Chapitre 21

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Ma main dans celle de mon hôte, il m'entraîne vers une chaise. Il m'oblige à m'asseoir dessus puis il s'agenouille devant moi. Il pose sa main sur ma joue pour effacer la ligne de larme qui ne cesse de couler. Je n'ose pas le regarder. Je suis encore choquée par les événements. J'ose toutefois à parler.

— Je suis désolée, dis-je en larmes. J'aurais dû vous en parler plus tôt...

Il pose deux doigts sous mon menton afin de le relever et me forcer à le regarder cette fois. Je ne peux savoir ce qu'il éprouve en ce moment dans ces yeux. Je veux le fuir, mais il m'attire comme un aimant.

— C'est arrivé quand ? me demande-t-il avec un air grave.

Une boule se forme dans ma gorge. Je me mords doucement la lèvre, hésitante à parler. Mon silence vient l'agacer.

— Quand, Eadlyn ? répète-t-il en haussant un peu la voix.

Je tressaille légèrement à sa voix. Je retire ces mains de sur mes joues pour les serrer.

— Hier soir, lorsque tout le monde dormait.

Il pousse un bruyant soupir tout en détournant la tête. Sa mâchoire était serrée et la poigne qu'il fait à mes mains me prouve qu'il n'est pas content de la nouvelle.

— Ce salaud est entré dans vos appartements sans votre accord.

— Non! Je suis sortie de ma chambre pour aller manger quelque chose. Il m'a sûrement entendue et suivie.

Il ne dit rien. Il se contente simplement de me regarder. Après quelques minutes de silence, il ouvre la bouche.

— Vous n'avez plus rien à craindre, dorénavant. Il ne vous fera plus rien.

Je ris à sa phrase puis je décide de me lever, le surprenant au passage.

— Vous êtes vraiment dure à ne comprendre comme personne, dis-je en le regardant enfin. Un peu plus tôt, vous étiez dans une colère incontrôlable. Vous m'avez frappée, crié dessus et menacé. Vous m'aviez enfermée dans mes appartements sans même m'adresser un moindre regard et maintenant vous me protéger et êtes gentil avec moi comme si rien ne s'était passé.

Il se lève à son tour et s'apprête à répliquer, mais je le contourne pour aller vers la porte. Je m'adosse contre celle-ci tout en jouant un peu avec la poignée. Je tremble violemment à cause de mon corps mouillé.

— Vous ne pouvez pas agir comme si rien n'était arrivé, dis-je en le regardant. Je crois... je crois que je vais retourner à mes appartements. Je ne veux pas vous déranger davantage.

Je me tourne pour ouvrir la porte, mais elle fut refermée par la main du prince. Je sens son souffle chaud contre ma nuque ce qui me procure un léger frisson. Son autre main posée maintenant sur ma hanche me pétrifie sur place. Je la sens se déplacer doucement sur mon ventre pour me coller doucement contre lui. Je sens son torse se lever contre mon dos encore gelé par la pluie.

— Vous ne me dérangez pas. C'est moi qui vous ai amené ici, souffle-t-il contre mon oreille.

Je tente de calmer ma respiration et mon cœur, mais il est dur de le faire vu notre proximité. Soudain, son bras placé autour de ma taille me fait tourner brusquement, me plaquant contre la porte. Mon souffle se fait plus court lorsque son regard rougeâtre se plante dans le mien. Puis, il pose sa main sur ma joue. Celles-ci commencent à me brûler dû à la gêne alors je pose ma tête sur son épaule.

— Seriez-vous gênée, par hasard ? me demande-t-il doucement.

Son emprise à ma taille se serre un peu plus. Je hoche faiblement la tête sans quitter son épaule.

La Lune Rouge: Beauty And The Beast [Tome 2] (Corrigé et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant