Chapitre 44 : Le Masque de la Trahison : La Chute des Illusions

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Le crépuscule approchait, et l'obscurité enveloppait le monde dans une étreinte glaciale. Clarke s'était retirée dans un coin caché, loin des regards curieux de la tour. L'endroit qu'elle avait choisi pour se cacher était un coin de nature immaculée, un havre de paix qui avait toujours été une échappatoire à ses démons intérieurs. Mais aujourd'hui, ce lieu n'était guère apaisant. La présence de Lexa, agenouillée devant elle, semblait troubler chaque pensée de réconfort que Clarke pouvait avoir.

Lexa était dans une position humiliante, les épaules courbées et la tête baissée, comme si le poids de la trahison qui avait consumé leur lien était trop lourd à supporter. Clarke, le visage rigide et les poings serrés, se tenait à quelques pas de distance, comme si un pas de plus pouvait faire s'effondrer tout équilibre précaire.

« Lexa, » dit Clarke, la voix brisée et tremblante. « Je ne sais pas si je pourrai jamais surmonter et supporter tout cela. »

Les paroles de Clarke étaient comme des poignards dans le cœur de Lexa. Son silence était une réponse éloquente. Elle savait avoir brisé tout ce qui était sacré entre eux. La honte la submergeait comme une mer en tempête. Clarke ne pouvait pas lui pardonner, pas maintenant, pas jamais. Et pourtant, malgré la colère et la haine qui se lisaient dans les yeux de Clarke, Lexa ressentait encore une douleur aiguë. Une douleur qui ne se limitait pas à la perte de confiance, mais à la perte même de l'amour.

Clarke se retourna pour partir, mais non sans jeter un dernier regard à Lexa. Cette vue de tristesse, de remords qui transparaissait du visage de l'autre, fit hésiter Clarke un instant. Elle se demanda s'il y avait encore quelque chose à sauver, si l'amour qu'ils avaient partagé pouvait être récupéré ou s'il était désormais réduit en éclats.

Mais ensuite, Clarke quitta le lieu, marchant avec des pas incertains et lourds. Lexa resta là, seule et agenouillée, le cœur brisé. La prise de conscience d'avoir perdu Clarke l'écrasait, comme une pierre énorme qui se posait lentement sur elle. Le ciel au-dessus d'elle était d'un gris uniforme, reflétant parfaitement son état d'esprit. La nature, normalement si consolante, lui apparaissait maintenant comme une vaste étendue d'indifférence.

Lorsque la silhouette de Clarke disparut à l'horizon, Lexa se sentit abandonnée dans sa douleur. C'était comme si elle était revenue dans un lieu qu'elle avait espéré avoir surmonté. Elle se trouvait dans un coin isolé du monde, entourée d'une forêt qui semblait observer avec indifférence son agonie.

Les nuages gris au-dessus d'elle reflétaient sa désespérance intérieure. Ses yeux, qui autrefois brillaient de détermination et de force, étaient désormais éteints et abattus. La douleur d'avoir trahi Clarke se manifestait dans chaque fibre de son être. Son cœur battait à un rythme lent et constant, un rappel incessant du prix qu'elle payait.

Elle savait que ses actions avaient causé une fracture irréparable. La colère et la haine qu'elle avait vues dans les yeux de Clarke n'étaient pas seulement une conséquence de la trahison, mais une manifestation de la profondeur de la douleur infligée. Et pourtant, malgré sa conscience, Lexa restait obstinément détachée. Elle avait construit un mur autour de son cœur, cherchant à le protéger de la douleur qu'elle ressentait, mais ce mur n'était pas assez haut pour arrêter ses larmes.

Le silence était oppressant, et Lexa sentait la solitude comme un poids physique. La forêt environnante était déserte, comme si tous les êtres vivants avaient abandonné les lieux pour ne pas être témoins de sa chute. Ses mains étaient serrées en poings, et chaque respiration semblait être un gémissement silencieux pour ce qu'elle avait perdu.

The Grounders (Versión en Español)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora