Une personne cognant à ma porte me réveille en sursaut. Mon cœur tambourine à une vitesse fulgurante dans ma poitrine. Les cognements se font un peu plus forts. Je prends quelques bouffes d'air pour me calmer. Je regarde l'heure et constate que dix-sept heures sont passées.
« Ai-je tant dormi? »
Je me lève tout en m'étirant. Je m'avance vers la porte pour l'ouvrir sur Solana. Je souris en la voyant.
— Vous allez bien, très chère? me demande-t-elle avec un regard inquiet. Vous n'êtes pas sortie une seule fois, aujourd'hui.
Je pousse un léger soupir tout en tentant de calmer la colère qui commence à bouillir en moi.
— Votre Maître devrait apprendre la politesse, dis-je d'un ton froid en m'éloignant de la porte pour aller vers mon lit.
Elle jette un bref regard derrière puis, elle entre dans la chambre et referme la porte. Elle m'adresse un regard rempli de tristesse.
— Il ne faut pas lui en vouloir. Il ne l'a pas eu facile ces dernières années, le pauvre.
Je me retiens pour ne pas lui rire en plein visage. Malheureusement, un sourire moqueur s'est dessiné sur mes lèvres.
— Mais il n'a pas à nous traiter de la sorte! m'écrié-je en m'assissent sur le lit.
Elle pousse un soupir avant de venir s'agenouiller devant moi. Elle prend tendrement mes mains tout en m'accordant un sourire aimant.
— Laissez-lui du temps. Il n'est pas habitué à avoir une femme de son âge dans son château. Enfin... Qui n'est pas une de ces domestiques.
Je soupire à ces mots. Je suis fatiguée par les événements et savoir que je vais vivre pour l'éternité avec cet homme cruel et violent ne me réjouit pas tant. Je viens porter ma main à mon front, épuisé.
— Tout est si différent de ma vie d'avant.
La femme en face de moi me regarde avec un air compatissant. Elle vient caresser mon visage gentiment.
— Vous allez vous y habituer, ne vous inquiétez pas.
Je la regarde mal à assurer, mais je regagne bien vite ma confiance.
— Tant que vous serez là, je n'ai aucun problème.
Elle sourit et me serre dans ses bras. Je resserre mon étreinte, voulant profiter de ce moment qui ne m'est plus offert depuis des années. Elle se détache de moi pour se lever et caresser ma joue affectueusement.
— Je dois retourner en cuisine. Le repas du Maître sera bientôt prêt et il ne faudrait pas que je le fasse attendre.
Je hoche doucement la tête, comprenant. Elle se penche pour déposer un baiser sur mon front et elle partit vers la porte.
— À plus tard!
Je lui envoie la main, tandis qu'elle referme la porte. Je me laisse tomber sur mon lit et pousse un long soupir. Je suis bien heureuse d'avoir Solana à mes côtés, mais elle ne peut pas comprendre ce que je vis en ce moment.
~~
Deux heures ont passé et mon estomac crie l'agonie. N'ayant rien mangé de la journée à cause de mon interdiction de sortie, je commence vraiment à mourir de faim. Je me lève du lit pour sortir de ma chambre.
« Je n'en ai rien à faire de son interdiction. Son château est tellement grand qu'il est fort probable que l'on ne se croise pas. »
J'entrouvre légèrement la porte pour jeter un coup d'œil dans le couloir. La noirceur règne sur les lieux. Certaines lumières dans le couloir étaient allumées, mais très faiblement. Seule la lumière de la lune projetée par la fenêtre fait office d'éclairage. J'aperçois même la neige tomber tranquillement à l'extérieur. Ne voyant personne, je m'y engage et referme doucement la porte derrière moi. Je traverse mon couloir pour atterrir devant le grand escalier. Je regarde autour de moi, craintive. J'ai peur de croiser le prince et qu'il déverse de nouveau sa colère sur moi. Je chasse cette peur de mon esprit et commence à descendre les marches. Je marche tranquillement un couloir tout en regardant autour de moi. En arrivant devant les portes de la cuisine, j'entends un cri. Je me dépêche de rentrer pour voir ce qui se passait. J'aperçois Solana en train de ramasser des morceaux de verres par terre. Je me précipite vers elle pour l'aider à ramasser. Quand tout fut nettoyé, je remarque du coin de l'œil qu'elle est blessée à la main. Son sang se met à goutter sur le carrelage bleu ciel de la cuisine. Je prends sa main et l'amène vers le lavabo pour nettoyer sa plaie. Elle tente de retirer sa main, malgré mes protestations.
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La Lune Rouge: Beauty And The Beast [Tome 2] (Corrigé et réécrite)
ParanormaleRappelez-vous de la belle qui est amoureuse des livres, de la terrible bête qui effrayait les gens, de la belle rose sous un cloche de verre, du grand château ensorcelé et des objets parlants... ... et à présent, plongez dans la véritable histoire d...