♫ POV - McFly
Nous étions fin juillet 2017, cela faisait désormais un peu plus d'un an et demi que Ravage était arrivée dans notre vie. Aujourd'hui, elle avait deux bonnes années, et avait atteint sa taille adulte, bien que sa croissance ne soit pas tout à fait terminée: ses os devaient encore se renforcer, tout comme ses muscles. Quoiqu'il en soit, elle restait toujours aussi splendide que ce 15 décembre 2015 où j'étais tombée sous son charme: sa robe s'était éclaircie par endroits, mais s'était au contraire assombrie à d'autres, renforçant cette palette de gris qui la caractérisait si bien.
Durant ce temps, As et moi nous en étions très bien occupée, "comme notre fille!" avais-je dit le jour de son arrivée. Et j'avais tenu cette promesse, même si rapidement As était devenu capable de s'en occuper seul, et que je restais donc un peu en retrait. Dans un an, nous pourrions commencer son débourrage. Sauf que moi, je ne serais pas là pour voir ça...
Il s'en était passé des choses le soir de ce Noël là! J'avais également reçu mon casque de moto, et dès lors mon prince était venu tous les matins à l'écurie, tenant à souhaiter le bonjour à sa pouliche, m'emmenant ensuite en cours avec lui, puis le soir c'était le même manège, et il lui arrivait parfois de monter June, sa monte s'améliorant à une allure impressionnante. Enfin quelque part, c'était d'un as qu'on parlait, cela ne devrait même pas me surprendre!
Ainsi, nous avions en quelque sorte officialisé notre relation, et As avait plus ou moins intégré mon cercle d'amis, sa solitude restant quand même sa compagnie préférée. Le jour de ses 18 ans, il reçut de la part de ses parents une moto un peu plus grosse et robuste que sa petite motocross qu'il se traînait depuis ses 14 ans, et nous partions alors pour de véritables balades dans les champs, tous les deux.
Cette nuit de Noël, nous nous étions aussi dévoilé nos sentiments, et notre relation était alors devenue encore plus fusionnelle que ce qu'elle était déjà. Et des nuits comme ça, blottis l'un contre l'autre, nous en avions passées bien d'autres, certaines étant même très torrides...
Sauf que maintenant, tout allait prendre fin. Ce n'était pas vraiment un choix, c'était plutôt une nécessité. J'étais venue en France à l'âge de dix ans pour une raison bien précise, et maintenant que j'avais mon Bac en poche, il fallait que je reparte. Amourette ou pas, j'aurai pu rester, c'est vrai, mais ma vie était là-bas, aux États-Unis. Ou du moins, mes études étaient là-bas.
La décision avait était vraiment rude à prendre, et à vrai dire j'y réfléchissais depuis cette nuit de Noël-là. Car retourner dans mon pays natal signifiait couper les ponts avec lui. Car une relation à distance, malgré tout notre amour, n'était pas envisageable. Il était hors de question que je continue à le tenir engagé pendant je ne sais combien d'années, alors que je savais que je ne reviendrai que très rarement sur le territoire français, uniquement pour voir ma mère.
Le problème, c'était que je ne lui en avais pas encore parlé, et que je partais dans une semaine. Si je lui en parlais, cela concrétiserait mon départ. Concrétiserait notre séparation. Et depuis le temps que ma décision avait été prise, je ne m'en sentais toujours pas prête.
Actuellement, nous profitions de cette magnifique journée de juillet à nous balader dans les champs, moi chevauchant Knight, et lui marchant aux côtés de Ravage qu'il tenait en longe. Puis, comme à notre habitude, une fois que nous avions assez marché pour que toute trace de civilisation disparaisse de notre champ de vision, pour que les océans verdoyants soient la seule chose que nous apercevions jusqu'à l'horizon, nous nous arrêtâmes pour nous allonger à même les cultures, dans les hautes herbes, où nos chevaux immobilisés à nos côtés étaient la seule marque de notre présence ici.
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Chevauchée
Novela JuvenilComment réagiriez-vous si, alors que vous êtes entrain de vous entraîner pour la compétition à venir avec votre cheval, un troublant inconnu se mettait à vous fixer de l'autre côté de la barrière? Comment réagiriez-vous si ce même inconnu revenait...