Mark Steinenbaum, samedi 26 septembre 2015, Düsseldorf, Allemagne.

173 6 1
                                    

Mark se réveilla, il aurait préféré le contraire. Il était encore jeune, comme ne cessaient de lui répéter les divers membres de son entourage. Cela n'empêchait qu'il en avait marre, il ne voulait plus de cet enfer quotidien. Mark était diagnostiqué schizophrène. Il entendait des voix qui n'étaient pas là, voyait des choses invisibles. Il lui arrivait souvent de marcher tranquillement dans la rue ou dans un parc, et de s'arrêter soudain comme frappé par la foudre car il venait d'être témoin d'une scène qui lui semblait assez difficile à croire. Cela lui donnait droit à des regards de confusion des autres passants. "s'ils savaient" se disait-il sans cesse. Même en sachant qu'il souffrait d'une maladie mentale, il ne pouvait s'empêcher de croire qu'il y avait plus qu'un problème psychiatrique derrière tout ça. Il avait des bonnes raisons de le croire. Un jour, par exemple, alors qu'il sortait de la douche, il avait vu devant lui un de ses amis, couvert de sang, le suppliant de l'aider. Il avait alors appliqué une des techniques que son psychiatre lui avait enseigné. Un mantra sans trop d'importance (il avait choisi une phrase simple qu'il répétait une dizaine de fois. La phrase étant "si tu peux pas me toucher tu n'es pas réel ")accompagné d'un geste répétitif de massage temporal. Évidemment, il y parvint avec succès. Néanmoins, en allumant la télévision, un peu plus tard, il apprit, sur une chaîne locale que ce même ami avait était retrouvé mort dans sa baignoire, noyé dans son sang. L'heure du décès avait été fixée à huit heures du matin, qui plus est, ce qui était approximativement l'instant de la scène de la salle de bains. Mais cette anecdote n'en était qu'une parmi tant d'autres. Il avait à maintes reprises émis l'hypothèse qu'il avait une sorte de don de visions prémonitoires, ou un "truc surnaturel" de ce genre en tout cas. Bien sûr, il n'en était pas certain et pouvait rarement prouver ses dires car il avait aussi des visions sans aucune importance dans la mêlée et il n'était fixé sur leur véracité qu'au moment où il apprenait la tournure des événements, par les médias ou ses proches. Ses hallucinations ne lui apprirent néanmoins pas ce qui se produirait dans à peine un mois, et même si elles avaient pu, il aurait eu grand mal à y croire.

Des dieux parmi les hommes (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant