Gally

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Gally arriva le second jour, il surprit tout le monde, Teresa pleura, je préférai me tenir loin de lui, gardant Asuna prés de moi. Il nous expliqua toute son aventure. Il était détruit. Le Wicked l'avait manipulé, il n'avait pas choisi de tuer Chuck. Quand nous étions partis le Wicked l'avait soigné, seulement physiquement, Gally était détruit de l'intérieur, rongé par le remord d'avoir provoqué la mort d'un de ses amis. Il en était venu à devenir fou, il fallait l'enfermer, il devenait violent, comme rongé par la braise.

Un jour une infirmière était arrivée et c'était présentée comme faisant partie du Bras Droit, une organisation luttant contre le Wicked et ses plans tordus. Elle lui avait proposé de l'aider à s'évader, en échange il devenait membre du Bras Droit, Gally avait accepté, et le voilà devant nous. J'avais une folle envie de l'encastrer dans un mur puis de lui arracher la jugulaire avec mes dents. Mais c'était assez déplacé dans un moment comme celui-ci. Asuna dévisageait Gally, elle ne le connaissait surement pas. Peut-être lui disait-elle quelques choses mais ce serait improbable. Thomas lui répondit que nous lui donneront notre réponse dans une semaine. Je ne voulais pas faire partie de son organisation. De toute façon Gally l'avait clairement dis, je n'étais pas la bienvenue. J'en étais sure. Depuis le début, je devrai me séparer d'eux. Je leur laisserai Asuna, elle serait un fardeau pour moi. Peut-être me remettrai-je à tuer ? Dans tous les cas Newt sera avec moi, je ne lâcherai pas temps qu'il ne sera pas mort. Je lui ferai une belle tombe. Thomas et les autres se battront contre le Wicked, peut-être de temps en temps ils verront mon nom apparaître, avec comme titre l'un de mes meurtres. Dans tous les cas je redeviendrai comme avant. Un monstre.

- ça va maman ? J'écarquillai les yeux. Asuna était chiante, elle n'arrêtait pas de m'appeler maman, j'avais beau lui dire que je n'étais PAS sa maman, mademoiselle ne voulait rien entendre, même pendant ses séances de tire, elle m'appelait maman. C'était gênant, chiant, décrédibilisant et humiliant, les autres aussi se mettaient à m'appeler maman. Je n'étais pas leur mère bordel.

- Je ne suis pas ta mère. Ta mère dort. Tu veux qu'elle se réveille ? Non ? Alors arrête de m'appeler maman. Lui répondis-je d'une voix sèche, cassante. Elle baissa les yeux au sol, elle avait les larmes aux yeux. Tant mieux. Cette gamine est insupportable. Mais elle tire bien. En moins de deux, trois jours elle avait appris à tirer dans une cible les yeux fermés, Jorge avait même fait une blague que seul lui avait compris : « Elle va devenir comme hawkeye on dirait ! », Brenda nous avait expliqué que le « hawkeye » était un super héros de l'enfance de Jorge, c'était un archer qui tirait comme un Dieu, il touchait sa cible le dos tourné. Je voulais qu'Asuna devienne comme ça. Une tireuse hors-pair.

- Bon, on retourne tirer. Je pris le bras d'Asuna et la trainait dehors, en rajustant bien évidemment ma capuche, nous nous dirigeâmes vers l'endroit que j'avais choisi. Il était à l'écart de la ville, à côté du mur. Une fois là-bas Emilia sortit son arme. Un I-666. L'arme le plus achetée sur le marché. Un chargeur éternel. Inépuisable. Il avait l'apparence d'un flingue normal mais ses balles étaient tout, sauf normales. Elles étaient faites d'air. Le flingue aspirait l'air, le compressait, lui donnait une forme, on appuyait sur la détente et la balle sortait. Tout ça en quelques secondes. Au départ Asuna avait galéré à tenir son arme, son bras tremblait, l'empêchant de viser. Il avait fallu que je lui donne des cours de sang- froids, pour apprendre à contrôler ses émotions. Elle était de plus en plus douée chaque jour. J'avais honte de le dire mais c'était vrai, Asuna était comme ma gamine. Je lui inculquais mes valeurs, lui apprenais à se défendre, à se battre, à tuer. Dans quelques mois peut- être serait-elle aussi forte que moi ?

- Ma- Heu, pardon, Cabot, Je voudrai travailler sur mes émotions. La voix d'Asuna résonnait, comme dans un tunnel. Je me retournai vers elle, lentement.

- Oui si tu veux. Assis toi face à moi et pose moi tes questions. Tu connais la recette. Il faut que tu te dévoiles à moi. Mais seulement à moi. Se dévoilait aux autres, leur montrer tes faiblesses est interdit. N'oublie jamais ça. Elle hocha la tête et ouvrit la bouche.

- Je peux avoir un surnom, comme toi ? Je veux dire, si je deviens comme toi, j'aurai un surnom ? Est-ce que j'ai fais des progrès ?

- J'en sais fichtrement si t'aura un surnom. Déjà survie, c'est déjà pas mal. On verra pour le surnom ensuite. Tu as fais énormément de progrès, je dois l'avouer tu es douée. Qui aurait pu le croire ? Tu maitrises très bien ton arme, ton sang froid est admirable pour une gamine de huit piges. Elle sourit, ses joues prirent une teinte rouge. Elle était gênée. Je poussai un soupir et me relevait.

- Dis-moi gamine, il faudrait peut-être voir si tu tires toujours aussi bien non ? N'oublie jamais une chose Asuna. Quand je serai morte, tu devras t'entrainer tous les jours, sans repos. Je ne veux pas que tu perdes la main tout ça parce que je serai morte. Rien qu'à cette pensée les yeux de la petite s'inondèrent de larmes. Je levai les yeux au ciel. Il ne fallait pas trop que je lui en demande non plus, après tout, ce n'était qu'une gamine de neuf ans à peine. Elle ne serait jamais comme moi, il n'y aurait jamais qu'un seul Chien Fou. Pour créer un autre Chien Fou il fallait qu'il ait la même enfance que moi. J'ouvris les bras et Asuna se jeta dedans.

- Je ne veux pas que tu t'endormes maman... Sanglota-t-elle. Ah non. Je ne voulais pas qu'elle soit faible. Je lui saisis le menton et la forçai à me regarder dans les yeux.

- Il y aura forcément un jour où je dormirai. Et ce jour là n'est peut-être pas si loin que ça. Tu es mon œuvre, mon disciple, ma création. Tu es comme un plat que j'ai crée, là je suis en train de l'assaisonner. Asuna écarquilla les yeux. Je venais de la comparer à de la nourriture. Elle devait se sentir flattée.

Les minutes passèrent, j'essayais de calmer Asuna mais elle pleurait encore, encore, et encore. Il fallait que je trouve quelqu'un. Je lui saisis la main et la tirait en dehors du lieu de tir. S'en était trop. Je lui saisis le crâne et le frappait contre un mur. Elle éclata en sanglot, à nouveau.

- Ecoute-moi bien sale gamine, tu veux être comme moi ? Apprends à résister à la douleur. Apprends à ne pas montrer tes émotions, apprends à surpasser tes douleurs, tes émotions. Asuna avait arrêté de pleurer. Elle m'écoutait, les yeux grands ouverts. Elle hocha la tête à la fin de ma phrase. Puis elle jura de tout faire pour devenir comme moi. Une partie ne voulait pas qu'elle soit comme moi. J'étais un monstre après tout, j'étais perdue, égarée, sans âme, folle et faible. Mon disciple me dévisageait, à la recherche de la raison de mon trouble. Je lui souris tendrement. Elle était mignonne quand elle voulait. Cela ne changeait pas mon opinion sur les gosses. Je les détestais.

- Dis maman, on peut renter voir tes copains ? Je poussai un long soupir. Elle était chiante avec son maman putain. Elle m'attrapa la main et me tira dans la ruelle la plus proche. Asuna me demanda gentiment si elle pouvait monter sur mon dos. Je soupirai puis acceptai. C'était vraiment chiant d'avoir une gamine à charge, mon cher grand-père n'aurait pas, par hasard, pu la garder ? Ah non, suis-je bête. Il a la braise. Il va crever comme Newt d'ailleurs. Rien qu'à cette pensée mon cœur se détruisit. Il était peut-être mort à cette heure-ci. J'espérais seulement qu'il n'avait pas trop souffert. Que personne ne l'avait découvert. Qu'il ne s'était pas bouffé lui-même. En fait Asuna arrivait à me faire oublier cette triste réalité. Newt allait mourir ou était peut-être déjà mort, mon grand père que je connaissais depuis à peine quelques jours avait la même maladie que mon copain.

- Dis maman, tu as un amoureux ? J'écarquillai les yeux. Oh putain. Je vais la tuer. Asuna était obligée de me demander si j'avais un amoureux ?

- Heu, oui. Mais il n'est pas là. Je ne sais pas si je le reverrai. Bon maintenant ferme la. J'entendis Asuna poussait un soupir puis elle s'affaissa sur mon dos, m'arrachant un grognement.

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Murderess[TMR fanfic]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant