N, Localité inconnue, Salzburg.

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Il avait passé toute la nuit en compagnie d'Abraham, à l'écouter parler de son association. Il n'avait pas sû feindre l'intérêt qu'il avait pour ce que l'étrange personnage lui expliquait. Il ne pouvait, cependant, s'empêcher de penser à ce qu'impliquait le partage de toutes ces informations. À sa connaissance, il y avait deux déroulements possibles à la suite de son emprisonnement. Le premier, était la mort, ou peut-être un simple effacement de mémoire si l'association avait les moyens de faire ainsi. La seconde possibillité était que le vieil homme lui propose de rejoindre ses rangs. Proposition à choix unique, de toute évidence. Il fût surpris de réaliser que plus il envisageait cette dernière option, moins elle lui semblait inconcevable. En réalité, la seule raison pour laquelle il avait accepté de rejoindre les rangs des nettoyeurs était qu'il n'avait nul autre endroit où se rendre, il n'avait plus rien à perdre. Il n'adhérait pas réellement à la politique de son groupe, car il savait très bien que si le but ultime de tout cela était d'éliminer toutes les lignées de mutants existantes, il y passerait aussi. Et bien qu'il ait accepté l'idée de mourir depuis longtemps, il n'en avait pas envie, pas pour le moment.

Il avait passé toute la journée à dormir dans un lit qui n'était pas le sien, dans un lieu dont il ne connaissait pas la localité exacte (Abraham s'était donné la peine d'éviter le contraire) entouré d'un groupe apparemment très puissant de mutants de toutes sortes, capables de l'écraser tel une vulgaire fourmi si la décision devait être prise. Pourtant, il s'était endormi presque aussitôt qu'il se fût allongé dans une literie étonnament comfortable. Il venait à peine de se réveiller et somnolait encore quand quelqu'un frappa à sa porte, comme si son réveil avait activé une sorte d'alarme quelque part dans le bâtiment (possibilité qui n'était pas complètement à exclure compte tenu de ce à quoi il avait pu assister jusque là. Il se redressa dans le lit et s'empara en vitesse d'un vieux T-shirt qu'il avait négligemment jeté sur la table de nuit, la veille, avant de se coucher. Il faut dire qu'il portait ce vêtement depuis maintenant presque trois jours. "Entrez !" formula-t'il tant bien que mal, son élocution encore un brin altérée par le sommeil dont il venait de sortir. La porte s'ouvrit, laissant apparaître Abraham, dans son embrasure. Il le regarda calmement, et avec sérieux, avant de lui annoncer qu'il devrait les rejoindre, lui et les autres, à l'étage du dessus, après s'être rendu un minimum présentable, pour prendre une décision qui changerait radicalement sa vie. "Rien que ça" murmura Nolan Harris une fois le vieil homme reparti, fermant la porte derrière lui.

Des dieux parmi les hommes (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant