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Olivia

Comment planifier discrètement le meurtre du Bras Droit de mon frère ? Je laisse planer l'atmosphère étouffante dans la voiture alors que Mattéo nous conduit chez cet agaçant Renard. Maintenant que j'y pense : Mattéo est mon Bras Droit dès à présent. Donc le plan change de nom : comment assassiner sauvagement mon Bras Droit ?

Je commence par ce qui est essentiel : un alibi en béton. Si je dois me salir les mains, il faut que personne ne puisse jamais me le reprocher. La prochaine soirée de charité pour les orphelins de la ville... oui, ça, c'est parfait. Une foule d'invités respectables, des photos de moi entourée d'enfants. Qui oserait soupçonner Olivia Medina, la bienfaitrice des enfants, d'avoir orchestré un meurtre ce soir-là ? Les apparences, c'est la première arme d'une mafieuse. Il ne suffit pas d'être redoutée, il faut aussi savoir tromper.

Ensuite, l'arme. Un simple coup de feu aurait été trop facile, trop bruyant. Mattéo est plus malin que ça, il faudrait quelque chose de plus subtil, quelque chose qu'il ne verrait jamais venir. Un poison lent, versé discrètement dans son vin préféré. Il adore le Barolo, ce vin riche et puissant. Ironique, vraiment, qu'il lève son verre sans se douter qu'il trinque à sa propre mort. Un poison indétectable, qui ferait croire à un problème cardiaque. Après tout, Mattéo a toujours vécu comme s'il était invincible. Le destin aurait simplement décidé de lui rappeler sa mortalité.

Le timing doit être parfait. Mattéo aime dîner tard, une habitude de Naples qu'il a ramenée ici. Ce sera là, à la fin d'un repas, qu'il baissera sa garde. Un toast, une gorgée de ce Barolo empoisonné, et en quelques minutes, ce sera terminé. Je serai là, impassible, à observer la scène. Aucun remords, aucune hésitation. Je tire toutes ses informations inutiles sur lui de mes observations totalement professionnelles.

Et si tout ça échoue, je sais ce que je devrai faire. Terminer le travail moi-même. Je n'ai jamais reculé devant la nécessité. Si Mattéo devient une menace directe, je n'hésiterai pas à le poignarder de mes propres mains, dans l'ombre de la nuit. Il pourrait croire qu'il est en sécurité, que rien ne peut l'atteindre. Mais je serai là, silencieuse, prête à frapper. Parce que dans ce monde, c'est tuer ou être tuée. Et je n'ai jamais été du genre à attendre que le destin décide pour moi.

- J'ai l'impression qu'il me reste peu de jours à vivre.

Il est si proche de la vérité que je ne retiens pas mon rictus. Le coude appuyé contre la portière de la voiture silencieuse – sûrement une hybride – je regarde les rues défilées. Je finis par me tourner vers mon Bras Droit qui conduit, le regard fixe et concentré sur la route. Il incarne à lui seul une présence impressionnante.

Plus âgé que moi d'une dizaine d'années, il porte les marques du temps et de l'expérience sur son visage. Sa stature robuste est un vestige de ses années dans les forces spéciales, et je dois admettre que, même si j'ai une politique stricte de ne pas me laisser distraire par les charmes des hommes plus âgés, il est difficile de nier que son apparence est – disons – captivante.

Il est brun, avec des cheveux légèrement bouclés qui encadrent son visage sérieux. Une très légère barbe naissante orne son menton, et je dois faire un effort conscient pour ne pas laisser mon esprit vagabonder vers des pensées peu professionnelles. Ses yeux, d'un noir profond, sont assez hypnotiques pour faire tourner des têtes — et croyez-moi, je me fais violence pour garder la mienne tourné vers le devant.

Il est italien, et ça se voit dans la manière dont il se déplace, avec une certaine élégance innée. Il porte des vêtements noirs qui semblent faits sur mesure pour souligner son halo de contrôle. Tout en lui crie l'autorité tranquille, mais je me refuse à céder à la tentation de l'imaginer dans une autre lumière que celle d'un Bras droit compétent.

CoupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant