The Boardwalk - Alex Turner (français)

Chapitre 37 : La colline a des yeux

Quelques jours plus tard, la tournée d'Arctic Monkeys touchait à sa fin, à l'Apollo à Manchester. Nous étions le 17 décembre 2007, et encore une fois, le public présent dans la salle se leva pour les acclamer. Je les observais depuis les coulisses mais je ne pouvais pas m'empêcher de me comporter comme une fan, que j'étais, en tapant dans mes mains et en gueulant à plein poumon. Mais voilà, le moment devait arriver et pour la dernière fois de cette longue tournée, ils quittèrent la scène en saluant le public.

"Vous avez été géniaux, leur dis-je en leur tapant dans les mains, sérieux j'ai l'impression que je suis limite autant émue que vous face à cette fin de tournée.

- Ah mais non, Matt mit son bras autour de mon épaule et nous descendîmes dans leur loge, mais nous on est des mecs, des vrais, on se doit de paraître insensible.

- C'est ça ouais, lui dis-je en le repoussant, Matt t'es pas crédible, désolée.

- Merde, répondit-il en se grattant la nuque, je me sentais pourtant convaincant.

-Le tout c'est d'y croire, je lui donnai un coup dans le ventre quand quelqu'un frappa à la porte.

- Entrez ! cria Alex. 

- Quelqu'un veut vous voir, nous annonça le tour manager.

- Bonjour, c'était Lucas, le jeune homme que j'avais vu pour le poste de manager, je m'appelle Lucas Hervier, il serra la main à Nick, Jamie, Matt puis Alex et me fit la bise, j'avais eu un rendez-vous avec Lisa il y a quelques jours alors je me pointe enfin pour qu'on fasse connaissance.

- Ah ouais, Lisa nous a parlé de toi, reprit Nick, fais comme chez toi hein."

Lucas s'installa donc vers les gars qui partagèrent une bière avec lui et le mirent vite à l'aise. Pour ma part, comme je ne faisais pas vraiment partie du groupe, je décidai de m'éclipser dans un coin de la pièce en emportant mon ordinateur avec moi. Je m'assis dans un fauteuil et posai mes pieds sur la petite table qui était posée juste devant puis je commençai à rédiger un article pour le journal. De temps à autres, je jetai un oeil du côté des mecs pour voir si tout allait bien, et apparement c'était le cas puisque je les voyais déjà rire ensemble. Je me replongeai donc dans la composition de ce nouvel article qui me donnait du fil à retordre. Je n'avais pas trop d'inspiration en ce moment, je ne savais pas pourquoi mais les mots que j'écrivais me décevaient à chaque fois et je les supprimais pour en mettre des nouveaux qui me plaisaient encore moins. J'en avais bien parlé à Katie, celle-ci me répondait que je ne devais pas me faire de soucis, que mon génie ne pouvait pas être parti comme ça et qu'il arrivait des fois des périodes où notre cerveau n'était qu'un morceau de gruyère, troués de tous côtés. Ma fois, elle avait peut-être raison mais je me devais de retrouver vite quelque chose à écrire si je ne voulais pas me retrouver à la porte. 

J'étais plongée à la fois dans mes pensées et dans mon travail lorsqu'une voix me ramena à la réalité.

"Il paraît que j'ai le poste, Thomas se tenait devant moi, le sourire aux oreilles, et comme c'est en partie grâce à toi, je venais pour te remercier.

- Je suis trop contente ! Je me levai de mon siège et lui donnai une tape amicale sur l'épaule, mais ne t'inquiète pas pour moi, je pense que s'ils t'ont pris c'est surtout pour tes qualités, je n'ai aucun mérite moi je t'ai juste présenté, je rangeai mon ordinateur dans mon sac puis me retournai.

- Si crois moi, t'as fait beaucoup, il écarta ses bras, m'appelant à lui faire un câlin que je ne me voyais pas refuser même si j'étais surprise d'une telle proximité, je te revaudrai ça ! me dit-il accompagné d'un clin d'oeil."