The Boardwalk - Alex Turner (français)

Chapitre 32 : Australie

Nous venions d'embarquer dans notre deuxième avion pour un second vol de 12h et Alex n'était toujours pas détendu. Il n'avait pas fumé depuis plus de 12h et je sentais que le manque commençait à faire surface. Il était assis à côté de moi dans son siège et s'agrippait à ses accoudoirs fermement. La seconde d'après, il se grattait les cheveux, le visage, les cuisses et ne pouvait pas rester concentré plus d'une minute. Je le regardai du coin de l'œil car je savais très bien comment il était et si je lui demandais comment il allait, il me répondrait que tout allait bien. Comme je savais pertinemment que ce n'était pas le cas, je pris sa main qui était posée sur sa cuisse droite et la serrai fort.

"Tu te souviens de la soirée qu'on a passé à jouer à Mario Kart quand j'étais à Sheffield ? Commençai-je a lui chuchoter, à chaque partie on se jurait que c'était la dernière et ça jusqu'à 3h du matin. Alex me regarda, surpris, mais l'expression de son visage s'adoucit.

- Oui je m'en souviens, sourit-il, je sais même plus si on était ensemble à l'époque.

- Non, mais c'était pas longtemps. J'étais venue chez toi après un concert et comme on avait rien à faire, t'as commencé à jouer et je t'ai suivi. D'ailleurs de ce soir là, t'as souvent perdu !

- C'est ça ouai ! Je te laissais gagner surtout, je voulais pas que tu te sentes inférieure.

- Arrête de raconter des conneries ! T'avais aucune raison de me laisser gagner à l'époque, alors assume que t'étais pas très fort.

- Comment ça aucune raison ? Ça me rassure de voir que je cachais aussi bien mon jeu.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Au début, je faisais pas exprès mais quand j'ai vu à quel point ça te rendais heureuse je commençais à te laisser des avantages pour que tu puisses gagner.

- T'es sérieux ? J'étais surprise par sa déclaration, t'essaierais pas de me mentir là ? En faisant passer ça pour quelque chose de romantique ?

- Mais non, pas du tout ! Alex commençait à se détendre, bon j'exagère peut-être un peu mais...

- Ah je te jure, tu changeras jamais ! J'aimerais bien te raconter des souvenirs mais y'en a tellement... Je caressais sa main du bout des doigts.

- Moi ce dont je me souviendrai toujours c'est de la nuit où on s'est rencontrés, me confia-t-il, je sais pas combien de temps j'ai mis avant d'aller te parler, il commença à sourire, parce que voilà, j'étais vraiment timide a l'époque mais j'ai pris mon courage à deux mains parce que t'avais l'air toute perdue au milieu de ces anglais.

- C'était ma première soirée en Angleterre en même temps, et heureusement que j'aime la musique sinon je serais jamais restée.

- De toute façon je suis sûr qu'on se serait rencontrés d'une manière ou d'une autre.

- Comment tu peux en être certain ? C'est vrai quoi, si on y réfléchit bien la vie ne tient pas à grand chose, toutes les rencontres qu'on fait, tout ce qui se produit, ça aurait pu ne pas arriver.

- Oui mais en l'occurrence, a cet instant précis je suis assis à côté de Lisa Clarier dans un avion en direction de l'Australie, alors je pense pas trop à tout ça et je profite juste du moment présent.

- Pour moi, je resterai quand même super chanceuse de vous avoir rencontré.

- Je ne sais pas qui est le plus chanceux de nous deux car sans toi je sais pas comment j'aurai fait pour réussir à me détendre.

- Ça me fait plaisir, je déposai un bisous sur sa joue et reposai ma tête sur son épaule."

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