Relève-moi....

Chapitre 15

Je relève les yeux vers elle. Elle est complètement abasourdie par ce qu'elle apprend.

Moi – Dy... ?
Dylan – Tu veux dire... ?
Moi – Ouais...

Elle s'approche précipitamment et me prend contre elle. Elle me sert contre son petit corps et je me sens bien. Tellement bien que je pleure davantage. Toutes mes larmes vont s'écraser sur son petit chemisier mais elle ne dit rien. Elle se contente de me serrer plus fort contre elle. Et ça me fait du bien. Je me sens bien. Vraiment. On reste un long moment comme ça. Puis je vais me débarbouiller le visage comme je peux et nous sortons. Sa main dans la mienne.
On arrive à la table où sont déjà installés Ethan et Blake. Blake me fait une accolade que je lui rends maladroitement. C'est un peu tendu mais Ethan finit par lâcher un énorme soupire.

Ethan – Écoute Ashton, je sais que tu tiens énormément à tes parents. Je suis désolé d'avoir sorti ça, tu m'as énervé et je savais que ça te blesserai. Mais je ne le pense pas. Oncle Isa et Zack sont tes vrais parents. Ils sont ceux qui ont su prendre soin de toi. Et c'est ce qu'il y a de plus précieux. Enfin bon... je suis désolé.

Je le regarde longuement avant d'hocher la tête, la gorge beaucoup trop enrouée d'avoir autant pleuré. Dylan parle à ma place.

Dylan – Ouah grand frère, quel discours.
Ethan – Ta gueule sœurette.

Elle pouffe de rire mais ne relève pas. Leur conversation reprend de plus belle mais je n'y fais pas vraiment attention. Je compte le nombre de personne que je croise du regard, en attendant que ça sonne. Ça m'occupe l'esprit. Et c'est tant mieux.
D'ailleurs ça sonne. On retourne en cours et j'ai beau essayer par tous les moyens de me concentrer, impossible. Quand ça sonne, je suis même le premier dehors alors que d'habitude je prends absolument tout mon temps. Mais je me sentais étouffé. Trop étouffé.
J'attends devant le bâtiment et à peine quelques minutes plus tard, mon père est déjà là. J'entre dans la voiture et le salut tandis qu'il démarre.

Isaac – Ça va ? Ta journée ?
Moi – Comme d'habitude.
Isaac – Et avec Ethan alors ?
Moi – On s'est réconcilié.
Isaac – C'est vrai ? Ça me fait plaisir. J'aime ce gamin. Même si j'avoue qu'il peut être stupide sur les bords quelques fois.

Je m'esclaffe.

Isaac – Quoi ?
Moi – Rien t'inquiètes.
Isaac – Bon. Et ce Neil alors ?
Moi – Je crois qu'il m'aime bien.
Isaac – C'est un bon début.
Moi – Mon inspiration est revenue.
Isaac – T'avais plus d'inspi ?
Moi – Je crois plutôt que je n'avais pas le moral pour avoir de l'inspi.
Isaac – Ash...
Moi – Ça va.
Isaac – Tu es sûr ?
Moi – Certain. Ça va papa. Vraiment.
Isaac – Bon. Mais n'hésite pas à nous le dire à dadou ou moi si tu te sens dépassé par certaines choses mm ?
Moi – Oui, promis.

Il me sourit gentiment et on arrive à la maison. Il se gare et nous entrons directement. Dadou n'est pas encore arrivé, ce qui est plutôt étrange étant donné que d'habitude il est déjà là.
Je hausse les épaules et vais dans ma chambre. Je largue mes affaires au sol et attrape ma guitare. Directement une suite de notes (#1) envahi la pièce et je me sens mieux. Une fois terminé, je prends mon carnet et y écrit quelques paroles qui me viennent. Je réessaie avec la mélodie, plusieurs fois. Ça rend plutôt bien. Ouais, c'est vraiment pas mal.
Je sursaute quand papa entre dans la chambre.

Isaac – Je savais bien que ça n'allait pas.

Je soupire.

Moi – Je suis juste en train d'écrire une chanson papa.
Isaac – La plupart du temps, ce que t'écris reflète ce que tu ressens.
Moi – C'est vrai. (...) Étant donné que je ne sais pas vraiment pour l'instant comment exprimer... ce qui nous arrive... je me contente d'exprimer ce que je ressens envers Neil.
Isaac – Alors tu l'aimes ?
Moi – C'est un peu trop tôt pour dire ça. Je ne le connais pas vraiment. Mais... il m'attire de plus en plus. Et j'aimerais bien qu'il se confit. Mais j'ai l'impression que ce qu'il a vécu est tellement fort qu'il se referme chaque fois qu'il essaie de me dire quelque chose.
Isaac – Laisse lui du temps.
Moi – Je lui laisserais le temps qu'il lui faudra papa.
Isaac – Je sais. Après tout, c'est moi qui t'ai élevé !