|CHAPITRE 2|

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~*J'te pardonnerai une fois gros, des erreurs on en fait tous, la deuxième fois c'est foutu nique ta mère si tu fais l'fou. *~

Une fois sur que les deux demoiselles sont en sécurité à la maison, je prends le temps de fumer une clope en bas du bâtiment avant de monter. Appuyé contre les boites aux lettres à l'extérieur du bâtiment, j'inspire et expire cette fumée qui encrasse mes poumons.

Mon bâtiment, communément appeler la tour de contrôle par rapport au guetteur sur le toit, est étonnement vide. A cette heure-ci, six heures, tous les mecs sont au city pour taper un foot. C'est le rendez-vous hebdomadaire du vendredi. C'est sûrement la raison pour laquelle personnes n'a entendu l'agression.

Dans ma tête, je visualise tout ce que j'ai pu remarquer. Le détail le plus minime peut être capital. Ce dont je suis sûr c'est que "l'agresseur" n'est pas du quartier, la fille agresser vient tout juste d'emménager au quartier, elle est arrivée il y a quelque mois et enfin, j'ai entendu distinctement et à plusieurs reprises l'agresseur insulter sa victime. J'en conclus donc qu'ils se connaissent.

Il faut que je tire cette affaire au clair, si la sécurité des meufs du quartier est compromise, il faut régler ça au plus vite.

J'essaye de reprendre mon calme en enchaînant avec une deuxième cigarette aussitôt que le mégot de la première à toucher le sol. C'est d'un bon gros joint dont j'ai besoin et pas de tabac. Une fois que le deuxième Bâton de la mort consumé, je prends la direction des escaliers. Arriver devant la porte de la maison, l'odeur du pain frais m'assaillit. Intérieurement je remercie ma mère d'être aussi forte et de prendre aussi bien soin de nous.

J'entre dans l'appartement et claque la porte derrière moi. Une sale habitude que j'ai prise et qui a le don de faire hurler ma mère. Comme je m'y attendais, elle cri depuis la cuisine:

- Tu sais pas fermer la porte doucement comme les gens normal ? s'exclame elle légèrement agacée.

- Maman, on dit normaux, pas normal quand c'est au pluriel, je la reprends tandis qu'elle passe la tête dans l'embrasure de la porte de la cuisine.

Comme toujours, un sourire illumine son visage. J'adorerais pouvoir sourire aussi sincèrement que ma génitrice. Sa qualité principale reste qu'elle est forte et ne se laisse pas abattre. Je l'envie pour ça, moi j'ai plutôt choisi la morosité, le combat intérieur perpétuel et l'éloignement pour faire face.

Je suis dans la cuisine auprès de ma mère en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je prends sa tête entre mes mains aussi délicatement que je le peux. Comme chaque fois que je la touche, j'ai honte. J'ai honte de prendre entre mes mains sale par mes activités indignes, ce visage. Ce visage marqué par le temps, les épreuves de la vie et les sacrifices. Je l'examine, puis devant sa mine rongée par les tourments, j'effleure ses cheveux de mes lèvres.

- Comment vont mes fils ? Tu vas bien wouldi ? Tu as l'air fatigué ! Et Prince ? Il mange assez bien ? Ses habits sont propres ? Il a besoin de quelque chose ? me questionne-t-elle avec inquiétude.

Je la rassure immédiatement au sujet de Prince. J'évite sciemment ses questions me concernant. A force, elle a l'habitude. Que veut-elle que je lui réponde ? Que je hais ma vie ? Que je ne supporte plus de vivre dans la misère et dans ces bâtiments crasseux ? Que jours après jours je me tue à petit feu a renfort d'alcool et de drogues ? Non, définitivement non. Je ne peux pas lui répondre ça.

- Tu as dit à Prince que je l'aime ? me demande-t-elle comme à chaque fois que j'ai un parloir.

Tout le monde au quartier appelle mon frère Prince. Même ma mère. Mais elle ne peut se résigner à m'appeler Crapule car comme je l'ai dit et répéter à la maison plus personne ne peut m'appeler par mon prénom. Je n'ai plus le droit de porter le prénom que ma mère a choisi à ma naissance. Je ne suis pas digne d'elle. Je ne suis pas digne des sacrifices qu'elle a faits. Je ne suis pas digne de l'amour qu'elle me porte.

Crapule Du GhettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant