Βαθια Νηρα : Les Eaux Profondes [EN PAUSE]

Chapitre 49:

Ma tête perça la surface de la mer. Je sentis sur ma peau, l'agréable chaleur du soleil. Au loin, je voyais une île, à la flore verdoyante. Le spectacle qui s'offrait à moi était juste magnifique.

Je m'approchai de cette île, un sentiment euphorique m'envahissant.

- La terre! Enfin.. Naora, regarde, on est de retour sur terre..!

Même si elle ne pouvait pas me répondre ou même voir ce que je lui montrais, j'étais heureuse qu'elle soit là, à vivre ce moment-là avec moi. D'être de retour sur la terre ferme ensemble.
J'avançais, impatiente de sentir le sable entre mes doigts de pieds, de toucher les arbres, de voir des oiseaux et des animaux terrestres. De respirer l'air et de le sentir passer dans mes cheveux.

Lorsque j'eus pied dans la mer, ma queue de sirène se scinda en deux, et rapetissa pour faire réapparaitre mes jambes. L'étendue d'une plage se dévoila devant moi.

Je pourrais presque me croire en vacances. Si je n'avais pas une plaie béante à l'abdomen et une autre à la clavicule, et si ma sœur n'était pas inconsciente sur mon dos, la peau quasiment arrachée.

- Ma..man.. marmonna ma cousine.

Mon cœur se serra. "Elle n'est plus là depuis longtemps Naora.." pensai-je sans pourtant le formuler à voix haute.

Je soupirai à cette triste pensée, et je remarquai les tenues que nous avions. Naora ne portait que ses sous-vêtements, et moi, j'avais avec ça, le tee-shirt de Jamie qui était désormais totalement déchiré. Je devais nous trouver des vêtements en plus de quoi soigner ma sœur. Ses blessures étaient bien pire que mes petites coupures au ventre et à l'épaule, même si elles ne semblaient pas se refermer.

Je sortis enfin complètement de l'eau, et m'arrêtai quelques instants pour admirer mon environnement. Quand je pensais que j'avais passé ma journée dans l'océan, je n'en revenais toujours pas.
Ayant assez de rester immobile, je fis un pas en direction du bois en face de moi.

- Que..?

Je m'écroulai subitement.

Surprise, je clignai des yeux plusieurs fois afin de comprendre ce qui m'étais arrivée.
Je marchais, puis pouf. Je suis tombée. Sans aucune raison tangible.
Je me relevai et me remit en marche. Rien à faire. À chaque pas que je faisais, je m'écroulai au sol.

- Je ne sais plus marcher? dis-je abasourdie. C'est pas possible.

Comment pouvais-je oublier de quelle manière mettre un pied devant l'autre pour avancer, en seulement quelques heures sous l'eau?
Je dus m'y reprendre à plusieurs fois avant de finalement réussir à tenir debout et de faire quelques pas.

J'atteins la lisière de la forêt, qui était bien plus loin que ce à quoi je m'attendais.

Tu ne trouves pas ça étrange qu'il n'y ait pas un chat? questionna mon père.

Exaspérée par sa nouvelle apparition dans mon esprit, je soufflai. J'étais occupée à réapprendre à marcher, alors le fait qu'il n'y ait personne aux alentours ne me dérangeait pas tant que ça. Et puis, on était sur une île, c'était normal qu'il n'y ait quasiment personne.

Ah oui? Et les quatre hommes caché dans la forêt? Ceux qui attendent sagement que toi et ta sœur soyez à porter de main?

- Qu'est-ce que tu dis? chuchotai-je.

Je te dis que si tu entres plus dans cette forêt, tu seras encerclée. Ces hommes sont entraînés.

Comment tu peux le savoir?