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Sarah

Je suis recroquevillée dans un coin sombre de la pièce, mon corps tremblant de peur et de froid. Les murs autour de moi semblent se refermer, accentuant la claustrophobie qui m'étreint. Le silence est oppressant, seulement brisé par le bruit lointain de gouttes d'eau qui tombent quelque part, comme un compte à rebours sinistre.

Soudain, des bruits de pas résonnent dans le couloir, lourds et menaçants, comme un présage funeste. Mon cœur s'emballe, chaque battement résonnant dans mes oreilles comme un tambour de guerre. La silhouette de Danielle apparaît dans l'encadrement de la porte, son regard perçant me transperçant comme une lame. Elle s'avance lentement, savourant chaque instant de ma terreur.

- Tu as tué le bras droit de Damon, ma belle, et pour ça, tu vas souffrir, pire qu'avant, dit-elle, sa voix suintant de malveillance. Son sourire est glacial, dépourvu de toute humanité. Je te spoile, il va t'amener dans un endroit où la vie va te dégoûter, ajoute-t-elle, ses mots résonnant comme une sentence irrévocable.

Je secoue la tête, désespérée, cherchant à comprendre comment j'ai pu en arriver là.
- Je ne sais même pas si c'est réellement moi qui l'ai tué, dis-je, ma voix brisée par l'émotion. Mika m'a frappée à plusieurs reprises, elle m'a balancée du deuxième étage d'un appartement, mais je ne suis pas morte. Elle, juste un coup dans la tête, et elle meurt. C'est injuste, murmuré-je, les larmes roulant sur mes joues. Moi, Sarah Sankara, je viens de tuer une femme. J'ai envie de mourir.

Un bruit sourd retentit, me ramenant brutalement à la réalité. C'est le bruit d'une porte qui claque, un son qui résonne comme un coup de tonnerre dans le silence oppressant.

- Ton châtiment arrive, dit Danielle avant de tourner les talons, ses pas s'éloignant dans un écho sinistre.

Je reste seule un instant, le silence pesant sur mes épaules comme un fardeau. Puis, des pas approchent à nouveau. Un homme inconnu entre, sa présence imposante remplissant la pièce. Il est grand, avec des épaules larges et une expression impassible qui ne laisse transparaître aucune émotion.

- Je viens sous ordre de Monsieur Barrister. Il a ordonné que vous enleviez vos chaussures avant de monter, dit-il d'une voix ferme. Je le fixe, hésitante, puis obéis, retirant mes chaussures avec des gestes lents et résignés.

-Je vais les prendre, dis-je, mais il m'interrompt.

-Non, laissez-les ici, ordonne-t-il. Je les abandonne là, sentant le froid du sol mordre mes pieds nus.

Nous avançons dans le couloir, chaque pas résonnant comme un glas. Le salon apparaît, éclairé par une lumière tamisée. Damon est assis, un verre de whisky à la main, son regard fixé sur moi avec une intensité qui me fait baisser les yeux.

- Je suis désolée, dis-je, ma voix à peine plus qu'un murmure.

- Tu ne l'es pas encore, rétorque-t-il, sa voix chargée de mépris et de colère. Ses mots sont comme des coups, me laissant meurtrie.

Soudain, il jette son verre au sol, le bruit du verre brisé résonnant dans la pièce comme un cri de rage. Les éclats scintillent sur le sol, reflétant la lumière comme des étoiles brisées.

- Marche, ordonne-t-il, sa voix tranchante comme un couteau. Je lève les yeux, le suppliant du regard.

- Damon, dis-je, espérant éveiller un semblant de compassion,espérant raviver un souvenir, une émotion.

- Ne me fais pas répéter, dit-il, sa patience s'effritant.

Je suis pétrifiée, incapable de comprendre comment il a pu oublier tout ce que nous avons partagé. Même si notre relation était ambiguë, nous avons partagé des moments intimes, des baisers volés. Tout cela semble désormais balayé par sa colère implacable.

Four vs Four (les insoumises)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant