Four vs Four (les insoumises)

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Damon

Je rentre dans ma villa, l'air frais du soir se mêlant à l'odeur familière du cuir et du bois poli. Je dépose mes affaires, mon esprit encore embrumé par les événements de la journée. La tension palpable me suit jusqu'à ma chambre. Une fois à l'intérieur, je me lave rapidement, l'eau froide sur ma peau me réveillant un peu plus. Je m'enroule dans une serviette, la sensation douce contre ma peau contrastant avec le tumulte de mes pensées.

En sortant, je suis frappé par une vision inattendue : une silhouette familière se tient là, immobile.

- Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ? demandai-je d'un ton autoritaire, mes yeux plissés de méfiance.

- Depuis quand tu te prends pour Dieu pour punir les gens ? répond-elle, la colère dans sa voix tranchante comme un couteau. C'est ma cousine, et je peux voir l'énervement qui danse sur son visage. Elle se lève lentement, s'approchant de moi avec détermination. Matthieu Campbell serait sûrement déçu s'il apprenait ce que tu fais, Damon. Tu détestes ton père pour ce qu'il a fait à ta mère et ta sœur, mais tu ne fais que continuer ce qu'il est.

Ses mots résonnent en moi comme un écho douloureux. Je la fixe, incapable de détourner le regard alors qu'elle poursuit.

- Imagine que la femme que tu tortures était ta sœur. Aimerais-tu la voir pleurer et souffrir ? Sais-tu au moins combien d'hommes et de femmes que Mika a tués ? Elle me dévisage intensément. Bien sûr, sur ça, tu fermes les yeux.

-Peut-être que c'était son destin. Elle soupire, presque désespérée.

- Tu sais Damon, je prie... tout ce qui arrive n'est pas le fruit du hasard et toi tu n'es pas Dieu.

Elle ouvre la porte, prête à partir, mais je suis figé sur place, le cœur battant dans ma poitrine. Ses paroles résonnent dans mon esprit comme une mélodie sombre qui ne veut pas s'éteindre.

- Attends ! criai-je presque désespérément, mais elle ne se retourne pas.

Je me sens piégé entre la colère bouillonnante et la culpabilité écrasante. Matthieu Campbell... son nom brûle mes lèvres comme une malédiction.

- Tu ne comprends pas ! dis-je finalement, ma voix rauque. Si je ne fais rien, qui le fera ? La justice est un plat que je sers froid.

Elle revient sur ses pas avec une grâce déterminée, ses yeux flamboyants de défi.

- Et à quel prix ? Tu penses vraiment que tu es en train de rendre service à quelqu'un ? Sa voix se fait plus douce, presque mélancolique maintenant. Tu penses qu'en infligeant de la douleur, tu guéris ta propre souffrance ?

Je fronce les sourcils sous le poids de ses accusations. La tension entre nous est palpable comme une corde tendue prête à céder.

- Peut-être que je suis comme lui ! Peut-être que j'ai hérité de sa malédiction ! Mais je ne peux pas rester inactif pendant qu'ils continuent à détruire des vies.

Elle secoue la tête avec un sourire amer sur les lèvres qui me fait mal au cœur.

- Et si au lieu de détruire tu choisissais de construire ? La vengeance ne te rendra jamais ce qui a été perdu.

Un silence lourd s'installe entre nous alors que ses mots m'écrasent comme une pierre tombale sur mon âme tourmentée.

- Que veux-tu que je fasse alors ? demandai-je, ma voix oscillant entre défi et désespoir.

Elle s'avance encore un peu plus près, son regard perçant comme une flèche en plein cœur.

- Regarde autour de toi, Damon. La vraie force réside dans le pardon. C'est là que tu trouveras ta rédemption... si tu es prêt à l'accepter.