Chapitre 29

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Dans la noirceur du tunnel, je descends tranquillement les marches puisque je ne vois pas devant moi. Je grimace quand je sens l'état de mes pieds empirer à cause du bois. Je m'en presse de les descendre. Je veux revoir Aspen, je veux revoir mes amies. Mes pieds nus et meurtris touchent soudain une autre surface, prouvant que j'ai fini de descendre les escaliers. J'avance avec hésitation mes mains vers les côtés et je sursaute en sentant la surface glacée des murs. Je prends appui dessus et continue d'avancer. Tout d'un coup, je me rends compte que plus j'avançais et plus de la lumière prenait place dans le tunnel. Je plisse les yeux et un sourire de soulagement se forme sur mes lèvres. Au bout du long tunnel, deux grandes portes d'acier et de fer s'y trouvent. Des torches de feux y sont placées à chaque extrémité afin qu'on puisse les voir. Je presse le pas, le cœur battant à la chamade. La simple pensée de revoir mes proches me donne de violents frissons et une envie fondre en sanglot. Avec le peu d'énergie qui doit me rester, j'accours vers les grandes portes. Le cœur battant, l'espoir encré dans mon corps, le bruit mat de mes pas résonnant dans le petit tunnel obscur. J'ai le sentiment que ma sécurité est n'est plus en danger. La porte se rapprochant, je ne prends pas la peine de ralentir. Je n'y pense même pas. Grave erreur. Lorsque mon corps s'abat avec violent contre la paroi de métal, mes blessures ne font que s'aggraver. Aucun son ne sort de ma bouche cette fois-ci. Je me laisse seulement glisser contre la porte tellement mes jambes me font souffrir. Je tape contre la paroi froide du métal tout en criant contre celle-ci.

— Laissez-moi entrer! Je vous en prie ouvrez ces portes!

Rien ne se produit. Pas un grincement, pas un son. Je recommence ma tentative afin d'entrer.

— C'est Eadlyn. Ouvrez, je vous en supplie!

« Et si je n'étais pas à la bonne place ? »

Alors que je commençais à perdre espoir, appuyé contre la paroi glacée de métal, un petit bruit métallique comme une clé que l'on insère se fait entendre contre la porte. Je ne l'aurais pas entendue si je ne m'étais pas appuyée contre la porte, j'en suis sûre. Je m'éloigne légèrement de celle-ci lorsque j'entends un petit bruit d'engrenage se produire derrière la porte. Cela a duré une minute, peut-être deux, je ne m'en souviens plus. Je me concentrais seulement sur la pensée de revoir ceux que j'aime. Ma vie a été en danger plus que jamais. Lors de l'explosion, j'aurais pu mourir et ne plus jamais les revoir. J'aurais détruit l'espoir et le cœur d'un homme nouveau. Tout d'un coup, le bruit a cessé. Le silence effrayant est de retour dans le tunnel. Puis, les portes commencent à s'ouvrir. Doucement, mais à un bon rythme. Soudain, les regards des occupants du château, ainsi de mes amis se posent sur moi dû au bruit qu'on fait les portes. Je jette un coup d'œil vers celui qui a ouvert le passage et un sentiment de soulagement me prend. Le garde à qui j'ai fait ma promesse savait que je reviendrais. Il m'a attendue afin d'être le premier à me voir. Il m'accorde un doux sourire tout en s'approchant de moi. Il vient saisir mon bras afin que je puisse prendre appui sur lui et il m'aide à rentrer.

— Je n'ai jamais été aussi heureuse de te voir.

Un petit rire amusé s'échappe de ces lèvres pulpeuses avant de me regarder amuser.

— Je savais que tu allais revenir, m'avoue-t-il, serein.

— Pour être honnête, j'ai failli ne jamais vous revoir.

Il fronce soudain les sourcils, suite à ma déclaration.

— Comment cela ?

Je regarde autour de moi puis je sens une petite faiblesse me prendre. Heureusement, elle passa.

— Après votre départ, j'ai essayé de passer pour morte aux yeux des Abalones et après qu'ils soient partis vous cherchez, j'ai essayé de prendre le passage secret, dis-je avec grande difficulté. Malheureusement, le levier qui permettait de l'ouvrir a été endommagé à cause de l'explosion. J'ai dû prendre un autre chemin...

— À oui ? Lequel ?

— La bibliothèque.

Il semble réfléchir à l'endroit que j'ai appris il y a quelques instants, mais il semble encore plus étonné par la nouvelle.

— Comment cela se fait-il que tu puisses connaître le passage secret de la bibliothèque ? À ce que je sache, personne ne devait t'en parler.

— Je suis tombée dessus lorsque je cherchais un nouveau bouquin à lire. Le symbole est le même que celui qu'on devait emprunter, dis-je en plissant doucement des yeux avec un air méfiance sur le visage. Comment cela je ne devais pas être au courant ?

— Il est préférable de ne pas le dire aux inconnus, qui savent qui peut nous trahir.

— Oui sauf que je ne suis pas une inconnue. Jamais je ne pourrais vous trahir!

— Peut être, mais Owen aussi il n'était pas un inconnu et il nous a trahi pareil, dit-il d'un ton sec.

Je détourne le regard de cet homme, énervée par ces paroles. Ils n'ont pas à se méfié de moi. Si j'avais voulu les trahir, cela serait fait il y a longtemps, mais je ne le ferai jamais puisque j'aime Aspen.

« Aspen... »

Mon cœur ne cesse d'appeler ce nom. Mon cerveau est tout d'un coup en ébullition et mes yeux se jettent dans tous les sens à sa recherche. Soudain, je le vis. Son peignoir a été remplacé par une chemise ouverte blanche et un pantalon noir. Ils sont légèrement déchirés et sa peau déjà mate est salie comme avec du charbon. De longues traînées noires sont dessinées sur son torse. Ses cheveux blonds sont encore plus en bataille qu'il ne l'était déjà. Celui-ci s'assure que tout le monde va bien et en rassure quelques-uns. Je m'approche de lui, lentement. Je ne le quitte pas des yeux. La peur de ne jamais le revoir s'est complètement envolée. Rendus à quelques mètres de lui, mon amoureux et moi-même nous adressons un long regard. Quelques secondes passent avant qu'on accoure l'un jusqu'à l'autre. Malgré mes blessures, mon cœur me pousse à surpasser ma douleur en me demandant de courir. Je me jette dans ces bras en le serrant bien force contre mon corps. On se laisse tomber, sûrement à cause de l'émotion. Un frisson de bonheur me traverse la colonne lorsqu'il pose sa grande main sur le dessus de ma tête pour me serrer davantage. Les larmes coulent sur nos joues. Moi c'est différent de lui. Lui, il était sûr que j'étais morte à cause de l'explosion, alors que j'ai agi de la sorte afin de le sauver. C'est des larmes de joie pour lui. Moi c'est des larmes mêlées de peur et d'assurance. Il recule son visage pour voir le mien, meurtri.

— Tu es là, murmure-t-il, doucement.

— Je suis là.

Il approche son visage du mien pour y déposer ces pauvres lèvres meurtries sur les miennes du même état. Puis, il me serre à nouveau. Il m'aide à me lever et on s'avance vers les employés qui sont placés en rang au milieu de la grande salle, attendant les futurs ordres. Je les contemple, chacun d'entre eux. Je souris à mes amis en les voyants.

« Ils vont bien, une chance. »

Je m'approche d'eux avec difficulté pour prendre Solana dans mes bras.

— Tout va bien ? lui demandé-je, soucieuse.

— Oui, ne vous inquiétez pas. On est encore un peu sous le choc. On avait peur de vous perdre...

— Je suis là, maintenant.

Elle saisit sa jeune sœur par les épaules pour la serrer contre elle. Elle caresse au passage la longue tignasse de celle-ci tout en me souriant. Je leur souris puis je retourne auprès d'Aspen. Je soupire de soulagement en voyant parmi les employés, tous les princes des royaumes voisins. Je tourne la tête vers celui qui fait battre mon cœur et il eut la même réaction que moi. Il se dirige vers eux avec un petit sourire en coin qui me fait fondre à chaque fois. Ces amis lui renvoient son sourire. Je le suis pour me retrouver à ces côtés. Tout d'un coup, mon cœur bat plus rapidement que d'habitude. Cela en est presque étouffant. Mon corps s'affaiblit considérablement. La douleur, le sang que j'ai perdu m'obligent à m'arrêter, épuisée. Soudain, mes genoux me lâchent et je m'écroule au sol. Ma tête me tourne et la chaleur n'est plus présente dans mon corps. J'ai mal. J'ai très mal. Je me sens fiévreuse. Ma vue est complètement trouble et les formes autour de moi se précipitent vers ma personne. J'entends des sons, mais je n'arrive pas à distinguer ce qu'elles veulent dire. Un sifflement me détruit les tympans et je semble être la seule personne dans la grande salle à l'entendre. Soudain, ma vue disparut complètement et mon esprit me lâche, sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je m'écroule de tout mon long sur le sol gelé, épuisé. Mourante.

La Lune Rouge: Beauty And The Beast [Tome 2] (Corrigé et réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant