177 - Démissions.

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Je dis ça mais ça fait trois weekends prochains bien occupés. Les deux premiers peuvent être tranquilles le dimanche.

Pour commencer je vais relayer le message de Kévin, c'est assez complet, les photos font plus reportage que démonstration mais ils ont le texte et ça évite d'avoir un gros pavé à lire.

Okay, Mademoiselle So commente sur le blog de Lyara maintenant. C'est pour dire qu'elle n'a pas eu l'occasion de visiter l'usine et qu'elle n'a testé qu'une ancienne version des bas.
A croire que Bettina s'identifie à Mademoiselle So, cela fait un moment que je ne l'ai pas vue participer avec son compte, seulement quand je lui demande.

Kévin arrive avec Papy et Mamie pour l'émission. Je propose une tisane, Kévin la bière

- [Gaëlle] J'aimerais écouter, donc si possible plus tard pour en débattre.
- [Mamie] Je les ai déjà prévenus et Magdalena est l'invitée de l'heure suivante.

Ils commencent par montrer une ferme pour le lait et la viande.

- [Fermier] Nous travaillons de six heures à plus de vingt heures pour à peine le SMIC par mois quand tout va bien.
- [Journaliste] Les nouvelles mesures pour le lait sont une avancée selon vous ?
- [Fermier] Nous attendons de voir, il faut déjà pouvoir les appliquer. Si nous déménageons, nos terres ne valent plus rien car elles sont loin de tout, et nous allons payer les nouvelles au prix fort.
- [Journaliste] Le ministre de l'agriculture a promis des aides.
- [Fermier] Que nous attendons toujours, ils savent très bien que nous n'allons pas bouger car cela ne suffira pas.
- [Journaliste] Selon vous, qu'elle est la raison de cette situation.
- [Fermière] Du temps de mes parents, les habitants avaient dû travail dans la commune ou à côté, ils venaient acheter leur lait, leur beurre, réservait leur poulet, le boucher nous achetait nos bêtes puis petit à petit le travail a disparu, les habitants sont partis ou font leurs courses en ville, l'épicerie et le boucher ont fermé.
- [Fermier] Nous avons été obligés de vendre notre lait aux industriels, nos bêtes à de grands groupes de distribution avec des prix qui ne tiennent pas compte de nos charges.
- [Fermière] Tout en investissant pour suivre toutes ces normes soit disant pour éviter les intoxications.
- [Journaliste] Vous n'y croyez pas ?
- [Fermière] Nous ne les avions pas du temps de mes parents et personne ici n'a été malade à cause du lait ou de la viande.
- [Fermier] Tracez le parcours du lait quand il part de chez nous jusqu'aux consommateurs. Pareil pour les bêtes, les céréales, et tout ce qui sort de chez nous.
- [Journaliste] Vous pensez arrêter ?
- [Fermier] Très souvent mais que faire d'autre ? Ils importent déjà de la viande avec le nombre de fermes qui ont arrêté.
- [Fermière] Il n'y a pas que ça, c'est comme pour les routiers, d'autres pays sont moins exigeants et peuvent avoir de meilleurs tarifs.

C'est clair qu'ils sont au bout du supportable.

- [Kévin] Ils ne sont pas tendres.
- [Papy] C'est ce qu'il s'est passé aussi ici, ils arrêtent à la retraite et les enfants ne reprennent pas la succession. Demande à Rémi et Benoît.
- [Mamie] Plus tard.

C'est a peu près le même discours dans deux autres fermes puis là je connais.

- [Journaliste] Vous quittez tout.
- [Ophélie] Cela fait mal au cœur mais nous n'avons plus le choix. D'ici un mois, il n'y aura plus rien.
- [Wilfried] Nous sommes les derniers habitants de ce village, quand nous nous sommes installés nous étions plus de cinq cents, malgré la fusion des trois communes il y a une dizaine d'années nous sommes moins d'une centaine.
- [Journaliste] Vous avez des problèmes avec les cultures ?
- [Wilfried] Non ce sont de très bonnes terres que nous avons toujours respectées en alternant les cultures, mais il faut toujours produire plus pour moins cher.
- [Ophélie] Tout est trop loin, et ce n'est pas avec des aides que nous allons résoudre le problème.
- [Sélena] Avez vous enquêté sur les actionnaires de l'abattoir et de la laiterie ?
- [Ophélie] Certaines choses ne sont pas à dire.
- [Sélena] Nous avons déjà perdu tout ce que nous avons construit ici, regarde nous, je me contente de peu mais je m'attendais à une meilleure situation à cinquante ans, plus de trente cinq ans d'efforts pour rien.
- [Journaliste] Une ferme a déménagé hier, vous allez suivre ?
- [Ophélie] C'est grâce à mon neveu, les fermes sont proches de la commune et deux usines ont repris leurs activités.
- [Sélena] Les communes nous aident à redémarrer puis nous passerons uniquement par une coopérative locale.
- [Journaliste] Vous pensez réussir.
- [Ophélie] Sélena l'a dit, nous n'avons plus rien à perdre.
- [Wilfried] Nous sommes très confiant après la journée d'hier. Cette commune vit pour ses habitants et par ses habitants.

Je ne suis plus un bébé - Tome III.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant