Partie 41

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Je quitte son regard coquin et file dans la salle de bain. J'ôte mes vêtements afin d'enfiler la chemise qui servira de pyjama. Avant de repartir, je prends soin de me recoiffer, et en profite également, pour passer de l'eau fraîche sur l'ensemble de mon visage.
Mon Dieu ma tête ! Je ne ressemble à rien du tout ! J'aurais mieux fait de ne pas jeter un coup d'œil dans le miroir.
Mais c'est ça qui est cool avec Niall. Je suis moi. Je me suis jamais sentie aussi fière d'être la personne que je suis.

J'ai longtemps souffert du regard que porte les garçons envers mon physique. Il est vrai que, nous, les filles, nous avons tendance à complexer pour un rien. Soit nous sommes trop grosses, soit trop maigres. Puis notre esprit est partagé entre l'avis des mannequins, défilant à longueur de journée sur nos écrans télévisés, et celui de notre entourage.
En effet, certaines de vos copines ne se gêneront pas pour avouer que vous n'avez pas assez de fesses. Ou encore, pas assez de poitrine. Et je parle en connaissance de cause. Effectivement, je ne compte même plus, le nombre de fois où, j'ai entendu dans la cours de récréation, que je ressemblais à une planche à pain. C'est frustrant. Surtout quand vous êtes une adolescente. Une des périodes les plus difficiles. Je ne parle bien évidement pas des conflits avec les parents. J'insiste simplement sur le fait que notre âme est difficilement en construction. C'est l'un des moments les plus importants chez une femme. Le corps se transforme. Débute alors, cette horrible quête d'identité. Par exemple, moi, je me souviens m'être complément perdue. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je pas comme ça ? Et puis l'envie de plaire se réveille. Elle s'accentue même...

Et si par malheur, vous vous sentez bien dans votre peau, des envieuses sont toujours prêtes à vous faire culpabiliser. Oui, mais de quoi ?
D'être la fille que vous êtes.
Si votre oreille est attentive a ces critiques, et aux jugements des autres, alors c'est la meilleure façon de perdre confiance en vous. Dites-vous adieu.
Si votre passe-temps n'est autre que d'épluchez les magazines de mode, alors vous venez de mettre les pieds dans la secte la plus sincère et authentique qui soit.
Ne vous étonnez pas de tomber dans une spirale infernale. Bienvenue en enfer quoi. Vous y entrer, mais vous ne savez pas si vous allez en ressortir vivant. Plus les pages se tournent, plus vos yeux dégustent les jolies visages et corps photoshoppés. Votre conscience se laisse transporter par ces mensonges. Commence ensuite l'obéissance dure et ferme envers les dictas de la mode. Le cerveau est connecté. Je dois être comme ci. Je ne dois pas être comme ça. Je n'ai pas le droit de manger ce morceau de chocolat. Je dois faire du sport. Je dois maigrir. Encore et encore. Si je ne deviens pas comme elle, alors je serais moche. Aucun mec ne voudra de moi.
Merde ! Soyez-vous même. Réjouissez-vous d'envoyer valser ces jugements de valeurs, qui porte atteinte à votre physique.
Dernière chose, si un homme vous aime pour ce que vous êtes, et non pour ce que vous représentez aux yeux des autres, alors vous êtes la femme la plus chanceuse du monde.

Un instant plus tard, Je retrouve Niall est en train d'aménager le canapé. Une couverture à la main, il s'empare d'un oreiller posé provisoirement sur le tapis.
-"Qu'est-ce que tu fais ?"
Dis-je à haute voix pour qu'il sache que je suis revenue parmi lui.
-"Je prépare mon lit"
S'exclame-t-il en se retournant vers moi.
Appuyée contre le mur, je lui lance un joli sourire. Je perçois son regard qui se balade de bas en haut.
"J'ai oublié à quel point cette chemise te rend trop sexy"
-"Et c'est parce que je suis sexy que tu veux dormir dans le salon ?"
Il rit.
-"Non pas du tout. J'ai pensé que tu voudrais dormir toute seule. Enfin... Je pensais que..."
Subitement, je lui coupe la parole.
-"Niall. Ça me dérange pas d'être avec toi dans ton lit"
Ma remarque semble le surprendre. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi. On peut dormir ensemble sans pour autant... Enfin, vous avez compris ce que je veux dire. Je ne saurais expliquer pourquoi, ça paraît bizarre de finir cette phrase quand il s'agit de Niall.
-"T'es sûre ?"
Amusée, je m'empresse de répliquer.
-"Mais oui ! Allez viens"

Je lui tends la main. C'est avec le visage ravi qu'il attrape la mienne. Fatiguée, je me jette dans le lit en couvrant une partie de mes jambes. Quant à lui, vous n'imaginez pas le spectacle qu'il est en train de m'offrir. Les yeux écarquillés, le regard qui pétille et la bouche à moitié ouverte, j'admire cette merveilleuse vue...
Avec virilité, il soulève son tee-shirt, l'enlève avec finesse et termine par passer une main dans sa chevelure. Cette scène est digne des célèbres publicités pour parfum. Et autant dire qu'après avoir vu une telle œuvre, vous êtes prêtes à acheter le produit et le mannequin qui va avec.
Waouh ! je suis tout à coup subjuguée par son charme. J'en reviens même à me demander si j'étais aveugle, la première fois que je l'ai vu torse nu à la piscine.

Délicatement, il s'allonge près de moi. Je ferme rapidement la bouche, et tente de reprendre mes esprits. Sa main se colle sur ma joue droite.
Petit à petit, il approche sa petite bouille tout près de la mienne. Tandis que je m'autorise à glisser mes doigts sur son torse. Les yeux dans les yeux, j'entre en contact avec sa douce peau. Les papillons dans mon ventre ne se sont toujours pas envolés. Ils sont là. Ils s'agitent un peu plus fortement, lorsque le doigt de Niall effleure volontairement mes lèvres.
À présent, des frissons se promènent à l'intérieur de mon corps.
Il encercle mon cou en passant son bras autour de moi. Afin de profiter de la chaleur de son corps, je me blottis fortement contre lui.

Ma position est comparable à une petite fille, qui s'endort contre son doudou. Voilà, je viens, en même pas une seconde, de lui trouver un surnom. Doudou. C'est trop mignon. Et ça lui va tellement bien. Il est doux, beau, gentil, rassurant et généreux. Je me sens en sécurité. Un peu comme quand ma mère dort auprès de moi...
La respiration lente, je dépose un baiser dans le creux de son cou. La lumière s'éteint. Plongés dans l'obscurité, peau contre peau, ses doigts démêlent avec délicatesse mes cheveux.
-"Niall ?"
-"M-hm..."
-"Qu'est-ce que tu penses de doudou ?"
-"Quoi ?"
-"Ton surnom. J'ai trouvé doudou"
Il se met à rire à voix basse.
-"Doudou ? Je sais pas. Pourquoi doudou ?"
-"Quoi ? T'aimes pas ?"
-"Je demande c'est tout"
-"Et bien sera Doudou. Voilà. Bonne nuit. Bonne nuit Doudou plutôt"
Dis-je en le serrant fort contre moi.
-"Bonne nuit mon p'tit cœur"
J'ouvre subitement les yeux. Il est trop adorable.
-"P'tit coeur ?"
-"Je te demande pas ton avis"
-"Ok"
Honnêtement quelle fille refuserait de se faire appeler p'tit coeur, par le mec qui fait vibrer son coeur ? Personne évidement.
-"Chloé ?"
-"Quoi ?"
-"Si demain, en te connectant sur Twitter, tu vois le hashtag raconte ta soirée, t'écris quoi ?"
Mais c'est quoi cette question pourrie ?"
-"T'es sérieux ? Pourquoi tu me demandes ça ?"
-"Parce que je te rappelle que c'est un peu grâce à ça qu'on s'est parlé tous les deux"
-"J'écrirais qu'un charmant jeune homme m'a appelée p'tit coeur et qu'il m'a enfin donnée sa chemise rouge. Voilà c'est exactement ce que je vais noter. Et toi ?"

LE PREMIER QUI TOMBE AMOUREUX A PERDUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant