Partie 60

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Les jours passent... Chaque secondes qui défilent me donnent le goût de vivre. Chaque minutes qui s'écoulent, m'apportent un brin d'espoir. Plusieurs jours se sont envolés, depuis le soir, où mes yeux ont quitté ceux de Niall.

Nous sommes le 28 décembre, par la petite fenêtre, j'aperçois la neige qui dansent...
Le visage éclairé par une forte lumière, et les yeux rivés en direction du siège, en face de moi, je gratifie monsieur Jobert de mon sourire éblouissant. C'est la dernière fois que je le vois, griffonner sur son petit carnet vert. L'horloge tourne, et la fin de la consultation approche. Ça va peut être vous paraître fou, mais mon psychologue va quand même me manquer. Il a toujours été très attentif. Vous allez dire que c'est normal qui le soit, puisque c'est son métier. C'est vrai. Cependant, la relation qu'il entretient avec moi, est différente de celle qu'il entretient avec les autres clients. Déjà, pour commencer, je n'étais pas considérée comme une cliente. Étant un ami de la famille, il a toujours fait en sorte d'avoir un rôle assez protecteur. Même si parfois, pour le bien de la séance, il essayait d'être un peu plus distant. Quant à moi, j'ai toujours tenu à l'appeler par son nom de famille.
Certainement pour conserver le respect que j'éprouve à son égard.

Ces derniers jours, j'ai fait des efforts considérables. Au départ, je refusais de parler. Aujourd'hui, et en peu de temps, je me suis entièrement livrée. J'ai avoué que j'avais envoyé valser mes anciens démons, et que dorénavant, mon âme est tourné vers le futur. Un chemin que je décide d'emprunter, en me promettant de ne jamais jeter un œil dans le rétroviseur.
Dans deux minutes, je vais pouvoir tirer un trait définitif sur le passé. Je m'apprête donc à quitter la pièce. Debout, face au canapé rouge sur lequel est assit Monsieur Jobert, je boutonne mon manteau. Puis, enroule mon écharpe autour du cou, et enfile mon bonnet, avant de combattre le vent glacial qui m'attend à l'extérieur.

-"Merci beaucoup. Merci pour ce que vous avez fait pour moi"

-"C'était avec plaisir Chloé. Et puis, je n'ai que fait que mon travail. Je suis sûre que le Canada va te plaire. C'est un pays vraiment magnifique. Alors, amuse-toi bien et surtout, prends soin de toi"

Déclare ce dernier, tandis qu'il s'arrête d'écrire, pour me regarder dans les yeux.

-"Je vous enverrai une carte postale des que j'arrive, c'est promis"

-"Je te souhaite d'être heureuse"

Cette phrase me donne des frissons. C'est exactement ce que j'ai prononcé, le soir où Niall et moi étions sur le balcon. Ce sont les dernières et seules paroles qui sont montées jusqu'à mes lèvres.

Le sourire à pleine dents, je ne peux braquer le regard ailleurs que sur le sien. Puisque ses yeux sont plein de sincérité, de bonté et de bienveillance. Et parce que j'ai confié une partie de ma vie à cet homme, je me dois de lui montrer que, grâce à son travail, ses conseils et ses encouragements, je vais mieux. Je vais très bien même. Je suis rétablie et mon cœur est comme neuf. Je me sens prête à emprunter un nouveau chemin, et à affronter la vie, avec beaucoup plus de maturité et de force.

Le cœur léger, je défile sur un sol entièrement blanc, alors que la neige continue de s'agiter au dessus de ma tête. La chaleur de mon sourire réchauffe les visages des passants que je rencontre, en voulant rejoindre la voiture. Une fois à l'intérieur, j'attache ma ceinture, avant de porter mon regard, en direction de ma mère.

-"Alors ? C'était comment ? Comment s'est passé ce dernier rendez-vous ?"

Demande-t-elle gentiment, d'une voix très modelée.
Je soupire de soulagement et, en conservant ma joie de vivre, je réplique :

-"Ça fait du bien de se dire que c'est terminé"

-"Tu peux vraiment être fière de ce que t'as fait, et de la personne que tu es devenue"

LE PREMIER QUI TOMBE AMOUREUX A PERDUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant