Chapitre 34 ♦ À petit feu

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♫ Overjoyed - Bastille


Le bus scolaire venait de nous déposer, As et moi, sur le parking du lycée quand la Chevrolet de ma mère fit son apparition.

« Salut Mams! As veut dire bonjour à Knight, on l'emmène avec nous!

– Ok ma chérie pas de problème. Bonsoir jeune homme. Alors? Comment s'est passé ce voyage scolaire? »

Je prenais place aux côtés de ma mère tandis que As montait sur la banquette arrière, puis commençais à raconter notre voyage à ma mère. Cependant, au fond de moi, je trépignais d'impatience: il me tardait tant de revoir mon magnifique étalon! Un rapide coup d'œil dans le rétroviseur me confirma que je n'étais d'ailleurs pas la seule: une petite fossette était apparue sur la joue gauche de mon ami, et ses yeux étaient vifs et alertes.

Quand enfin nous nous garâmes dans la cour dans un crissement de pneus et de gravillons, je n'attendis pas l'arrêt complet du véhicule pour ouvrir ma portière et bondir en direction de la grange. Quand mon cheval reconnut le son de mes pas sur la dalle de béton, il poussa un heureux hennissement qui me remplit de joie et de fierté.

Sitôt arrivée à sa hauteur, je lui sautai littéralement au cou et l'entendis renâcler dans mon dos. La tête enfouie dans sa crinière emmêlée, je soupirai de bonheur. Il n'y avait aucun doute: ma place était définitivement à ses côtés.

Du mouvement sur ma droite attira mon attention, je me détachai alors de Knight pour regarder mon beau brun, qui me tendait un licol avec un sourire complice: "Vas-y, éclate-toi."

« Comment ça? Maintenant? Mais il fait déjà quasiment nuit! »

Cependant il ne broncha pas, et m'encouragea en me tendant de niveau le licol. Euphorique, je ne tardai pas à le lui prendre puis à l'enfiler à mon cheval. Ni une ni deux, me voilà hissée sur mon fidèle destrier. Je quittai l'écurie quand je vis As qui n'avait pas bougé, me fixant avec son adorable sourire aux lèvres.

« As! l'interpelai-je. Qu'est-ce que tu fabriques, viens vite! »

Alors, avec le regard d'une mère regardant son enfant s'épanouir, mon ami me rejoignit.

L'encolure arquée, les oreilles pointées en avant, Knight était aussi content que moi de prendre l'air. D'ailleurs il s'impatientait, piaffant sur place alors que je le retenais du mieux que je pouvais pour rester à la hauteur de As qui marchait tranquillement à nos côtés.

Toutefois, après avoir franchi la barrière du domaine, il devint évident que je ne pourrai pas retenir ma fougueuse monture bien longtemps. Mon ami dû sentir que j'étais tout aussi fébrile que mon cheval car, toujours avec cette expression bienheureuse accrochée au visage, il me fit un simple signe de tête.

Il ne m'en fallut pas plus pour desserrer doucement les doigts, et laisser mon compagnon de 600kg tout en muscles bondir en avant.

Sifflement du vent à mes oreilles.

Martèlement des sabots contre le sol qui se répercutait à travers tout mon corps.

Douce mélodie, drogue.

Liberté.


Alors que nous profitions toujours tous les trois de nos retrouvailles, le ciel gronda, et un flash illumina les champs une fraction de seconde. Knight commença à paniquer et le temps que As pose une main sur son encolure pour le rassurer, des trombes d'eau se déversèrent sur nous. Je lançai alors ma monture dans un grand trot pour rejoindre l'écurie tandis que As courait à nos côtés.

ChevauchéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant