Chapitre 54 - La confrontation

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J'avance dans l'allée, mon pass m'a laissé franchir le portail sans difficulté il me l'a jamais réclamé. Je me gare devant la maison et l'aperçoit qui me regarde, il est sous la pergola. Un verre à la main mais la ce n'est pas une bière, c'est bizarre une bouteille blanche j'ai l'impression de lire "Vodka" dessus.

Le verre est à moitié plein il l'avale cul sec pour s'en resservir un autre, une dose bien élevé à mon goût. Ça m'inquiète beaucoup depuis combien de temps il boit, comment il va être. J'hésite même à sortir de la voiture mais je souffle un coup et sort.

J'avance vers lui d'un pas incertain, j'espère vraiment qu'il n'est pas saoul. Je ne sais pas trop quoi dire alors je sors ce qui me passe par la tête.

- Je te dérange ? Dis-je comme intimidé.

- Oh tu sais rien ne me dérange en ce moment ni même personne si tu veux savoir. Dit-il avec agacement.

Ça démarre très mal.

- Tu crois que c'est une bonne idée ? Dis-je en désignant la bouteille de Vodka sur la table.

- Certainement que non, mais bon que veux-tu ... rien ne va en ce moment.

- Je sais, j'ai enfin eu le courage de venir alors si tu peux arrêter, je préfère. Dis-je en désignant maintenant son verre.

- Sérieux ... Dit-il en riant de colère.

Je me sens pas en sécurité, c'est bien la première fois qu'avec lui je me sens autant en danger qu'à ce moment précis.

- S'il te plaît tu accepte qu'on discutent ? Dis-je espérant une réponse positive.

- J'ai pas le choix de toute façon.

- Pourquoi tu roule plus ?

- A ton avis ! Dit-il en me fixant.

J'attrape son verre est le met à l'autre bout de la table de mon côté il ne peut l'attraper que s'il se lève. Il essaie de l'attraper au vol quand je lui retire mais manque de pot j'avais calculé mon coup.

- Non reste assis. Dis-je en mettant une main sur la sienne.

Ce qui le stop direct, il regarde ma main et à l'air de s'apaiser comme par magie. Quelques secondes se passent ou rien ne se passe justement.

- Ça va ? Dis-je pour briser le silence.

- Ton ... ton contact m'avait manqué ... Dit-il en souriant doucement.

Son visage comme ça me met les larmes aux yeux et quelques unes s'échappent sur mes joues. Je me lève ce qui le met en alerte, il a pas l'air de vouloir que je m'en aille.

Je m'approche de lui et le serre dans mes bras, il reste assis et je le plaque contre mon corps fin. Il met pas 3 jours à m'enlacer, puis il se lève contre moi pour me surplomber de sa hauteur. Je ne bouge pas et attend de voir ce qu'il va faire, il n'a pas l'air de vouloir me brusquer et me tiens juste contre lui me faisant un gros câlin.

Quelques instants s'envolent ou nous sommes blottit l'un contre l'autre puis je le repousse gentiment et lui demande de m'écouter. On reprend place et il me prend les mains pour me les caresser en continu comme des petites papouilles. Je le laisse faire il a l'air calme.

- La situation me tue et je pense qu'on doit discuter pour savoir ce qu'il en est vraiment !

- T'as raison, ça me tue plus que toi. Dit-il se sentant seul probablement depuis un moment.

- Ton œil ça va ? Dis-je en désignant celui que mon frère a heurté quand il lui a mis sa droite dans la gueule.

- Oui j'ai eu plus de mal avec mon nez qui a tendance à facilement saigner. Dit-il en se touchant le visage de la main droite.

- Ok, tu as des soins ?

- Non, je l'ai fait tout seul. Dit-il en reniflant.

- Quoi ? Tu as pas pris une infirmière ? Mais tu es sur que tu as rien de cassé ? Dis-je en m'alertant.

- Ça va ! Dit-il d'une voix plus dure.

Je me ravise et lui fait face. Son intérêt n'est pas de me froisser je le vois bien, mais c'est quand même de la faute de mon frère s'il est comme ça.

- Tu veux que je regarde ?

Il me fait comprendre que non d'un mouvement de la main.

- Venons-en au fait comme ça tu pourras vite partir. J'ai l'impression que c'est ce que tu veux, tu me fuis comme la peste.

- Excuse moi ...

- J'ai fait une erreur énorme et je m'en veux assez comme ça, j'aimerais juste que ... je me sente plus comme un étranger dans ma maison. Dit-il en parlant de la vieille bâtisse.

- Je sais, je me suis mise à ta place et je serais dans le même état que toi si ça m'arrivait. C'est pour ça que j'ai réagit et que je suis la aujourd'hui. Dis-je en cherchant son regard que je ne trouve pas, il scrute nos mains enlacés.

- Et moi aussi je me suis mis à ta place, je ne sais combien de fois et j'ai réalisé que j'avais pas à faire ce que j'ai fait. Ton frère avait raison, malgré qu'il aurait pu me le dire d'une autre manière. Dit-il en souriant.

- Je suis d'accord il est pas très subtile des fois.

- Mmh ... il m'a fait mal ce con. Dit-il de bon cœur.

Je comprends que c'est pas méchant mais plutôt sur le ton de l'ironie.

- Il a une sacré droite alors ? Continuais-je sur le même terrain que lui voyant que c'est ce qu'il a l'air de vouloir.

- Sacré oui ! Vaut mieux  pas y goûter je te le dis. Tout ça pour dire que je sais que j'ai fait une grosse erreur et que je t'ai surement perdu à cause de ça. J'ai pas été assez vigilant et j'en paye le prix maintenant. Mais sache que ce n'était pas pour te blesser mais parce que nos conflits continuels me perdaient encore plus et je trouvais plus ma route. J'ai déraillé, complet. Je l'ai regretté de suite, je suis désolé.

Je le regarde comme apaisé d'entendre ce qu'il me dit, j'en avais vraiment besoin je le réalise maintenant.

- Tu ne m'as pas perdu ... Dis-je simplement sans plus.

- Ah bon tu es sûre ? Ça veut dire quoi ? Dit-il avec de l'espoir dans les yeux.

- Tu ne m'as pas perdu j'en suis sûre oui ! Je t'aime toujours autant même après tous ces mois passé loin de toi. Je me demande même si je t'aime pas de plus en plus chaque jour. J'ai du mal à te pardonner voilà tout, j'ai besoin de temps rien de plus. Mais te voir, te parler ma fait énormément de bien. Je me sens ...

Il me regarde intensément voulant connaître mon état d'esprit.

- ... comme libéré ! Enfin ! Dis-je en souriant.

- Ton sourire m'avait manqué. Si tu te sens comme ça alors ça veut dire que tout n'est peut être pas fini ?

- Non loin de la, ça va mieux grâce à ma venue et je l'ai pas fait avant parce que j'en avais pas la force. Je ne pouvais pas, mais je m'excuse de ce que tu as du subir pour le coup. Le fait que tu étais obligé de te trier de tout le monde et la culpabilité.

- Oh ce n'est que le revers de la médaille que je méritais certainement. Je t'en veux pas, je vais être patient alors ... Dit-il en me souriant apaisé. 

- Oui tu n'as pas le choix. Mais je te promet que j'arriverais à te pardonner, j'y travaille tout les jours et j'y arrive. La preuve j'ai pas envie de te faire l'autre œil ! Riais-je à présent. 

Il me suit avec un rire plus contrôlé évidemment mais un rire tout de même. 

Sébastien Loeb et MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant