Chapitre 17

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Debout dans mon vestiaire, je cherche une tenue beaucoup plus confortable que la robe que je porte en ce moment. Un bruit venant de la chambre m'indique clairement qu'il y a quelqu'un, mais je n'en porte pas attention.

— Vous vous êtes donné en spectacle tout à l'heure, dit-il calmement dans mon dos.

— Je sais. J'en avais assez d'être vue comme une simple proie. Je veux leur faire comprendre qu'il ne faut pas m'énerver en me piégeant comme l'a fait votre copain.

Il rit à mes paroles.

— Je voudrais vous amener quelque part, me murmure-t-il doucement. Changez-vous et venez me rejoindre dans le hall d'entrée.

Puis, il s'éloigne pour quitter la chambre. Une fois seule, je tente de me remettre de notre proximité. Je n'arrive pas à lui en vouloir et ça m'énerve. Ma tête me dit de le détester, mais mon cœur de l'aimer. Je secoue la tête pour enlever mes pensées perplexes. Je décide de me concentrer sur ce que je vais porter. Je finis par enfiler ma robe que je portais à mon arrivée. Je mets ma cape et lorsque j'eus fini, je sors de ma chambre pour rejoindre Aspen à l'entrée. Celui-ci sourit en me voyant descendre les escaliers. Je fus fort surprise par sa tenue qu'il a troquée contre des habits de paysans et sa cape royale pour une modeste cape. Je m'approche avec délicatesse de lui en enroulant mon bras au sien. Je lui accorde un petit sourire doux tout en lui jetant un petit regard interrogateur.

— Où m'amenez-vous, aujourd'hui ? demandé-je, désireuse de savoir.

Il sourit à ma curiosité.

— C'est une surprise.

Il fait un geste de la main à l'un de ses employés dont celui-ci s'empresse d'aller ouvrir la porte, mais il garde une délicatesse dans son mouvement. Je le remercie, tandis que l'on sortait. Il me conduit à un carrosse dans lequel il m'aide à monter. Une fois assis à mes côtés, il place sa capuche sur sa tête cachant ainsi son visage recouvert de tatouage dont il a honte. J'approche ma main de son visage que je caresse avec douceur. Son regard se pose sur moi, me laissant faire. Mon doigt passe sur l'une des branches ce qui fait baisser les yeux de l'homme à mes côtés. Il pose sa main sur la mienne pour la retirer, mais je lui en empêche.

— N'ayez pas honte avec moi, Majesté, dis-je en le forçant à me regarder. Je vous ai vu dans presque toutes vos coutures, alors n'ayez pas peur de mon jugement parce que je sais que vous n'êtes pas un monstre.

Il me sourit faiblement et il retire ma main. Il saisit ma capuche pour me la poser sur ma tête. Il demande au cocher de partir et celui-ci s'exécute. Je me retourne vers lui, perdue.

— Il y a un truc que je ne comprends pas.

— Quoi dont ?

— Comment se fait-il que l'on puisse sortir du château ? Je croyais qu'il nous en était impossible ?

— Seuls les employés n'ont pas le droit de sortir de la demeure. Vous et moi nous pouvons, répondit-il calmement.

— Mais alors comment faites-vous pour vos réserves de nourriture ?

— Lorsque j'ai eu cette malédiction, je suis allée au village le plus proche pour signer avec quelqu'un trois ans de rationalisation. Je dois d'ailleurs y aller aujourd'hui pour le renouveler.

Je hoche doucement la tête, comprenant mieux la situation. Mais deux mots viennent m'agacer.

« Trois ans. Cela fait trois ans qu'il est transformé en cet être... »

On fait quelques minutes de route lorsque je compris où on allait. Il a dit qu'il devait aller renouveler son contrat et celui-ci est dans le village le plus proche. Ce village est donc le mien. Mes yeux grossissent tout en me retournant vivement vers Aspen dont un immense sourire trônait sur son visage.

— Nous allons à mon village ?

— Zut! Ma surprise est gâchée, rigole-t-il.

Je me jette dans ses bras à sa confirmation.

— Merci! Merci mille fois! Mais pourquoi ?

— Je me suis dit que votre frère vous manquait peut-être. C'est pour ça que je vous ai amené avec moi.

Je souris à cette attention. Je prends sa main et la serre avec force. Mes larmes sont sur le bord de tombée.

— Merci beaucoup!

Il s'incline légèrement avant de rapporter son attention sur la route. Au même moment, on arrive devant la grande muraille. On nous fait entrer et soudain l'excitation m'envahit. Rendue au centre du village, Aspen demande au cocher de s'arrêter pour qu'on puisse descendre. Il descend une dernière fois sa capuche pour pas qu'on voie son visage et il sortit. Il me tend la main pour m'aider à sortir que je saisis. Je me retiens pour ne pas sauter partout. Je suis heureuse de voir que rien n'avait changé. Une main à ma taille me fait soudain redescendre sur terre. Je croise le regard amusé de mon compagnon ce qui provoque mon sourire.

— Par où voulez-vous commencer ? me demande-t-il.

— Par votre renouvellement de vos rations, dis-je en enroulant mon bras avec le sien. Comme ça on n'oubliera pas.

Il me sourit et on se dirige vers une sorte d'épicerie. En rentrant, Aspen s'est directement dirigé vers le comptoir pour demander un certain Chris. Le dénommer est arriver vers nous après trois minutes. C'était un homme un peu plus âgé qu'Aspen. Il y avait une mâchoire carrée et des bras assez musclés à cause de son dur labeur. Des cheveux brun foncé mélangés avec un peu de roux balayent des beaux yeux bleus océan. Je sors de mes pensées lorsqu'il s'adresse à Aspen.

— Que puis-je pour vous ?

— Je viens faire un renouvellement de rationalisation, dit-il à l'homme d'un ton détaché.

— Très bien! Je vais vous chercher le contrat, je reviens.

L'homme s'éloigne, tandis qu'Aspen se retourne vers moi.

— Vous voudriez aller où après ?

Je me mis à réfléchir lorsqu'une idée me vient.

— Je peux vous amener dans une très bonne pâtisserie, si vous voulez ?

Il pose sa main sur mon épaule en m'adressant un sourire amusé.

— C'est votre journée, aujourd'hui. Vous pouvez m'emmener où bon vous semble.

— Très bien. Dans ce cas, nous irons là-bas, m'exclamé-je, ravie.

Il sourit à ma réaction et au même moment, Chris revient avec le contrat. Aspen prit le temps de le lire avant de le signer. Il redonne la copie et la plume à Chris puis, on partit. Pendant qu'on marchait, il entrelace son bras avec le mien. Il baisse un peu plus sa capuche avant de me parler.

— Il a tenté de chose que vous ne m'avez pas dite. Comme ses sorties.

— Je ne croyais pas nécessaire de vous le dire puisqu'il ne sert que lorsque je suis dans mon rôle de prince, m'explique-t-il.

— Oui, mais c'est juste que j'aurai pensé que vous me l'auriez dit un peu avant aujourd'hui.

— Nous n'étions pas aussi proches, autrefois, réplique-t-il.

Je me détache de son bras pour le contempler. Comment un homme si cruel autrefois est-il devenu gentil et doux en seulement deux jours?

— Alors pourquoi le sommes-nous aujourd'hui ?

Il s'arrête de marcher et me fixe stupéfait par ce que je viens de lui demander. Il semble soudain absent comme s'il cherchait quoi répondre, mais j'avais déjà la réponse.

— La malédiction.

Il ne répondit rien. Il avance sa main vers moi, mais je l'évite. Je le pointe du doigt d'un air blessé tout en reculant.

— Je le savais... je le savais que je ne serais qu'un simple objet pour vous, dis-je en larmes.

Je ne le laisse même pas répondre que je pars en courant pour m'éloigner de lui. Il crie mon nom tout en courant derrière moi. Je connais ce village, lui non. Alors ça sera facile pour moi de le semer. Ce qui fut le cas. Lorsque je ne le vis nulle part, je me presse d'aller à la seule place que mon cœur me dit d'aller : La librairie.

La Lune Rouge: Beauty And The Beast [Tome 2] (Corrigé et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant