Chapitre 13

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Chapitre 13 :



En temps normal, Thomas savait parfaitement contenir sa soif, ne buvant jamais plus que nécessaire, mais il ne savait pas ce qui déconnait cette fois. Cela faisait plus de deux heures qu'il était au bar, il avait vidé un grand verre qui ne lui avait fait aucun effet sauf de l'écœurer légèrement et même ses crocs dans le cou de Cindy ne changeait rien à la soif qu'il ressentait. La jeune femme était une fervente admiratrice des vampires et fidèle à Thomas. Elle venait toujours vers lui et lui offrait volontiers sa gorge. En plus de son sang, Cindy lui avait offert plusieurs fois son corps mais il était clair qu'elle n'avait rien d'autre à attendre, Thomas avait mis les choses au clair dès le début alors elle s'en accommodait.

« On va dans un coin ? » Demanda Thomas, car il ne lui imposerait jamais rien, et la femme sourit en l'embrassant de nouveau.

Ils avancèrent dans un coin à l'abri des regards et déjà la langue de Cindy était dans la bouche du vampire, ses mains sous son tee-shirt. Ils n'allaient pas prendre leur temps, s'allonger dans un lit douillet, se déshabiller mutuellement. Thomas la souleva et elle enserra la taille du vampire de ses longues jambes. Les boutons du pantalon de Thomas sautèrent rapidement, la culotte en fine dentelle de Cindy juste un peu écartée et il était déjà en elle. Elle aimait ça, lui aussi, mais il empêchait quiconque de voir ou d'entendre quoi que ce soit grâce à ses pouvoirs. Il pouvait être beaucoup de chose, mais pas exhibitionniste.

Alors qu'elle gémissait de plaisir Tom tira sur ses cheveux, exposant la gorge de Cindy à ses crocs déjà sortit complètement.

« Dis moi si ça va pas. » Lâcha-t-il avait de planter ses canines dans cette peau tendre pour la deuxième fois de la soirée.

Il n'était pas sûr de pouvoir arrêter alors qu'il avait l'impression de ne pas en avoir assez. C'était n'importe quoi, il buvait trop mais sa soif était intarissable. Cindy disait doucement son nom pour qu'il arrête, se sentant partir, et il dut s'arracher de son cou alors qu'il jouissait en elle. Ce n'était pas assez, toujours pas, et il ne comprenait pas pourquoi. Ou plutôt, il ne le savait que trop bien, c'était Adam qu'il voulait. Et c'était pour le moment obsessionnelle.

Adam n'avait pas demandé son reste après le départ de Thomas, il s'était habillé vite fait sans même finir de déjeuner. Il n'était pas effrayé, il était choqué et il ne savait pas si c'était parce qu'il avait vu son ami ainsi ou parce que Thomas avait été ainsi à cause de lui. Il avait voulu le croquer et il ne pensait pas que ce soit une bonne chose. Il en frissonnait rien qu'à l'idée.

D'abord Tom était son meilleur ami, est-ce que cela suffisait pour devenir son garde manger ?Certainement pas ! Ensuite, ils étaient tous les deux des garçons et l'image de se voir dans une situation aussi équivoque était loin de le faire fantasmer. Il n'avait rien contre les homos, rien contre les vampires non plus, mais il n'était ni l'un ni l'autre. Pour finir, il se demandait si Lili se laisserait faire par Thomas si celui-ci voulait la mordre... Non, elle lui supplierait de le faire, il en était persuadé.

Il avait marché longtemps alors que sa maison ne se trouvait qu'à quelques mètres de celle de son ami. Il avait dévié un nombre de fois incalculable, mais il ne se sentait pas de faire face à ses parents maintenant. Ils lui demanderaient où est-ce qu'il avait passé la nuit, parce qu'avec tout ça il avait complètement oublié de les prévenir, et il n'avait pas envie d'en parler. Il ne voulait pas parler de Thomas pour le moment. Eux qui l'appréciaient tant, que penseraient-ils en le découvrant vampire ?

Il voulait vraiment accepter Thomas comme il était, avec ses qualités qu'il connaissait déjà, ses défauts qu'il voyait aussi pour la plupart, et ses dons qu'il découvrirait. Adam était ouvert d'esprit, conciliant et tolérant. Mais il lui fallait un peu plus de temps. On était samedi matin, il se laissait jusqu'à lundi pour assimiler la chose. Lundi il ferait comme ci de rien était.

*

Lili était sur son petit nuage depuis la soirée de la vieille, elle avait fait de merveilleux rêves et souriait béatement devant la télévision qu'elle ne regardait même pas. Ses parents avaient vite lâché l'affaire, pensant à un amour de jeunesse, et c'était presque ça. Elle était amoureuse des vampires et de leur mystère. Elle ne sortit pas de la journée et n'appela personne, restant dans sa bulle le plus longtemps possible, mais le dimanche elle n'en put plus et elle alla directement sonner chez son ami. Adam était encore en pantalon de pyjama quand il ouvrit, pas grave elle l'avait déjà dans de bien pire tenue.

« Pourquoi t'es là ? »

« Merci, sympa l'accueil. »

« De rien. »

« Dis moi tu as vu Tom depuis vendredi, j'arrive pas à l'avoir au téléphone ? »

« J'ai dormi chez lui après la soirée, mais pas revu après. »

Rien que le fait de mentionner son nom le mettait dans un état étrange, mais il parvenait relativement bien à donner le change. Lili haussa juste les épaules en rentrant dans la maison sans même attendre qu'on ne l'y invite et ils passèrent une bonne partie de la journée ensemble. Elle ne cessait de radoter sur ce qu'elle avait vu au bar, ou pas vu d'ailleurs. Elle semblait tellement heureuse qu'Adam ne pouvait s'empêcher de sourire, malgré tout ce que lui savait.

« Je me demande ce que ça fait vraiment la morsure, j'ai lu tellement de truc contradictoire que finalement, je ne sais pas. »

Adam pensait aux aveux du vampire et il se mordit la lèvre pour ne pas parler. Il n'était pas sensé savoir et de toute façon il ne voulait que Lili le sache sous peine qu'elle ne parte en courant au bar pour se faire mordre. Il l'imaginait parfaitement.

« J'en sais rien, de toute façon il n'y a aucun moyen pour que je me laisse mordre moi, et toi ? » Demanda-t-il tout de même pour avoir confirmation.

Lili réfléchit un moment, pesant le pour et le contre et cela avait l'air d'un véritable dilemme.

« Ok, laisse tomber. » Lâcha Adam en riant.

Adam avait tellement peur de laisser s'envoler des informations qu'il analysait toutes ses réponses avant de les dire, et c'était plus que douteux comme attitude. Alors il détourna soigneusement la conversation de son sujet et ils finirent par parler des cours. Pas très passionnant mais beaucoup plus sûr.




A suivre...

La prophétie des chasseurs - Les secrets [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant