Chapitre 19:

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J'avalai difficilement ma salive. Je ne pouvais pas imaginer la douleur d'Alianne. Trouver les corps de ses enfants à dû être une épreuve traumatisante pour elle. Voir des êtres, qu'elle a toujours aimé, de tout son cœur. Malgré les disputes, malgré les aléas de la vie. Des êtres qu'elle a élevé, qu'elle a vu grandir. La chair de sa chair. Ses enfants. Morts. Baignant dans leur sang. Voir leur corps sans vie, leurs yeux vides.

Cela a dû la détruire de l'intérieur.

-Elle est tombé en dépression.

Ce qui est logique. Je me sens mal pour cette femme. Pour ma grand-mère.

-Elle s'est vite repris. Il lui restait un fils. Et deux petites-filles. Elle devait tout faire pour les protéger. Alain était sans danger : il était humain. Mais l'odeur des fillettes lui prouvait qu'en aucun cas elles ne l'étaient. L'une sentait comme un océan lumineux, pur, calme, mais beaucoup trop doux. L'autre sentait comme un océan sombre, froid, mais apaisant et protecteur. Elles étaient des sirènes mais elles étaient aussi..

Elle s'arrête de parler. Elle ouvre la bouche, la referme. Elle fronce les sourcils. La femme croise les bras et souffle.

-D'accord! crie-t-elle.

Elle secoue la tête, agitant ses longs cheveux roses.

-Les fillettes étaient des sirènes, mais elles étaient spéciales. Toi et Naora êtes spéciales. Alianne savait que si les corps étaient encore là, c'est que toute cette mascarade était un piège. Ils allaient suivre la trace qu'ils allaient laisser. Alors elle a embrassé les deux bébés sur leur front, a écrit un mot qu'elle a laissé sur elles deux, et a fait demi-tour, les laissant là. Elle a sorti son téléphone et elle a appelé la police. Et après, tu connais l'histoire.

Elle nous a laissé. Elle nous a abandonner. Je peux comprendre la douleur qu'elle a ressenti en voyant cet horrible spectacle, mais elle aurait pu nous garder. Nous étions de sa famille.

La femme passe un doigt sur ses lèvres roses tandis qu'elle les étire en un radieux sourire. La colère s'empare de moi. Cette femme a de la chance que je ne puisse que penser.

-Ne sois pas aussi violente, rigole-t-elle. Sur le papier il y avait écrit "Vous avez tué mon fils et ma fille, c'est votre problème. Il y a bien longtemps que nous sommes en froid, voyez-vous, je n'étais même pas au courant de l'existence de leurs enfants. Et cela ne m'enchante guère. Faites en ce que vous voulez." Intelligente, elle l'était cette Alianne. Elle savait que si elle leur laissait quartier libre, ils n'auraient aucun plaisir a finir le travail, mais ils verraient qu'elle a été là. Ils la prendraient en chasse, et vous seriez hors de danger jusqu'à ce qu'ils l'attrape, ou qu'ils se lassent. Avant d'appeler la police, elle a dit à son fils de laisser tomber ses études d'avocat, et de créer sa propre entreprise. Un orphelinat. Là, ils ont repris le nom de jeune fille d'Alianne pour que vous puissiez prendre celui de vos parents, sans vous douter de rien. Elle s'est de nouveau fait appeler Alianne Dasky.

Dans mon esprit toutes les pièces du puzzle s'assemblèrent. Notre dernier oncle en vie s'appelait Alain. Notre grand-mère, Alianne, a toujours voulu garder un œil sur nous. Elle a dit a son fils qu'il devait ouvrir un orphelinat. Son nom de famille a présent n'était plus Naftilìas, mais Dasky.
Alain Dasky.
Le directeur de l'orphelinat, la seule personne que je considérais comme un membre a part entière de notre famille a Naora et moi. Quelqu'un en qui je n'aurais jamais cru possible d'avoir de réels liens de sang.

Βαθια Νηρα : Les Eaux Profondes [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant