Aujourd'hui nous étions dimanche. C'était le grand jour. Le jour de mon premier concours avec Knight. Une boule me tordait le ventre, je savais qu'elle était due au stress. Ce n'était pas le fait de participer à une compétition qui me mettait dans cet état, c'était bien loin d'être ma première. J'en avais déjà fait des dizaines aux Etats-Unis, sur mon petit poney Firefly, puis quelques unes ici, en France, avec certains chevaux de l'écurie en attendant que Knight soit prêt. Maintenant, il avait eu ses quatre ans, et même s'il restait assez jeune, je pensais que nous étions prêts pour commencer à concourir. Toutefois, je connaissais très bien mon cheval et je savais qu'il était très nerveux. Même s'il faisait beaucoup de progrès en ce moment, notamment grâce à As (chose qui continuait d'être inexplicable à mes yeux), j'avais un peu peur des réactions qu'il pourrait avoir, surtout qu'il n'était jamais allé sur un terrain de concours. Mais bon, on allait y aller, on s'était préparé pendant toutes les vacances pour ça. De toute façon, notre objectif n'était pas de se classer; c'était simplement de faire justement connaître les compétitions à Knight.
Il n'était que 6h du matin et bien que le départ n'était prévu que dans une heure et demie, je n'arrivais pas à me rendormir. Cette boule au ventre ainsi que cette chaleur de fin d'été me faisaient me retourner sans cesse dans mes draps. Résignée, je sortis du lit, enfilai mes bottes et me dirigeai vers l'écurie en prenant soin de refermer délicatement la porte derrière moi. Quand je fis coulisser la porte de la grange, je vis bien que j'étais un peu trop matinale pour les chevaux qui somnolaient pour la plupart. En essayant de faire le moins de bruit possible, je m'introduisis dans le boxe de Knight.
« Désolée de t'avoir réveillé mon beau, lui dis-je en lui caressant affectueusement la tête. »
Il me répondit en soufflant doucement dans mon cou, puis il se mit à renifler mes poches à la recherche de friandises. Je lui tendis le petit bout de pain que j'avais effectivement mis dans ma poche gauche puis sortis du boxe pour aller chercher des brosses. Je revins rapidement aux côtés de mon cheval et le brossai avec délicatesse en le massant. Je prenais tout mon temps pour faire briller son poil et par la même occasion le détendre au maximum. Je voulais le mettre dans les meilleures conditions possibles au vu de ce que cette journée nous réservait. Après une bonne demie heure de papouilles, je le laissai de nouveau, et retournai chez moi après avoir préparé ses protections de transport près de son boxe. Ma boule au ventre s'était légèrement dissipée et je commençais donc à avoir un peu faim.
Quand ma mère me vit rentrer, elle n'était nullement surprise. Elle s'affairait lentement dans la cuisine et me couvrit d'un regard maternel.
« Je t'ai préparé ton petit-déjeuner ma puce. Prends bien des forces, tu en as besoin pour ce qui t'attends aujourd'hui, dit-elle tendrement en passant sa main dans mes cheveux. »
Je n'aimais pas vraiment quand elle se montrait aussi protectrice envers moi, mais je la laissais faire car c'était tout de même rare qu'elle se comporta comme ça, et aussi car je savais que c'était sa manière à elle d'évacuer son stress. Je mangeai les pancakes et le bacon qu'elle m'avait préparé (oui car même si cela faisait six ans que nous vivions en France, nous restions toutes deux très attachées aux petits-déjeuners typiques américains), puis montai dans ma chambre me préparer. Je fis ma toilette puis enfilai un short et un débardeur simple blanc. Je mis mon pantalon blanc de concours dans mon sac, puis je tendis la main vers mon armoire quand j'entendis ma mère me crier:
« Ne prends pas ta veste de concours chérie, il fait tellement chaud qu'elles ne sont obligatoires aujourd'hui. »
Je la remerciai puis soufflai de soulagement: même pour ne serait-ce que deux minutes, je me voyais très mal porter mon épaisse veste noire sous ce soleil. Je descendis ensuite les escaliers et me précipitai vers le boxe de mon cheval. Pendant que je me préparai, ma mère avait déjà accroché le van à la Chevrolet, et il ne manquait plus que mon cheval au départ. Avant de rentrer dans la grange, je m'arrêtai pour respirer un grand coup et me calmer. Il ne fallait absolument pas que je communique mon stress à mon très émotif canasson. Je le sortis donc tranquillement de son boxe et lui enfilai ses protections. Knight avait compris qu'on allait voyager et il avait l'air assez excité à cette idée. Je le fis ensuite monter dans le van en prenant soin de lui accrocher un filet à foin pour qu'il puisse se distraire pendant le trajet. Je vérifiai qu'il était bien attaché, lui donnai une petite caresse sur l'encolure puis fermai la porte latérale du van avant de me diriger à l'avant pour monter avec ma mère dans la voiture.
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Chevauchée
Novela JuvenilComment réagiriez-vous si, alors que vous êtes entrain de vous entraîner pour la compétition à venir avec votre cheval, un troublant inconnu se mettait à vous fixer de l'autre côté de la barrière? Comment réagiriez-vous si ce même inconnu revenait...