Chapitre 24 ♦ Arrivée turbulente

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♫ The Man Who Can't Be Moved - The Script


Depuis l'arrivée du trio italien hier soir, je n'arrêtais pas de repenser à eux. Ils m'intriguaient, et semblaient enveloppés d'un si grand mystère! Bon, certes, d'un côté, je ne les connaissais que depuis quelques heures alors il me semblait normal que je ne connaisse pas toute leur vie en détail!

À première vue, on pourrait penser qu'ils étaient des gens du voyage, des nomades. Mais leur magnifique cheval racé, leur belle Jeep et tout ce qui s'ensuivait me dit qu'il ne pouvaient pas être des gitans. Après tout, je savais simplement qu'ils ont l'habitude de voyager souvent, qu'ils maîtrisaient plusieurs langues, qu'ils sont en réalité italiens, qu'ils sont en France depuis déjà trois mois et... c'était tout. Bon c'était déjà pas mal.


Dans le hall supérieur du lycée, les conversations se turent toutes, remplacées par une vague de murmures à travers toute la pièce. Les regards, discrets ou insistants, étaient tous tournés vers un petit groupe. Vers un trio. Et je devinai que je n'allais pas tarder à en savoir plus sur mon trio italien.

« Hey, me souffla Caleb en les fixant également, c'est qui eux? Qu'est-ce qu'ils foutent ici à ton avis? »

Je trouvais cette curiosité débordante et indiscrète très déplacée, sans vraiment me rendre compte que j'avais plus ou moins dû réagir de la même manière hier soir quand ils ont débarqué dans ma cour. Quoiqu'il en soit, l'atmosphère qui régnait maintenant dans le hall des Secondes et des Premières m'exaspérait, à l'instar de la question de mon ami.

Je soufflai et levai les yeux au ciel sans un regard pour les nouveaux arrivants pour répondre à Caleb:

« Cecilia Toglione et les frères David et Evans Formosi. À mon plus humble avis, je pense qu'ils sont ici pour... hum je sais pas, assister à des cours peut-être, tu sais, les trucs que les jeunes de moins de 16 ans sont obligés de faire. Bon certes, ils m'ont l'air d'avoir tous leur 16 ans mais rien ne leur empêche de venir s'instruire dans un lycée non? Qu'est-ce que t'en penses? »

Sans vraiment attendre de réponse de sa part, je tournai les talons pour me diriger vers mon casier en évitant les élèves dévisageant toujours les Italiens. Il fallait que je récupère mon classeur de Français avant que la sonnerie n'annonce le début des cours.

Cependant, je n'avais pas fait trois pas que Caleb me rattrapa (il évita toutefois le faire en m'attrapant par le bras comme il l'aurait fait avant le petit "incident" du baiser et marcha plutôt à mes côtés, évitant ainsi le contact physique) et avec une expression encore plus curieuse, il répliqua:

« Attends Maud, tu les connais? »

Il semblait à la fois étonné, surpris, et amusé. Je pouvais comprendre les deux premières émotions, mais je ne voyais pas de raison à la troisième. Pensait-il que je me fichai une fois de plus de sa tronche en prétendant connaître ces énergumènes?

« Ouais, comme ça... commençai-je. Ils se sont inscrits à l'écurie hier. Enfin, Cecilia s'est inscrite, et les frères se sont contentés de jouer les grooms et l'escorte royale de madame, ajoutai-je devant son air suspicieux.

– 'L'escorte royale de madame'? pouffa Caleb. Dois-je comprendre que tu ne l'apprécies pas vraiment? me demanda-t-il, une lueur malicieuse dans le regard. »

Exaspérée par cette conversation, je m'arrêtai et me tourna vers le trio, tendant ma main dans leur direction, les désignant à mon ami:

« Nan mais regarde-les! Ils la suivent partout comme des chiens: David toujours à sa droite, et Evans à sa gauche! Ils ne se séparent d'elle que lorsqu'elle leur ordonne de faire ceci ou cela! »

ChevauchéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant