32

158 11 58
                                    

Olivia

– Mattéo !

Je l'appelle une seconde fois, avec une pointe d'impatience. Je l'entends enfin s'approcher, ses pas lents résonnant dans le couloir. Il prend son temps, et je sais qu'il le fait exprès. Il sait exactement comment jouer avec mes nerfs – et il s'en amuse.

Il franchit enfin le seuil de ma chambre, prenant un instant pour balayer l'espace de son regard perçant. Il se pose sur moi, et je peux sentir sa surprise – peut-être même un peu plus que ça – alors qu'il me découvre dans la lumière tamisée de la pièce, tournée vers le miroir, dos à lui. Ma robe rouge, serrée aux bonnes courbes et échancrée juste assez pour dévoiler la naissance de mon dos, retient son regard.

Je croise son reflet dans le miroir et il se tient là, dans son costume noir parfaitement ajusté, une main glissée dans la poche de son pantalon, l'autre serrant négligemment la porte. Ses yeux sombres descendent lentement – trop lentement – le long de ma colonne vertébrale. Ils s'attardent sur les lignes de mon Phénix tatoué qui s'élance entre mes omoplates et vibrent d'une sensualité qu'il n'a jamais vue d'aussi près.

Il continue et son regard s'arrête un bref instant sur la cambrure de mes reins, puis descend encore, suivant la ligne de mes jambes jusqu'à mes talons aiguilles. Il ne cache même pas son petit sourire en coin, celui qui me donnerait presque envie de le gifler. Ou de l'embrasser. Une de ces deux choses, peut-être les deux, je ne sais plus vraiment.

– Ça te plaît ? lancais-je avec un petit sourire provocateur sur les lèvres

Il prend son air faussement détaché, croise les bras et s'appuie contre la porte, faisant mine de m'observer avec une indifférence étudiée. Mais je vois bien la lueur qui danse dans ses yeux.

– Besoin d'aide, principessa ?

Son ton traîne, et cette façon de m'appeler "principessa" me rend folle, mais je ne lui donnerai pas ce plaisir.

– C'est moi qui t'ai appelé, ou t'as pas entendu ? Tu sais fermer une robe, ou faut que je t'explique ?

Je le provoque, et il se redresse enfin, s'approchant de moi d'un pas lent et calculé. Son parfum – ce mélange boisé qui semble l'entourer comme une seconde peau – s'intensifie à mesure qu'il comble la distance entre nous. Il finit par se glisser derrière moi, sa main effleurant mon dos, comme s'il prenait son temps pour analyser la situation.

– Montre-moi, dit-il doucement, son regard toujours rivé à mon dos

Je dégage mes cheveux de ma nuque pour révéler le fin nœud de satin qui ferme le haut de ma robe, juste au niveau de mes omoplates. Il est si proche que je sens son souffle effleurer ma peau. Lentement, il glisse sa main vers le nœud, ses doigts effleurant ma peau d'une douceur déconcertante.

Je réprime un frisson tandis qu'il glisse ses doigts sur le nœud de satin. Il l'attrape d'une main ferme, mais il joue avec le ruban, le tirant, le relâchant, comme s'il me testait encore. Ses doigts frôlent ma peau, et je retiens un soupir, mes muscles tendus sous son toucher.

Je me tourne légèrement vers lui, juste assez pour croiser son regard par-dessus mon épaule, et nos visages se retrouvent à quelques centimètres. Ses yeux se baissent un instant sur mes lèvres, puis reviennent me fixer avec une intensité à couper le souffle.

– T'attends quoi pour serrer ce foutu nœud ? murmurais-je d'une voix presque défiante

Il me lance ce sourire arrogant qui me rend dingue, et resserre enfin le nœud en tirant sur les deux extrémités, me rapprochant un peu plus de lui.

CoupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant