~* Un côté sage qui semble n'être une mascarade fragile, parce que, comme Anakin, j'ai la colère facile je suis pire que ce qu'ils imaginent, parfois la violence me fascine. Bipolaire, mon profil, mon passé rend mon présent d'argile. Anti-injustice, j'ai essayée de résister, j'ai eu beau semer de la paix, je n'ai récolté que des procès. *~
Comme après chaque visite au parloir, je me rends immédiatement à « L'Endroit ». Une bouteille de Jack traîne par terre, souvenir de mon dernier parloir. Ni une, ni deux, je roule un spliff et le fume. J'enchaîne ensuite avec le second. Le sentiment de liberté rechercher arrive enfin et je m'installe plus confortablement pour finir mon joint. Un petit verre ne m'aurais pas fait de mal mais en ce début d'après-midi, je me vois mal roder au quartier déchirer a la beuh et au sky. Je prends mon mal en patience, convaincu que ce n'est qu'une question d'heures avant de pouvoir me mettre bien correctement.
Sans m'en rendre compte, je m'endors. Sûrement que 48h sans dormir associé à la fumette ont eu raison de mon corps fatiguer. Je suis tiré de mon sommeil par un cri féminin. Au départ, je crois rêver, mais j'entends au loin comme une bagarre. Ou du moins des bruits de coups. Je passe la tête par la fenêtre. Ce que je vois me glace le sang, un mec au-dessus d'une meuf en train de la rouer de coup, pendant quelques secondes, je retourne des années en arrières et revoit mon géniteur fou de rage taper sur ma mère.
Je reprends mes esprits et rejoint en quelques secondes le mec que j'attrape par le col. Sous l'effet de la colère, je n'arrive pas à placer un mot, je laisse donc parler mes poings. Tout a commencé lorsque j'avais 11 ans, la CPE du collège avait remarqué mon comportement assez agressif. Elle m'a donc envoyé vers la psychologue de l'établissement qui a constaté que je n'arrivais pas à canaliser ma colère. C'est comme ça que j'ai commencé la boxe. Et je n'ai jamais arrêté. C'est aussi comme ça que je me suis retrouver à cogner sur un mec que je ne connais ni d'Adam, ni d'Ève. Lorsque je me laisse aller à la violence, lorsque je laisse ma colère éclater, je suis comme déconnecter du monde. J'ai l'impression que mon cerveau n'est pas connecté à mon corps, que seules mes muscles et mes poings ont le contrôle sur moi. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, j'adore ça ! C'est une sensation que je ne ressens que lorsque je frappe. Elle est électrisante, grisante même. Ce n'est que lorsque j'entends les pleures que je cesse de cogner sur l'inconnu.
Je me retourne et découvre que la fille s'est relever et qu'elle me regarde comme si c'était moi qui l'avait frappé. J'imagine que le fait d'avoir été cogné par un mec la choque. De surcroît, qu'un deuxième apparaisse pour tabasser le premier n'est pas forcément une image rassurante. Je me redresse et tente de la rassurer :
- Je ne vais pas te faire de mal, je déclare en mettant mes mains devant moi pour lui montrer que je ne vais pas lui faire de mal.
Je me rends tout de suite compte que ce n'est pas la meilleure idée que j'ai eu. Mes mains dégoulinent du sang de ma victime. Je les essuies rapidement sur mon survêtement et tente une approche.
- Je te propose un truc, je suis pas de nature patiente alors je vais appeler ma petite et elle va s'occuper de toi d'accord ? Je la questionne en essayant en vain d'avoir l'air avenant.
Que dire ? Un loup reste un loup. Ce n'est pas vraiment naturel pour moi d'être « gentil ».
Elle acquiesce en silence, je tire donc rapidement l'un de mes téléphones de la poche pour appeler ma jumelle.
- Sania ? Je demande une fois qu'elle eut décroché. Faut vite que tu viennes à L'Endroit.
Son silence prolonger m'indique qu'elle ne comprend pas ma demande. C'est normal après tout, cela doit faire plus de deux ans que l'on ne s'est pas retrouver à l'Endroit. Et il se trouve justement que l'Endroit était notre point de rendez-vous à tous les deux, c'était notre squatte, le lieu qui a abriter nos plus profondes discussions, l'endroit où nous nous rejoignions lorsque l'un d'entre nous n'allais pas bien. Et depuis que j'ai commencé à m'éloigner d'elle, nous ne nous sommes plus retrouvés la bas tous les deux.
- Sania je perds patience, dit moi vite que tu arrives avant que je m'énerve, je hausse le ton face à son silence. J'ai pas de temps à perdre
Je l'entends inspirer dans le téléphone et elle finit par me répondre
- J'arrive tout de suite
Je range mon téléphone tout en me tournant vers la meuf. Elle ne semble pas prête à me décrocher un mot et je n'ai pas vraiment envie d'entamer une discussion avec elle. Je lui fais donc tout simplement simple de me suivre. Il se trouve que L'Endroit est une maison à l'abandon à la lisière de mon quartier, elle se situe sur une pente derrière le parking du kebab. On avait trouvé cette maison, Sania et moi, alors qu'on essaye de fuir la maison et les nombreuses disputes de mes parents.
Le temps que Sania nous rejoigne les principaux souvenirs liés à l'Endroit me revienne. La première fois qu'on est entré dans la maison, toutes ces fois où Prince, le chef de famille désormais, venait nous chercher en râlant car maman s'inquiétait de ne pas nous voir rentrer, toutes ces fois où Sania a fondu en larmes dans mes bras par rapport à notre situation familiale, bancale soit dit en passant. Et le pire, lorsque notre géniteur est partit. À cette période-là, nous avons dû passer plus d'un mois enfermer dans cette ruine à rentrer à la maison uniquement pour dormir.
Mais cette maison n'a pas abrité que larmes et tristesse. C'est aussi ici, qu'a la nuit tomber nous venions "camper" entre jumeau, c'est ici que tous les ans depuis que nous avons découvert l'Endroit, Sania et moi venions échanger nos cadeaux d'anniversaire.
Cette maison représente physiquement, la partit, la petite partit ensoleiller de mon cœur qui correspond à ma famille.
Sania arrive enfin en djellaba et essouffler. Intérieurement je souris, elle sait que ma patience est très limitée et a donc accourus suite à mon appel. Ma fierté masculine et algérienne en est flattée.
- Prends la et ramène la a la maison, j'ordonne à ma sœur en faisant un signe de tête vers la fontaine a larmes
Je lui jette un œil et constate qu'elle s'est légèrement calmer mais que des larmes inondent toujours ses joues. Sania, quant à elle semble décontenancé.
- Ne pose pas de question et obéit, aboyais-je a celle-ci alors qu'elle allait ouvrir la bouche
Je ne peux contrôler cet excès de colère, c'est plus fort que moi. Entre le parloir, les effets de la fumette qui se dissipe et l'agression qui a troublé mon sommeil et la sérénité du quartier par la même occasion, je suis à bout de nerfs.
Ni une, ni deux, Sania attrape la demoiselle en détresse par le bras et l'entraîne sans ménagement à sa suite. Il faut dire que je peux être très persuasif quand je veux.
Je prends le temps de souffler un coup avant de prendre la direction de la maison. Je reste cinq ou six mètres derrière elles afin de pouvoir garder un œil sur celles-ci. On n'est pas à l'abri d'une agression dans le quartier.
Jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais pensé qu'une fille puisse être malmenée dans l'enceinte de nos murs.
* * * * *
~ InayaAmani 🍒
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Crapule Du Ghetto
RomanceJ'suis qu'un enfant de cité Vivant dans le monde de la misère Je rêve d'accéder au sommet Pour détrôner le ter-ter Abandonné par une ordure, mon père Laissant ma reine s'égarer dans la galère. J'endosse le rôle de «Chef de foyer» Quitte à s'immiscer...