin quitter ce treillis qu'il déteste tant, retrouver sa famille et reprendre sa vie là où il l'avait laissée avant de devoir s'enrôler pour ces dix-huit mois, qui lui ont semblé être une éternité.

En arrivant près de son tout petit matelas, fait au carré, il remarque que les autres soldats qui partagent sa chambre, ont préféré se regrouper au réfectoire pour un bout de soirée à picoler en secret. Mais Seungsik, bien trop obéissant et respectueux, n'a pas souhaité se joindre à eux, contre l'avis de leur général de brigade.

Alors, il se contente seulement de s'allonger sur ce matelas fin et inconfortable. Mais, au lieu de se laisser submerger par la tristesse, comme bon nombre de soirs depuis qu'il est arrivé ici, Seungsik décide de se redresser sur son coude, afin de fouiller dans son petit bout de commode dédié à ses affaires personnelles. Il y récupère une photo de ses parents, qu'il tient précieusement dans une main, ainsi qu'une lettre provenant de son petit frère :


C'est ma dernière lettre, hyung !

Tu rentres bientôt à la maison, on a tellement hâte de te revoir.

Mimi a tellement grandi !

Je sais que tu n'es pas heureux là où tu es, mais tout ira mieux dans quelques mois.

Je te le promets.

Tu nous manques. Prends soin de toi, hyung.

Je t'aime.


Le sommeil le rattrapant, Seungsik dépose avec prudence sous son oreiller, la lettre de son jeune frère, ainsi que la photo de mariage de ses parents. Il s'endort alors en songeant que dans quelques jours, il pourra bientôt retrouver sa vie, sa famille et ses animaux. 

Into the mirrorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant