LE PREMIER QUI TOMBE AMOUREUX A PERDU

Partie 48

Bien qu'il se mette à rire doucement, sa main se perd dans ma chevelure.
Je penche la tête pour m'éloigner de ses caresses. Mais c'est sans compter sur son envie, qui le pousse à me tirer vers lui.

-"Niall, je suis sérieuse. Il faut qu'on parle"
Insisté-je une nouvelle fois.

Néanmoins, le ton de ma voix ne permets pas de reprendre la situation en main. Simplement parce qu'elle transpire le désir et l'envie.

-"On parlera après..."

Murmure-t-il comme séduction. Puis il rajoute d'une voix de velours.

"J'ai pas envie de parler là maintenant"

Oui bon, toi tu n'en pas peut-être pas envie, mais moi, j'en ai besoin. C'est vitale.
J'essaye. Je vous assure que je fais ce que je peux. Je n'y arrive plus. Sous l'effet de la chaleur de sa bouche, mon âme voyage à travers les joies du bonheur. Un bonheur que je ne peux repousser à l'instant. Lovée dans ses bras, j'en perds toute ma mémoire. Je ne sais même plus ce que je fais ici. Plus aucunes questions ne semblent me tracasser l'esprit. J'ai tout oublié dés l'instant où il a commencé me dévêtir le haut. Mes gestes sont même devenus incontrôlables. Je balade une main impétueusement dans son épaisse chevelure blonde.

Égarée sur l'autoroute de l'amour, plus rien ne semble nous stopper. La cadence s'accélère, mon cœur s'autorise même à dépasser les limites... Les martèlements de celui-ci résonnent à travers mon corps. Les yeux fermés, je me laisse guider par cette danse. Je danse. Plus intensément encore. Allongée sur le canapé, mes paupières restent closes. Parce que si je m'autorise à les ouvrir, plus rien ne sera comme maintenant. Si par malheur, le marron de mes yeux croisent le bleu des siens, alors c'est fichu...
Je risque de me faire rattraper par ma conscience. Je le sais.
Le moment est arrivé. Vous savez combien c'est important pour moi. Pour toutes les filles d'ailleurs ! Mes lèvres accueillent les siennes pour la sixième fois maintenant. Fiévreusement, je tombe une fois de plus sous le charme de sa peau. Alors que mon âme est tranquillement échoué sur une plage paradisiaque, mon corps lui, commence à s'enflammer. Il brûle. Un incendie provoque des chaleurs sous ma peau. Je suis transportée... Je ne sais pas quelle direction nous prenons, mais je m'en fiche. J'en ai marre de contrôler à chaque fois mes sentiments. Merde quoi. Je veux profiter de cet instant. De toutes façons, je n'ai pas le choix. Je suis prisonnière de ses bras. Et autant vous dire que mon cœur est complice. Il ne me laissera pas m'échapper, ni même m'éloigner de Niall. Nos esprits sont soudés, nos corps enlacés et nos mains magnétisées.

Mais peut-être que tout cela n'est qu'un euphémisme. En effet, alors que la scène vient à peine de commencer, mes paupières s'ouvrent subitement, suite au comportement inexplicable de Niall.
Brusquement, il repousse, se relève en titubant, et reboutonne maladroitement sa chemise. Tandis que son sourire illuminait la pièce il y a quelques minutes à peine, une colère noire vient se dessiner soudainement, de manière abrupte sur son visage. Mon âme qui s'était envolé vers une destination de rêve, vient de tomber de son petit nuage. Un mur de glace se hisse entre nous. Ce putain de froid me sépare de la chaleur de son corps. Cet air frais me paralyse. J'ai la sensation de traverser une banquise. Fragilisée, des interrogations par milliers se heurtent à moi.

Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui ne vas pas ? Ai-je fais quelque chose de mal ? Je ne pense pas. Les mains tremblantes, je ramasse mon pantalon et l'enfile aussitôt. Mes yeux restent braquer sur lui. J'essaye de lui transmettre un maximum d'émotions par le biais de mon regard. Le choc, l'incompréhension, la tristesse, la perplexité... Tout ça en un dixième de seconde. De quoi devenir schizophrène. Puis, il brise la glace installée subitement entre nous, en commençant a grommeler.

-"Chloé. Vas-t-en s'il te plaît !"

Ne sachant absolument pas ce qui se passe, je garde les yeux connectés à lui, et refuse de m'exécuter.

"Vas-t'en !"
Hurle-t-il violemment en se mettant dos à moi.

Je sursaute. Mon cœur s'est presque arrêté de battre.
Mais qu'est-ce que j'ai fait putain ? Je ne vais pas pas partir sans même savoir ce qui se passe dans sa tête. C'est normal non ?
Une chose est sûre, il n'a pas bu. Mais ça ne me rassure pas pour autant, je vous le dis.

-"Niall qu'est-ce qui se passe ? Dis-moi s'il te plait. Je comprends pas !"

Avec une violence rare, il se retourne et passe les mains sur son visage. Il soupire. Une fois. Puis deux, avant de me pointer du doigt.

-"Putain Chloé ! Vas-t-en ! Je te le demande gentiment. Vas-t-en !"

Reclame-t-il d'un ton hyper contrarié.

Je ne sais pas pourquoi j'arrive à lire dans ses yeux, de la déception. Comme une pointe d'amertume...

À mon tour, je me relève en trébuchant légèrement. J'inspire profondément et me décide enfin à faire face à son comportement inexpliqué.

-"Bon Niall, tu vas me dire ce qui se passe d'accord ?"

Je pense que c'était la question de trop. Il paraît tellement furax, que je sens le sol tremblait sous mes pieds. Devant moi, il fait les cents pas, avant de s'arrêter devant la porte de l'appartement et d'ouvrir brusquement la porte.

-"Putain !"
Clame-t-il en portant un gros coup sur le mur.

-"Niall qu'est-ce qui te prends ?"

-"Dégage de là ! Dégage !!!"

Mais il croit quoi lui ? Que je vais me taire ? Que je vais partir sans même savoir ce qui lui passe par la tête ? Non. Je ne suis pas comme ça. Je viens de faire humilier en lui offrant mon cœur.

-"Moi aussi je sais crier Niall ! Ferme cette putain de porte et parle-moi. Tu penses qu'on va trop vite c'est ça ?"

Plus j'essaye de me rapprocher de lui, plus il s'éloigne de moi. Mais il est fou ?

-"Et tu continues à prendre pour un con, c'est fou ça"

Je profite qu'il a le dos tourné pour me précipite vers la porte. D'une main, je la referme délicatement.

-"Mais t'es malade ou quoi ? De quoi tu parles ? C'est toi a voulu faire..."

-"Pourquoi ça se passe toujours comme ça ? Et dire que j'ai préféré te croire ! En fait non, j'ai pas choisi. J'ai suivi mon cœur comme un con !"

Sa voix laisse paraître un sentiment de désarroi, de tristesse et de faiblesse...
Pendant ce temps là, je vous promets que je ne saisis pas une seule chose de ce qu'il est en train de me dire. Alors oui, j'insiste. S'il faut passer par un dessin, alors on le fera. Parce que je ne pige rien. Absolument rien. Il m'a mis mal à l'aise même. J'étais en train de savourer ce délicieux moment entre nous. Et en un claquement de doigt, je me suis retrouvée seule sur la canapé, à moitié déshabillée.
Je tente de me calmer afin d'engager un discussion plus sereinement.

-"Niall, je comprends pas ce que tu me reproches. Je t'assure. Je sais pas ce que t'es en train de me dire. Je comprends rien"

Sa réponse n'est autre que le silence. Ça m'angoisse d'être dans entourée d'une telle ambiance. Au bout de quelques minutes, je ne parviens plus à patienter. La torture devient beaucoup trop douloureuse, tandis que l'incompréhension grandit. C'est pourquoi, je le relance une seconde fois.

-"Niall, je te parle !"

-"Avant que tu partes, j'ai une question. Tu comptais me révéler la vérité quand ?"

Il détourne le visage vers moi. Ses yeux brillent. Mais ils ne brillent pas de lueur. Ils ne pétillent pas au contact des miens. Non. Ils brillent parce qu'il retient ses larmes. Des larmes qui dégagent de la colère, de la déception et de la méfiance à mon égard.