Chapitre 27

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Courant dans les couloirs, Aspen et moi, on se dépêche d'aller au refuge pour rejoindre les autres qui ont réussi à se sauver. Les gardes du château sont tout en train de courir dans tout les sens afin d'aider les gens en difficultés ou même, essayer de trouver les Abalones. Il y en a quelques-uns avec nous afin de nous escorter en toute sécurité au refuge. Je peine par contre à courir au même rythme de mon amant à cause de ses longues jambes et à cause de l'environnement qui m'entoure. Des corps inanimés sont étendus dans tous les sens sur le sol. Le tapis déjà rouge a pris une teinte plus foncée à certains endroits. Du verre est étalé partout dû aux fenêtres brisées à cause des intrus. Certains me rentrent dans les pieds, mais la douleur n'est guère plus grande que celle de mon cœur déchiré par ce que je vois.

Arrivé devant le grand escalier, on les dévale rapidement, mais je peine à cause de mes blessures aux pieds. Je décide de jeter un petit coup d'œil derrière moi et j'aperçois mon chemin de sang. À cette vue, je m'arrête et je réalise enfin quelque chose. Pourquoi suis-je si calme alors que certaines personnes avec qui je passais mes temps libres ou même, par pure envie de les aider sont mortes devant mes yeux. Les larmes me montent aux yeux à cette pensée et l'envie de hurler ma douleur me prend au fond du ventre.

— Eadlyn, chérie. Dépêche-toi! s'écrie mon amoureux.

Je me retourne pour le regarder et je m'aperçois qu'il m'attend déjà au pied de l'escalier. Je me dépêche d'obéir et m'empresse de descendre les quelques marches qu'il me reste. Il me tend la main que je m'empresse de saisir puis on continue notre course. Je tente de contrôler du mieux que je peux mes larmes à la vue des cadavres de certains domestiques qui n'ont pas eu de chance. Soudain, on s'arrête et Aspen se tourne vers moi. Il saisit mon bras pour le placer autour de ses épaules puis il vient placer ses bras sur le creux de mon dos et sous mes cuisses. Il me soulève d'un coup me surprenant au passage. Je me retiens pour ne pas lâcher un cri de surprise, mais je ne me gêne pas pour me débattre.

— Lâche-moi. Je peux marcher.

Il plante son regard rouge sang dans le mien et je cesse de bouger. Cette expression sur son visage m'effraye légèrement et je ne veux pas empirer la situation.

— Tu es blessée. Ça ira plus vite si je te porte sinon qui sait ce qui peut arriver ? dit-il avec un air autoritaire.

Je rougis suite à ces mots. Il a raison. Je peux nous mettre en danger en continuant à courir en étant blessée. Je lui fais un petit mouvement de tête pour lui faire comprendre que j'ai compris. Il se remet à courir, ordonnant à ses gardes de le suivre. Moi, je m'accroche le plus possible au cou d'Aspen et je viens glisser mon visage contre celui-ci. Mes larmes se sont mises à couler, glissant sur sa peau basanée. Son souffle se fait de plus en plus saccadé dû à l'effort. On parcourt plusieurs couloirs et le chaos est toujours aussi présent. Je finis par réaliser que nous venons de tomber dans un cul-de-sac, mais cela ne semble pas plus déranger mon occupant et ses gardes. Par contre, je tente, de leur faire comprend.

— Je crois que tu t'es trompé de chemin. Il y a un cul-de-sac au bout de ce couloir.

Je lève la tête vers lui, mais il ne m'accorde aucun regard. Il n'ose même pas me répondre. La seule chose qu'il fait est me serrer un peu plus contre lui. On se rapproche de plus en plus du mur et on se met à ralentir pour ne pas s'abattre comme des crêpes sur celle-ci. Ce qui serait mon genre si je continuais à courir. Soudain, je sens mon corps quitter les bras d'Aspen. Le décor autour de moi semble se retrouver dans le sens inverse. Les bruits autour de moi n'existent plus. Comme si mes oreilles se seraient déconnectées. Ma main glisse le long du bras d'Aspen et il tente de me rattraper, mais ses doigts m'échappent. Ses pieds ont eux aussi quitté le sol et il s'éloigne de moi. Nos regards sont par contre, reliés. Puis, le côté de mon corps vient s'abattre sur le mur de manière violente. Un cri vient traverser mes lèvres avant que mon corps s'effondre au sol. Le choc fut tellement violent que je peine à respirer pendant un petit moment.

La Lune Rouge: Beauty And The Beast [Tome 2] (Corrigé et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant