Four vs Four (les insoumises)

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Sarah

Je me réveille, c'est le soir, je crois. La lumière tamisée filtre à travers les rideaux, créant une ambiance douce et intime. Je tourne lentement la tête et je vois Damon, paisiblement endormi à mes côtés. Son visage est détendu, ses traits soulignés par l'éclat de la lune qui entre par la fenêtre. Un sourire se dessine sur mes lèvres, mais je sais que je dois partir. Je n'ai pas l'habitude de rester trop longtemps.

Avec délicatesse, j'enlève sa main de mon bras, essayant de ne pas le réveiller. Mais au moment où je me lève, il ouvre les yeux et me fixe intensément.

- Tu es le genre de fille qui fuit après avoir fait l'amour ? me demande-t-il avec une note de défi dans la voix. Ses mots me surprennent et me gênent un peu. Je le regarde droit dans les yeux, essayant de lire ses pensées.

- Je ne suis pas comme ça, dis-je en m'efforçant de garder un ton assuré.

- Alors rentre, dit-il simplement, son regard ne quittant pas le mien. Je sens un frisson parcourir mon échine. Il y a quelque chose dans sa voix qui m'appelle à rester.

- Je dois sortir,dis-je en évitant son regard, mais je ne peux m'empêcher de sourire.

Il tire alors doucement la couverture qui est sur moi et me rapproche de lui. Nos corps sont collés l'un à l'autre, et je sens la chaleur qu'il dégage. C'est agréable, mais je sais que je dois y aller.

- Je dois y aller, répète-je en riant pour masquer ma confusion.

- T'es sûre ? me demande-t-il avec un air malicieux.

- Oui, dis-je en riant encore une fois, essayant de paraître plus convaincue que je ne le suis vraiment. Il finit par me lâcher, un soupir léger s'échappant de ses lèvres.

Je me lève complètement cette fois-ci et le regarde une dernière fois. Son regard est empreint d'une mélancolie que je ne comprends pas tout à fait. Peut-être qu'il espérait que je reste un peu plus longtemps ? Ou peut-être qu'il sait que ce n'est pas le moment pour nous ? Je hoche la tête en signe d'au revoir et m'aventure vers la porte, mon cœur battant un peu plus vite que d'habitude.

Mia

Quelques minutes plus tard, mon téléphone sonne. Je décroche, et ce que j'apprends me frappe comme un coup de poing dans le ventre. Mon cœur s'emballe, et je sens une vague de panique monter en moi. Je me lève brusquement, mes jambes tremblent sous le choc, mais je cours aussi vite que je peux.

En quelques instants, j'arrive chez ma mère. La scène qui s'offre à moi est insupportable. Des voitures de police sont garées sur le trottoir, des agents en uniforme parlent entre eux avec un air grave. Mon cœur se serre encore plus lorsque je vois le corps sans vie de ma mère être emmené. Je reste figée, incapable de bouger, d'émettre un son. La réalité est trop douloureuse pour y croire. Elle s'est suicidée. C'est une pensée qui résonne dans ma tête comme un écho inexorable.

La police s'approche de moi, une femme en particulier, son expression est empreinte de compassion. Elle me demande qui je suis.

- Je suis sa fille, dis-je d'une voix tremblante, incapable de contenir l'émotion qui monte en moi.

- Elle a laissé ça pour vous ? me demande la policière d'un ton doux mais ferme. Elle me tend une enveloppe scellée.

Mes mains tremblent alors que je prends l'enveloppe. Je la regarde un instant, comme si elle contenait la clé de mes questions ou peut-être des réponses que je ne suis pas prête à entendre. Je n'ai même pas la force d'ouvrir cette enveloppe ici, devant tout ce désastre.