La prophétie des chasseurs - Les secrets [Tome 1]

Chapitre 45

Chapitre 45 :

Adam respira fortement et Thomas voyait bien qu'il essayait de se calmer. Ils restèrent ainsi pendant de longues minutes, en face l'un de l'autre alors que le vampire sondait les yeux de son ami pour y lire l'évolution de son état. Et plus les secondes passaient et plus Adam semblait perdu et désolé.

« Ok, allons nous asseoir maintenant. »

Adam hocha juste la tête, incapable de parler, peut-être plus par honte qu'autre chose. Il voulait s'excuser mais les mots qui lui venaient n'étaient même pas assez forts pour exprimer son malaise. Il ne savait pas d'où cette jalousie maladive était arrivée, mais il la sentait encore au fond de lui. Elle n'était pas partie, elle s'était juste calmée pour le moment.

« Je pense qu'il va falloir éviter que tu ne boives mon sang Adam. » Commença Thomas, après tout, jamais un humain ne l'avait fait avant avec son sang et même si sur les autres vampires ça n'avait pas vraiment d'effet secondaire autre qu'un plaisir plus grand, il ne pouvait rien affirmer pour Adam.

« Ça vient pas de ça Thomas, j'en suis sûr. » Répondit doucement Adam, se forçant à parler. « Cette jalousie... Elle était déjà là avant que je ne lèche ton sang, avant même qu'il te morde. Quand je vous ai vu danser ça m'a dérangé. »

Thomas le regarda silencieusement et son regard était on ne peut plus sérieux. Est-ce que ça pouvait être le bound ? Si ce n'était pas à cause de son sang comme le disait Adam alors qu'est-ce que c'était ? Il n'avait jamais eu ce genre de soucis avant pour la simple raison qu'il n'avait jamais laissé un humain toucher à son sang et il n'avait aucune référence possible sur le sujet.

« Est-ce que... Est-ce que les humains aiment boire le sang des vampires ? » Se risqua Adam.

« Non pas vraiment, ils le font car ils connaissent l'effet que ça fait c'est tout. S'ils en boivent suffisamment ils peuvent même ressentir du plaisir sans morsure. »

« Je... » Il ne voulait vraiment pas le dire, parce que cela lui faisait peur maintenant. « J'ai aimé ça. Je ne me suis même pas posé la question Thomas, je le voulais c'est tout. »

Thomas se pencha en avant, cachant son visage entre ses mains et frotta ses yeux en soufflant. Il n'avait aucune réponse et aucune solution pour le moment.

« Écoute, je vais essayer de me renseigner avec les anciens. Je vais faire en sorte que ça s'arrange ok ? »

Adam se contenta de hocher la tête avant de se lever pour se rhabiller. Il avait une sale mine, outre la fatigue de cette nuit blanche les soucis faisaient se tendre son visage davantage. Il voulait aller voir son père. Celui-ci commençait à aller mieux et c'était un soulagement pour le jeune homme qui pensait à sa guérison tous les jours depuis quatre mois. Malgré un début difficile le traitement avait plutôt bien marché mais il n'était pas encore sortit d'affaire pour autant. Cependant il était rentré à la maison depuis un moment et retournait à l'hôpital presque quotidiennement.

Thomas raccompagna son ami jusqu'à la porte mais avant de partir celui-ci se retourna et regarda une dernière fois Thomas l'air soucieux.

« On est toujours amis pas vrai ? »

« Bien sûr crétin. » sourit Thomas.

« Au fait... Tes yeux sont toujours noirs. »

Thomas fronça les sourcils et se regarda dans le miroir qui était derrière lui. Adam n'attendit pas, c'était déjà trop à gérer pour lui sans en rajouter davantage et Thomas ne se retourna pas, trop préoccupé par ce nouveau problème. C'était quoi tout ce merdier encore ? Il ferma fortement les yeux avant de les rouvrir, espérant que ça ait disparu, bien sûr ça ne marcha pas, mais il n'avait pas le courage d'affronter ça maintenant. Il décida d'aller dormir d'abord et de se poser les questions plus tard.

*

Il se réveilla ce qui lui sembla être une éternité plus tard, et c'était un peu près ça. Il avait dormi pendant plus de vingt-quatre heures et il venait de louper sa matinée de cours, pas que ça le tracassait beaucoup. Il se sentait en pleine forme -hormis ce cauchemar dont-il se rappelait parfaitement et qui le mettait de mauvaise humeur- et son premier réflexe fut d'aller regarder ses yeux dans le miroirs. Ils étaient de nouveau bleus et il soupira de soulagement. Il ne savait pas ce qui avait déconné mais qu'importe, c'était rentré dans l'ordre tout seul. Il voulait croire que ça pourrait être aussi simple avec la jalousie d'Adam. Il se promit d'aller voir les anciens avant la fin de la journée, mais pour le moment il préférait aller se détendre un peu à la plage.

Le soleil était haut dans le ciel et il faisait une chaleur écrasante, certainement pas un temps à aller s'enfermer dans une salle de classe, pas après avoir vécu six-cents ans en tous cas. Il était allongé de tout son long sur le sable brûlant et le vent chaud lui caressait la peau. Il était en short, les bras en étoiles et ses habits sous sa tête en guise d'oreiller et sans mentir, il aurait parfaitement pu se rendormir ainsi si son téléphone n'avait pas sonné. C'était Adam qui lui demandait où il était par texto et il lui répondit de la même manière.

Thomas ne s'était pas attendu à le voir débouler à peine quelques dix minutes plus tard, son sac de cours sur l'épaule.

« Qu'est-ce que tu fous là feignasse ? Et les cours ? » Adam poussa un peu avec son pied sur la jambe inerte de son ami.

« Pas envie. »

« Faut que je te parle d'un truc. »

Thomas ne savait pas s'il avait envie d'écouter ça, pas après tout ce qu'il s'était déjà passé, mais bien sûr il ne laisserait pas Adam en plan. Il s'assit en baillant, le sable collant à sa peau tatouée. Adam s'installa à ses côtés, sur sa droite, mais assis de façon à être face à son profil. Thomas se sentit gêné bien vite par le regard de son ami sur lui, il semblait détailler chaque centimètre carré de son corps. Alors il tourna la tête pour le regarder à son tour et l'inciter à parler.

« Tes tatouages... Je crois savoir pourquoi tu en as fait ? »

« Qu... Quoi ? » Thomas fronça les sourcils. Il n'en avait jamais parlé à personne.

Adam tendit la main vers le dos du vampire et laissa ses doigts courir le long de sa peau, de son cou jusqu'à la limite de sa ceinture, traçant une ligne invisible de plusieurs dizaines de centimètres de long le long de la colonne vertébrale et Thomas tremblait de façon incontrôlable, tentant de garder une respiration normale.

« Je sais ce qu'il t'ai arrivé. »

 « N'importe quoi. » 

Thomas venait de repousser la main d'Adam tout en se mettant debout. Il ne voulait pas réagir ainsi, vraiment, mais il ne parvenait pas à faire autrement, pas alors que son ami venait de tracer dans son dos l'emplacement exacte de l'une de ses cicatrices.   

A suivre...