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Olivia

Je n'ai pas envie de me lever. Mon corps semble peser une tonne, chaque muscle proteste à l'idée même de quitter la chaleur réconfortante de mon lit. La simple pensée de poser un pied sur le sol froid m'épuise déjà. Je n'ai pas la force nécessaire pour affronter cette nouvelle journée qui s'annonce, ni la moindre trace de motivation pour tenter de le faire. Les jours comme celui-ci se succèdent et se ressemblent tous.

Le poids accumulé de mes choix passés, de mes décisions souvent impulsives et de mes actions parfois regrettables, pèse lourdement sur mes épaules. Il m'écrase contre le matelas, m'empêchant de respirer librement, de bouger, de simplement exister sans cette sensation oppressante. C'est comme si la gravité avait soudainement décidé de s'intensifier uniquement sur mon corps, me maintenant fermement ancrée dans les draps. 

Je me tourne lentement dans mon lit, cherchant une position plus confortable, espérant que le mouvement dissipera un peu de cette lourdeur qui m'envahit. Je remonte ma couette jusqu'à mon menton, m'enveloppant dans cette bulle de chaleur et de douceur qui semble être mon seul refuge en ce moment. Un profond soupir s'échappe de mes lèvres, chargé de frustration et de résignation. Je sais que j'ai des obligations aujourd'hui, des tâches qui m'attendent, des personnes qui comptent sur moi. Mais l'idée de les affronter me paraît insurmontable.

Mon regard se pose sur la table de chevet, où trône ma fidèle boîte de somnifères. Elle ne quitte jamais cet endroit, comme une présence constante et silencieuse dans ma vie. Je la fixe pendant un long moment, mon esprit dérivant vers des pensées sombres. Un ou deux cachets en plus, est-ce que cela ralentirait le cours du temps ? Est-ce que cela pourrait effacer ne serait-ce qu'un fragment de mon passé ?

Je ferme les yeux, tentant de chasser ces pensées nuisibles. Malgré mes paupières closes, les rayons du soleil parviennent à s'infiltrer dans ma chambre. Un autre soupir m'échappe. Je suis fatiguée, mais pas d'une fatigue que quelques heures de sommeil supplémentaire pourraient guérir.

Je rouvre les yeux avec une certaine détermination. Peut-être que je peux m'accorder encore quelques minutes de répit, peut-être même une heure si la chance est de mon côté. Si je parviens à me rendormir, peut-être que mon esprit sera trop épuisé pour me tourmenter avec ses habituels cauchemars. Cette pensée apporte une lueur d'espoir, aussi infime soit-elle, et je me laisse retomber sur l'oreiller, fermant à nouveau les yeux dans l'espoir d'un sommeil sans rêves.

Mais les souvenirs de la nuit précédente reviennent me hanter. Lou-Enzo a quitté ma chambre à l'aube, comme il le fait à chaque fois que mes cris déchirent le silence de la nuit. Je me bourre de cachets pour trouver le sommeil, je prie pour des nuits paisibles, mais le karma semble toujours choisir le chemin de la souffrance. Cette nuit encore, un cauchemar terrifiant s'est transformé en une paralysie du sommeil atroce, me laissant éveillée et impuissante, en sueur et tremblante. Mes cris ont résonné contre les murs, brisant la tranquillité nocturne, et Lou-Enzo est accouru aussi vite que possible pour me réconforter.

Je suis incroyablement reconnaissante qu'il ait accepté de vivre avec moi. Beaucoup pourraient penser que c'est lui qui profite du luxe de ce penthouse, s'incrustant dans un espace qui n'est pas le sien. Mais en réalité, c'est moi qui ne supporte pas l'idée de vivre complètement seule. Gabin apprécie son indépendance et la solitude qui l'accompagne. Moi, en revanche, j'ai besoin d'être entourée, d'avoir une présence rassurante à mes côtés. C'est étrange d'avouer que j'ai besoin de quelqu'un pour simplement dormir, surtout quand je me considère comme une femme indépendante et forte. Mais la vérité est que sans Lou-Enzo, les nuits seraient encore plus difficiles à traverser.

CoupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant