Mari, localité inconnue.

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Une convocation. Elle était demandée par le grand patron lui-même. Que pouvait-il bien avoir à lui dire ? Si c'était à cause de cette fichue augmentation, c'était se moquer d'elle. Après sa mission de la semaine passée, elle avait demandé une hausse de salaire de plusieurs milliers de livres, à moitié par simple plaisanterie, sur quoi il l'avait envoyée paître et lui avait donné quartier libre pour l'après-midi. Il manquait sérieusement d'humour, ce type-là. Et cette remarque venant d'elle, ça voulait dire quelque chose. De plus, il ne se montrait jamais en personne, ne se montrait pas tout court, d'ailleurs. Personne ne savait à quoi il ressemblait. Ça pouvait aussi bien être une grand-mère qu'un routier cinqantenaire obèse, pour ce qu'elle en savait. Étant donné qu'il communiquait par le biais d'une sorte de Skype avec un modificateur vocal intégré, elle aurait très bien pu passer cet entretien dans sa chambre, dans la salle de gym du complexe ou même sous la douche (il se contentait toujours d'un simple appel audio). Pourtant, il insistait sans cesse pour qu'elle se rende à la salle de conférences quand il fallait qu'ils parlent. Encore un caprice excentrique, probablement. Ou bien peut-être que la qualité y était meilleure. De toute façon, ça n'avait pas d'importance pour le moment. Mari se trouvait déjà devant la fameuse salle, quelque part dans le gigantesque complexe secret qui était devenu sa deuxième maison.

"Comme je vous l'ai déjà dit, vous avez fait, encore une fois, vos preuves en matière de puissance. Néanmoins, je mentirais si je me disais satisfait des résultats de votre mission." la voix du patron résonnait dans toute la pièce. Mari n'aurait su dire si c'était de la colère ou simplement la taille extravagante de la salle qui produisait cet effet. Malheureusement pour sa fierté, elle serait assez vite fixée. Et les choses s'annonçaient déjà assez mal comme ça. "Bon, comme on dit, les images valent bien plus que les mots. Regardez plutôt ça, et ensuite, dites moi si vous pensez que votre mission à réellement été accomplie." sur quoi il fit apparaître un enregistrement de ce qui semblait être une interview du grand journal de BBC One. Ce qu'elle vit la laissa bouche bée. Une jeune femme était en train d'expliquer à la présentatrice d'une façon claire et simplifiée (ce qui surprit Mari, vu l'apparence assez "bimbo idiote" de la demoiselle) en quoi consistaient les travaux de son patron, le professeur Arnson. Le même professeur Arnson qu'on l'avait chargé de réduire au silence. Elle était en train de tout énumérer dans les moindres détails. Cette imbécile ajouta même qu'on pourrait avoir voulu du mal au professeur à cause de l'influence que pourraient avoir ses travaux. Ce qui expliquerait son "enlèvement". elle avait mis l'accent sur ce dernier mot comme si elle savait quelque chose que les autres ignoraient à propos de ce prétendu kidnapping. C'est à ce moment que le souvenir frappa Mari. La silhouette. Elle avait perçu un mouvement lors de l'exécution de ce satané professeur. Elle avait mis ça sur le compte du réseau électrique qui bougeait sans cesse et qui avait forcément produit des jeux d'ombres sur les murs environnants. "Et merde, j'ai foiré", jura-t-elle intérieurement.

Des dieux parmi les hommes (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant