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Gabin

- Et là, elle m'a demandé de faire le chien, avoue Ben
- Me dis pas que t'as vraiment fait ça, s'esclaffe Josh
- Bien sûr que si. T'as vu les fesses de cette nana ? Elles méritaient bien un petit numéro de cirque. 

On éclate tous de rire, secoués par l'image absurde de Ben, à quatre pattes, jouant le chien pour une fille rencontrée dans un bar. On peut toujours compter sur lui pour nous offrir ce genre d'histoires improbables. Entre deux éclats de rire, je jette un coup d'œil à la route et me gare à moitié sur le trottoir, devant la maison de James, déjà bien animée. La lumière qui filtre à travers les fenêtres et la musique qui résonne jusque dans la rue annoncent la couleur : soirée de folie en perspective.

On descend de la voiture, traversant la rue pour rejoindre la fête qui bat son plein. Ce soir, l'ambiance est un peu plus intime que d'habitude – enfin, autant que ça peut l'être avec une bande de basketteurs surexcités et leurs amis proches. Ce n'est pas la foule habituelle des grosses soirées où tout le campus se bouscule, mais plutôt une petite réunion pour les nouvelles recrues de l'équipe et quelques têtes familières.

On entre par la porte grande ouverte, accueillis par une chaleur moite et une odeur de bière fraîchement ouverte. L'ambiance est brûlante, tout comme la température à l'intérieur, mais ça ne fait qu'ajouter au charme décontracté de la soirée. On salue toutes les personnes sur notre chemin, tapant dans les mains de nos coéquipiers avec énergie. Quelques cheerleaders tentent de capter notre attention avec des sourires aguicheurs, mais je les laisse à Josh et Ben, préférant me diriger vers le jardin où je devine que James est en train de refaire le monde avec nos potes.

En arrivant sur la terrasse, je retrouve James et ses parfaites boucles blondes, toujours aussi convaincu d'être le roi de la soirée. Et franchement, difficile de le contredire : avec sa chemise en lin blanc qui laisse entrevoir ses muscles bien dessinés et ses yeux clairs qui ont fait douter plus d'un gars sur ses préférences, il sait comment capter l'attention. Il est affalé sur une chaise, le regard tourné vers le ciel, l'air profondément frustré.

- Pourquoi tu veux pas de ventri-glisse ? soupire-t-il, la tête basculant en arrière avec un désespoir dramatique
- Parce que c'est moi qui ai dû tout nettoyer la dernière fois, gronde Simon en attrapant son verre

Simon est fidèle à lui-même avec ses cheveux mi-ébène mi-neige cachés sous une casquette. Il a l'air du type que tu ne veux pas contrarier, surtout avec sa mâchoire carrée, ses épaules larges et ses tatouages qui semblent raconter une histoire à chaque centimètre d'encre. C'est le bad-boy par excellence, celui que toutes les mères redoutent mais que leurs filles adorent. Et ces yeux gris orageux... Ils pourraient convaincre un moine de quitter son monastère.

- J'ai failli me casser une dent ce jour-là, marmonne Maxi

Maxi, de son côté, rayonne littéralement avec sa peau sombre qui capte la moindre lueur de lumière, ses fossettes charmantes et ses cheveux frisés qui semblent danser au rythme de la musique. Il pourrait faire la couverture de n'importe quel magazine, et ce sourire éclatant ferait vendre n'importe quoi – même une brosse à dents qui tombe en morceaux.

Josh et Ben se laissent tomber sur le canapé en face des autres, se servant des bières comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, et commencent à parler de la rentrée. Moi, je m'installe tranquillement dans un fauteuil, sortant mon téléphone pour vérifier mes messages, tout en écoutant d'une oreille distraite.

Gaby :
Tu viens à la soirée ?

Je relève la tête quand ma sœur arrive avec tout le bruit et la présence qui la caractérisent. Elle a ce don de capter l'attention avant même d'entrer dans une pièce. Josh et Ben ne manquent pas de la reluquer, leurs regards brûlants rivés sur sa robe bleue satinée, courte, qui met en valeur ses courbes et dévoile son tatouage de phœnix qui s'enroule dans son dos. Elle s'assied dans le fauteuil à côté de moi,  sa main se posant délicatement sur mon genou avec un sourire complice.

CoupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant