198 - Rencontre imprévue.

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Je commence par me renseigner pour savoir où m'arrêter, ce n'est pas difficile, il n'y a rien pendant soixante kilomètres.
Il est tard et nous croisons surtout des routiers qui repartent.
Un routier nous attend assez fort, presque caricatural, il me fait penser à une série de livres de poche, policier ou espionnage.

- [Béru] Allons-y, je viens de voir Herbert passer.
- [Gaëlle] Vous faites la région ?
- [Béru] Toujours le même trajet, sauf le lundi.
- [Lola] Nous avons pris du retard et nous voulons passer Arras avant les bouchons.
- [Béru] Nous n'allons pas traîner, je dois décharger et recharger ce soir. Bonjour Edwige.
- [Edwige] Vous êtes tous en retard aujourd'hui. Je n'ai plus que du faux filet, haricots ou pommes sautées.
- [Lola] Saignant et pommes.
- [Gaëlle] Saignant et un peu des deux.
- [Beru] A point et pommes sautées.
- [Edwige] Tu devrais essayer les haricots, tu n'en trouveras pas de meilleurs.
- [Lola] Un peu pour goûter.
- [Edwige] Servez-vous et je vous apporte ça.

Il ne reste pas grand chose, mais il y a toujours des crudités. C'est un peu comme partout mais je remarque que c'est plus appétissant, mieux présenté.

Nous prenons une table assez proche puis je devine que c'est Herbert qui nous rejoint.

- [Herbert] Ne m'attendez pas, je vais faire au plus vite.
- [Lola] Nous devons respecter le temps de pause.
- [Béru] Une demie heure maxi suffit si vous avez fait une pause de plus de quinze minutes.
- [Herbert] Essayez de décharger au plus tôt, ils arrivent tous vers dix huit heures. Nous sommes bien accueillis mais c'est à la chaîne.
- [Béru] C'est différent pour elles, ils ne vont pas les faire attendre.
- [Gaëlle] Nous ne demandons pas de faveur.
- [Herbert] Vous roulez en privé et ça arrange tout le monde. C'est la moindre des politesses de vous simplifier la tâche.
- [Gaëlle] Nous sommes rétribuées.
- [Herbert] Mais les compagnies ont moins de frais.
- [Béru] Je n'en suis pas si sûr que toi, c'est une boss, nous savons tous qu'elle n'a pas que ça à faire
- [Edwige] Ou c'est pour tout ce qu'elle fait pour ses employées.
- [Herbert] Cette fois encore vous allez chercher des fournitures ? Vous pourriez obtenir des délais très courts avec vos connaissances.
- [Gaëlle] Cela nous plait de le faire, c'est aussi plus avantageux.
- [Lola] Et nous avons les camions.
- [Edwige] Désolée, ce sera tous pareil, il n'y avait plus assez de pommes de terre.

Nous sommes les derniers et elle mange avec nous.

- [Béru] Tu est bien ici, par rapport à d'autres.
- [Edwige] C'est différent dans cette chaîne de restauration, les caissières ne servent pas et ne débarrassent pas mais nous faisons le midi et le soir.
- [Hubert] Désolé de te retenir.
- [Edwige] Non, Je dois manger, et cela me fait plaisir d'être avec vous.

La viande est bonne, et les haricots ont dû goût, ce sont déjà plusieurs restos où l'on est surpris par la qualité. Je ne me souviens pas si c'est la même chaîne.

- [Gaëlle] Les routiers à la plateforme vous ont recommandé, mais je ne m'attendais à manger aussi bien.
- [Edwige] Le chef choisi ses fournisseurs, il préfère dans la région, souvent ils livrent et ils mangent ici.
- [Béru] Ce n'est pas comme chez vous, les agriculteurs se sont réunis en association pour lutter contre la grande distribution. L'association sert seulement pour les prises de contacts avec les professionnels et pour équilibrer les tarifs.
- [Herbert] Ils sont plus autonomes qu'avec une coopérative.
- [Gaëlle] La situation est différente, nous n'avions plus d'agriculteurs, nous devons les former, les aider à démarrer, relocaliser la transformation et la distribution.
- [Lola] Tous les fermiers préfèrent n'avoir qu'un seul client.
- [Edwige] Avec un seul intermédiaire.

Je découvre que d'autres ont trouvé des solutions différentes pour s'en sortir sans être médiatisés et que le reportage était incomplet.

- [Lola] Je resterais bien mais nous avons un emploi du temps à tenir.
- [Béru] Oui ça passe vite, vous y serez dans un peu plus de deux heures mais gardez vous une marge.

Je ne suis plus un bébé - Tome III.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant