Le poulet

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Minho et Thomas rentrèrent vers minuit, ils avaient un sachet plastique dans la main, ils sentaient le poulet. Du poulet. On allait manger du poulet. C'était le plat préféré de Newt... Il devait se sentir si seul, je n'étais même pas à ses côtés. Si cela se trouve il vivait ses derniers instants de clarté. Et je n'étais même pas là pour les vivre avec lui. J'étais seule. Seule sans lui. Qu'est ce qui me retenait de me tirer une balle ? Peut-être mes amis.

- Cabot vient manger ! Me fit Minho ne souriant, la bouche pleine de poulet. Elisa était à côté, la bouche pleine à craquer de poulet. Thomas et Brenda mangeait en silence, ils se lançaient chacun leurs tours des regards qui voulaient tout dire. S'aimaient-ils ? Peut-être. Mais c'était mal. Teresa aimait Thomas aussi. Si il finissait avec Brenda Teresa serait triste. Très triste.

- J'arrive... Finis par répondre. Jorge déplaça ses fesses pour me laisser de la place. Je saisis une cuisse de poulet et la croquait à pleine dents. Le poulet était délicieux. Son goût envahi ma bouche, propageant son arôme dans mon gosier et me faisait pousser un râle de plaisir.

- Premier orgasme culinaire ? Me demanda Jorge en ricanant. C'est sur que au Bloc on n'avait jamais connu ça. La cuisine de Poêle A Frire était bonne à jeter. On devait se forcer à la manger. Une idée me vint à l'esprit.

- Tu penses que je pourrai en récupérer un bout pour le donner à Newt quand on le verra ? Le poulet c'est son plat préféré. Minho hocha la tête en me souriant puis retourna à son poulet. J'étais seule. Chacun était avec la personne qu'il aimait. Minho avec Elisa, Thomas avec Brenda et Jorge avait Brenda. Moi j'avais Newt. Mais il n'était pas là.

Après le repas Jorge nous conseilla d'aller dormir, ce que je fis. J'avais froid, le sol était dur et J'avais extrêmement peur de faire des cauchemars. C'était vraiment horrible. Que ferai-je si je devais à nouveau me suicider pour sortir du désert ? Que ferai-je si je devais à nouveau voir Newt se faire torturer devant moi ? Je ne pourrai rien faire. Je serai destinée à voir Newt mourir, ou à devoir me suicider. Je n'avais pas peur de la mort. Mais quelque chose me bloquait. Comme une appréhension. Non. Ce n'était pas une appréhension. Pendant la nuit Thomas se plaça vers moi. Il était en sueur et parlait dans on rêve, je me demandais bien de quoi pouvait-il rêver, peut-être faisait-il comme moi des cauchemars ? Ou bien se rappelait-il de son passé. Dans les deux cas ce n'était pas agréable.

Je n'arrivais pas à dormir, c'était étrange. D'habitude même quand je ne voulais pas je dormais. J'avais un blocage. En fait je bloquais sur Newt. Je revoyais son visage d'ange défilait dans mon esprit, il souriait, pleurait, rigolait, m'embrassait et m'aimait. Quand il serait mort je n'aurai plus personne pour me faire ressentir tout ça. Je ne serai qu'une coquille vide, qui tuait, bougeait et respirait.

La nuit passa lentement et le soleil pointa le bout de son nez. Avec lui se pointa les grognements d'Elisa qui se réveillait après une nuit agitée aux côtés de Minho. Ils n'avaient pas été très discrets. Tout le monde dormait quand ils avaient commencé. Sauf que moi je ne dormais pas. J'avais dû me mettre trois oreillers sur la gueule pour ne plus les entendre.

Thomas et Brenda furent les seconds à se réveiller, Jorge fut le dernier. J'avais envie de hurler, hurler jusqu'à la mort, pour qu'elle entende ma détresse. Il fallait que j'aille voir mon grand- mère. Et vite. Je me levais, attraper ma cape et ouvrait la porte. La voix ensommeillée de Jorge résonna dans le silence de l'appartement.

- Tu vas où ?

- Je ne sais pas. Me calmer surement. Je suis d'une rage folle aujourd'hui. Et je refermai bruyamment la porte derrière moi. Il fallait que je tue des gens. Il fallait que je libère cette rage, cette haine, cette frustration. Je ne pouvais plus vivre avec. C'était insupportable. Je voulais tuer tout le monde, j'étais à fleur de peau. Il fallait que je voie Hershel. Et vite. Je descendis les escaliers à la vitesse de la lumière. Celui qui gérait l'accueil ne me jeta même pas un coup d'œil, il était plongé dans ses documents. Je rajustai une dernière fois ma capuche avant d'ouvrir la porte. Le vent me fouetta le visage. Ma main effleura mon sabre. Il me calmait. Je ne rappelai plus où était la librairie de mon grand-père. J'allai être obligé de demander. Génial. Il fallait que je choisisse la bonne personne, un enfant. Il ne savait surement pas mon identité et puis les enfants savaient tout c'était bien connu.


Murderess[TMR fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant