~* Les sentiments ça ralentit. Le cœur fermé, là j'suis à fond *~
- Comment elle a su hein ? je hurle et me redresse. C'est toi qui lui a dit ? Je veux pas la voir bordel de merde ! Qu'est-ce que vous ne comprenez pas là-dedans ?
Un silence s'installe dans la chambre. Seul le bruit de ma respiration saccadée est audible. De l'extérieur, on pourrait croire que je suis énervé mais ce n'est pas le cas. Je suis juste déboussolé et chambouler. J'aimerais vraiment être énervé, c'est la seule réaction qu'elle devrait susciter chez moi. La colère ou l'indifférence. Pas de chaleur au niveau de mon palpitant, pas de frison, pas de sensation de bien-être. Je ne devrais pas avoir l'impression d'être à ma place dans le creux de son cou. Je ne devrais pas. Pourtant c'est le cas. Je ne devrais pas être comme un putain de chien à renifler ses cheveux, je ne devrais pas me sentir si bien. Je ne devrais pas être heureux qu'elle se soit inquiéter pour moi.
- Crapule, a tout le monde mais pas à moi, me réprimande mon pote et futur beau-frère. Pendant un an, tu as refusé d'aborder le sujet mais j'en ai marre là. Tu réagis toujours excessivement. Tu te rends compte que tu es partit sans même lui laisser le temps de s'expliquer ? Et la rien que parler d'elle suffit à te mettre dans tout tes états. Redescend frère. C'est devenu un sujet tabou. Va lui parler merde ! Met les choses au clair et si après sa tu persiste à ne plus vouloir la voir, et bien ce sera ton choix. Mais laisse-la s'expliquer.
N'ayant pas d'argument a lui fournir je l'envoi chier.
- Va te faire foutre Ketamerde.
Je sors finalement de l'hôpital avec de mauvais souvenir et une nouvelle cicatrice. Les jours qui suivent mon hospitalisation, un cortège de daronne rebeu fait des aller-retour chez moi. Rendre visite aux malades, je suis d'accords mais déranger le malade pendant qu'il dort, sa je sais pas.
Ma mère se plie en quatre pour me faire plaisir. Et ça me touche vraiment mais ça en arrive à un point ou elle ne me laisse pas sortir et appelle l'infirmière libérale qui s'occupe de mes pansements à chaque petite douleur.
Deux semaines plus tard, la péritonite est un élément du passé. C'est aussi la date qu'ont choisi Jessim et Sania pour la khotba. Keta est presser, Sania un peu moi. Quant à moi ? J'ai les boules, vraiment.
La veille du grand jour, Ketama me rejoint dans ma chambre tard dans la nuit. Il est dans un état minable. Le stress est plus que visible sur son visage. Je ne commente pas, même si je meurs d'envie de lui envoyer une pique et allume simplement la Play.
Nous lançons une partie de Fifa, puis deux, puis trois. Jessim finit par mettre pause, lâcher sa manette et se tourner vers moi.
- Si tu es pas d'accord Sania et moi on pourra pas se marier. Que tu le veuille ou non Sania c'est ta jumelle et elle sait quand quelque chose ne va pas chez toi. Regarde quand tu as eu ton truc a l'appendicite, elle a eu mal pendant des jours. Tout ça pour te dire qu'elle ne voudra pas de moi, si toi tu ne le veux pas.
Sur le coup, je pense mal comprendre.
- T'es en train de me demander en mariage ? je lâche en laissant échapper un rire.
- Non ! il s'exclame. Enfin si, en quelques sorte, il dit en s'esclaffant à son tour.
Je lui lance une œillade amuser, ce qui déclenche une nouvelle salve de rire.
- J'ai bien compris qu'en me mariant a Sania, je me mari aussi avec toi, il ajoute en reprenant son sérieux. Sania sans toi, ça n'existe pas, comme Fouad sans Sania n'existe pas. Alors pour la dernière fois, est ce que je peux épouser ta sœur ?
- Mari la Jessim. Respecte-la et fait d'elle une reine, je rigolerais pas avec ta mère s'il lui arrive un dégât. C'est pas que je veux pas, je la préfère avec toi plutôt qu'avec n'importe qui, mais je suis pas prêt.
Ketama grogne dans son sommeil et se retourne. Quant à moi, je suis levé depuis des heures. J'ai à peine dormi en pensant au fait que ma jumelle va bientôt me quitter. C'est aussi du a tous les rêves que je fais. Dans la plupart, Jennah et Sania m'abandonnent de toute les façon possible et imaginables.
Plonger dans mes pensées, je sursaute lorsque Ketama se lève en folie et cours à la porte.
- Sania va me tuer ! Je suis en retard ! il cri a moitié endormit.
- Calme toi Jess, je lui dis en riant. Il est que huit heures.
- Putain c'était un cauchemar.
Il passe une main sur son visage, dans le but de se réveiller. Les bras ballants, il se dirige vers mon armoire et en sors un short et un tee-shirt. Je lui fais signe de m'envoyer des vêtements et me lève pour aller à la douche. En chemin, je croise des meufs qui sont arriver pour aider aux préparatifs.
- Habille toi y'a hmar, me cri ma mère alors que je passe devant elle en boxer.
Dans la salle de bain, une meuf se coiffe. Je la vire rapidement et me douche. Tout de suite après, je me rends dans la cuisine pour mon café-clope du matin. En temps normal, j'aurais demandé à Sania de me faire couler ma substance tant convoité mais je finis par m'occuper moi-même de mettre la dosette dans la machine. Je ne prête pas attention aux demoiselles attablé à côté de la fenêtre, occuper à repartir des gâteaux dans différentes assiettes.
- Laisse Crapule, je m'occupe de ton petit déjeuner. Va plutôt t'asseoir, me dit l'une d'entre elle en se levant.
Elle roule des hanches et m'effleure délibérément en passant à côté de moi. Le coin de mes lèvres se retrousse et je tente de retenir le sourire qui menace de faire apparition. Elle me fait clairement du rentre dedans, du moins, ça va bientôt commencer.
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Crapule Du Ghetto
RomanceJ'suis qu'un enfant de cité Vivant dans le monde de la misère Je rêve d'accéder au sommet Pour détrôner le ter-ter Abandonné par une ordure, mon père Laissant ma reine s'égarer dans la galère. J'endosse le rôle de «Chef de foyer» Quitte à s'immiscer...