Bougeant dans tous les sens dans mon grand lit, je tente de trouver le sommeil avec grande peine. Ne trouvant pas une position confortable, je finis par me redresser, afin de me lever. Je marche quelques mètres, appuyés contre le lit, dans la chambre et je me penche pour ramasser ma nuisette qui a été bien vite enlevée par mon amant. Je souris tout en caressant le bout de tissu de mes fins doigts en repensant à ce qui s'est passé. Ç'a été encore plus torride que d'habitude cette nuit. Peut-être est-ce à cause qu'Owen est apparu cette nuit? Peut-être que depuis que la montre a été volée, il a peur que je l'abandonne et que je le trouve repoussant ? Je ne le sais pas et ne le saurai sûrement jamais. Le bruit du frottement des draps me sort de ma réflexion et m'oblige à me retourner. Je souris d'attendrissement en le voyant toujours endormi. Malgré la noirceur, je peux voir les muscles de ses bras bien dessinés et creusent. Son teint basané qui me fait craquer à chaque fois. Et ses lèvres. Ses lèvres pulpeuses qu'à chaque fois que je pose le regard dessus, je n'ai qu'une envie : poser mes lèvres dessus. Je baisse le regard en soupirant. Je ne veux pas prendre la peine de le faire par peur de le réveiller. Je laisse mon amoureux dormir en paix, tandis que je me dirige doucement vers ma grande salle de bain. Il a beau faire nuit, j'ai besoin de faire quelque chose pour m'épuiser un peu plus. Je rentre dans la pièce pour aller vers le lavabo et je m'empresse d'actionner le robinet. Je mets mes mains en coupe puis j'asperge d'eau mon petit visage. Je prends appui sur le rebord du meuble et je me contemple dans la glace. Mon visage dégoulinant d'eau démontre tout le contraire de ce que je ressens en ce moment. D'énormes cernes et de poches se sont formés sous mes yeux. Mon teint, malgré la noirceur de la pièce, est devenu un peu plus pâle. Je baisse le regard à ma vision tout en soupirant. Les derniers événements n'ont pas été de tout repos. Je m'essuie les mains et j'enfile ma nuisette pour retourner à la chambre. Je souris lorsque j'aperçois Aspen, réveillé, les cheveux complètement en bataille en train de regarder tout autour de lui. Il se met à se gratter le dessus de la tête avec un air fatigué. Je souris et me retiens pour ne pas rire aux éclats. À le voir ainsi, il ressemble plus à un enfant plutôt qu'à un grand prince qui avait autrefois, un cœur de pierre. Bien entendu, les draps ne cachent pas son torse musclé ce qui change complètement le tableau. Pendant que je l'admirais, son regard se pose soudain sur moi. Ses traits s'adoucissent et un petit sourire tendre se dessine sur son visage en me voyant appuyé contre l'embrasure de la porte. Je lui rends son sourire et m'avance vers le grand baldaquin. Rendue à sa hauteur, je monte sur le matelas et m'adosse contre le mur derrière moi. Aspen ne m'a pas quittée une seule fois des yeux. Il vient poser sa main sur ma joue et la caresse tendrement.
— Ça ne va pas ?
— Si, c'est juste que je n'arrive pas à dormir. Il... Il y a comme quelque chose qui m'empêche de fermer l'œil.
Il se met à me regarder avec un air intrigué. Je peux même voir qu'il est en train de penser. Il vient glisser ses doigts dans mes cheveux et commence à masser mon cuir chevelure. Je ferme les yeux et ne peux empêcher un soupir de traverser mes lèvres suite à ce contact. Je sais qu'il est en train de sourire même si j'ai les yeux fermés. Je commence tout d'un coup, à frissonner lorsque je sens son souffle chaud s'abattre contre mon oreille. De violents papillons se bousculent dans le creux de mon ventre lorsque ses dents viennent mordiller mon cartilage.
— Détends-toi... Pense juste à moi...
Seulement... À Aspen. Je ne vois rien... Tout ce que je sens c'est son corps se coller aux miens. Quand j'y pense... la première fois que je l'ai vu, j'étais terrifiée. Terrifiée de voir l'inconnu. Je lui ai ouvert mon cœur pour l'aider et même par pure pitié, mais je l'ai aussitôt refermé face à sa vraie nature. Un prince au cœur de pierre transformé en loup sauvage. Nous avons commencé à nous rapprocher lorsqu'il a décidé de m'ouvrir son cœur, à son tour. Aujourd'hui, il est plus tendre et même attentionné. Tout mon être... Est désormais envahi de lui... Mes pensées... Mon cœur, mon âme... La simple idée d'imaginer ma vie sans lui m'est impossible. J'ouvre les yeux pour rencontrer son regard brûlant. Je constate que nous sommes allongés l'un sur l'autre. Je lève la main pour la déposer sur sa joue chaude. J'ai envie de regarder un peu mieux son visage... Visage ravagé par une malédiction trop sévère.
— Au fait, Aspen!
Une mine surprise se forme sur son visage. Sûrement à cause du ton de ma voix qui s'est faite plus forte. Je souris à sa réaction tout en continuant à caresser son visage. Mon loup à moi... Je suis tellement heureuse que ça me fait peur.
— Est-ce que... je peux t'embrasser ? demandé-je toujours en souriant.
Il me renvoie mon sourire et il se penche pour être à quelques centimètres de mes lèvres.
— Bien sûr...
Puis, il vient coller ses lèvres aux miens. Je veux... Que tu restes pour toujours à mes côtés. Je glisse mes mains dans ses cheveux pour le rapprocher encore plus. Alors qu'il s'en allait s'engager dans un baiser un peu plus approfondi, des bruits de pas précipités me viennent aux oreilles. Je pose mes mains sur ses épaules et le repousse doucement. Je quitte le lit, le laissant complètement dans l'incompréhension.
— Que fais-tu ?
Je pose mon doigt sur le bout de mes lèvres et je marche vers la porte. Je l'entrouvre légèrement puis, je jette un coup d'œil. Mes yeux s'écarquillent en apercevant les employés courir dans le couloir des dortoirs. J'ouvre un peu plus la porte et je finis par me rendre compte dû à la tension dans l'atmosphère et par les visages de terreur que quelques choses n'allaient pas.
— Eadlyn ? Est-ce que ça va ? me demande-t-il, l'air soucieux.
Je ne porte pas attention à ce qu'il dit. Ce qui se passe sous mes yeux vient me chercher au plus profond de mon âme. Par instinct, je finis par sortir pour avoir mes réponses. La voix grave d'Aspen, criant mon nom, essayant de me retenir à l'intérieur de la chambre, me vient aux oreilles. Malheureusement, je n'en porte pas plus attention. Je tente de me faufiler parmi ces gens paniqués, terrifiés. Je me fais par moment bousculer, mais je continue d'avancer. Pourquoi ces gens fuient-ils ? Qu'est-ce qu'ils les terrifient tant ? Soudain, la réponse à mes questions pourrait bien enfin voir le jour. La silhouette de Sélène accompagné de Solana s'avance dans ma direction. J'accours vers elle pour les arrêter au passage. Celles-ci lèvent leurs regards sur moi et je peux clairement y voir de la peur. La peur de la mort. Je saisis le visage de Solana afin qu'elle ne se concentre que sur moi et non à ce qu'il y a autour de nous. Sa fille n'en aurait pas été capable tellement la peur l'envahit.
— Que se passe-t-il ? Pourquoi tout le monde est paniqué ? finis-je par demander.
— Les Abalones sont entrés par infraction dans le château et ils tuent tous ceux qui sont dans leurs chemins! s'écrit-elle, tremblante.
— Qui sont les Abalones ? Qu'elles sont leurs buts ?
Je sens la réponse qu'elle va me dire ne va guère me plaire, mais je tiens à savoir ce qu'ils cherchent.
— Ce sont les serviteurs de l'enchanteresse Dahlia. Ils ont pour but de chasser les cibles demandées. Par contre, ils n'ont pas peur de se salir les mains avec le rouge du sang. Je crois que sa colère est devenue trop grande et qu'elle veut la mort de tout le monde dans le château. Mais j'ai entendu dire qu'ils ont une cible bien particulière.
Une cible particulière ? Quelque chose serait en mesure de cesser ce carnage ?
— Que cherche-t-il ?
— Pas « que », mais « qui » cherche-t-il ?
J'avale difficilement ma salive à cette correction. Mon pouls se fait plus fort à l'intérieur de mon corps.
— Alors... Qui ?
Je tente de trouver la réponse dans ses yeux, bien que je la sache déjà. Je pense que j'essaye de m'en convaincre que ce n'est pas le cas. Ses lèvres bougent sans qu'un son en sorte. Je ne veux pas entendre cette triste vérité. Je baisse les yeux et me retourne tranquillement. Le temps semble s'être arrêté. Tout autour de moi est flou, les cris et les sons ne m'atteignent guère. Je ne sens plus rien, seul mon cœur est en train de se serrer à m'en étouffer. Je lève doucement les yeux pour voir un peu plus loin mon amant donner des ordres à des gardes. Il s'est enfilé un peignoir, mais je peux encore apercevoir son torse nu. Il finit par poser les yeux sur moi et me pointe du doigt afin de bien donner un ordre à son garde. Moi, aucun membre ne m'obéit. Seul mon cœur manque de s'éteindre et une larme finit par couler sur ma joue.
— Pourquoi ça doit être toi ?...
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La Lune Rouge: Beauty And The Beast [Tome 2] (Corrigé et réécrite)
ParanormalRappelez-vous de la belle qui est amoureuse des livres, de la terrible bête qui effrayait les gens, de la belle rose sous un cloche de verre, du grand château ensorcelé et des objets parlants... ... et à présent, plongez dans la véritable histoire d...