Chapitre 44:

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J'ai mal..

Je laissais échapper un râle souffrant. Il m'avait prévenu que j'allais avoir mal, il s'était même excusé d'avance. Mon.. qui déjà?

J'ai vraiment mal...

Je ne sais plus. La douleur accaparait mes pensées, me volait mon souffle, m'empêchait de réfléchir correctement.

Je voulais quelque chose... mais quoi?
Je veux que ça s'arrête. J'ai beaucoup trop mal.

La douleur s'estompa, pour mon plus grand bonheur. Mes mains ne me faisaient plus mal, et je sentais même mes bras légers. Enfin.. pas exactement. Ils se maintenaient seuls, mais je les sentais tendu comme des cordes. Comme si on les tirait en arrière. Mes poignets étaient.. j'étais enchaînée!?

J'ouvre subitement les yeux, et fixe mes poings liés au dessus de ma tête. Je tire dessus alors que je sais que faire ça est complètement inutile.

Les deux chaînes étaient accrochées solidement au mur derrière moi, et bien trop éloignées l'une de l'autre pour que je puisse tenter de les défaire. Je ne pouvais même pas rapprocher mes mains.

Je levais la tête pour examiner la pièce dans laquelle je me trouvais, j'y vis des chaines de toutes sortes et de toutes tailles, quelques instruments de torture sûrement et des cages toutes aussi différentes les unes que les autres. Mes yeux s'arrêtèrent cepnendant sur ce qui se trouvait en face de moi.

- Naora!

Elle était également enchaînée, dans la même position que moi, à l'autre bout de la pièce. Elle était aussi toujours inconsciente. Je tirais sur mes liens afin de la rejoindre, et le tintement sinistre des chaînes me faisaient perdre petit à petit espoir.

Des chaînes, des chaînes, des chaînes.

Je pouvais commencer à croire que les chaînes sont ma bête noire. J'avais tout juste "matérialisé" ce que je redoutais, mes craintes, mon passé et les malheurs par des chaînes, que je m'en retrouvais déjà entouré juste après..

Une douce chaleur sur le dos des mes mains me fit ravaler les larmes que je m'apprêtais à verser, et je regardais d'où elle pouvait venir.

Des tatouages étaient gravés sur ma peau. C'était une chaîne tout autour de mes poignets qui se séparaient en cinq bouts. Cinq bouts qui longeaient mes doigts avant de sembler s'infiltrer sous mes ongles.

Exactement là où la douleur c'était manifesté.

Alors en être entouré ce n'était pas assez? Il me fallait carrément un tatouage? DEVIL! RETIRE MOI ÇA!

Ne crie pas ma fille. C'était ton vœu. Ton choix. Ta décision. Je ne peux pas te l'enlever.

Débrouille toi!! Je ne voulais pas de tatouages!

Mais tu voulais que ce soit les chaînes qui soient enchaînées à toi. Tu voulais les dompter, les contrôler. Je t'en ai donné la possibilité.

En me tatouant!? Tu m'as tatoué comme si j'étais ton animal de compagnie!! Comme si j'étais ta propriété! En quoi cela m'aide!?

Tu es ma fille. Tu m'appartiens. Tu devrais me remercier du cadeau que je t'ai fait. Avoir ce genre de pouvoir ce n'est pas donné à tout le monde.

Je ne suis pas à toi!! Je ne t'appartiens pas! Ni à toi Devil, ni à personne!

Un silence de plomb prit place dans ma tête. Je soupirais. Il était vexé? Pauvre chou.

Βαθια Νηρα : Les Eaux Profondes [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant