Relève-moi....

Chapitre 19

Neil – Elle... n'a jamais mis de lentilles de sa vie. Elle s'en foutait des autres. Et elle m'entraînait dans tout ce qu'elle faisait... mais peut-être que je n'aurais pas dû lui faire autant confiance. J'aimais ma sœur. Je l'adorais. Elle était ma vie. Sans elle je ne suis plus rien. Elle était moi. Et puis... t'es arrivé. Le seul jour où je n'ai pas eu de chance et que j'ai oublié de mettre mes lentilles, tu m'as dit que mes yeux étaient magnifiques. Tu m'as dit que tu étais sûr que c'était la couleur naturel de mes yeux. J'ai tout de suite su que tu me comprendrais toujours... et... ça me fait énormément peur...
Moi – Tu ne dois pas avoir peur...Tu dois vivre.

Il me regarde un petit moment puis baisse la tête. Je me mords la lèvre inférieure et me rapproche de lui, relevant son visage de ma main.

Moi – Neil, ne me f...
??? – Neil t'es toujours... ?

Je tourne la tête vers la porte et lui aussi, brisant notre « semi-étreinte ». L'homme me regarde longuement puis se concentre sur Neil. Et merde...

L'homme – Tu ne me présentes pas ton ami ?
Neil – Mon ami... ? T'es sérieux ?!
L'homme – Très.

Génial. Je me sens vraiment mal à l'aise moi maintenant. Surtout quand je vois le costard de l'homme plutôt chic et mon bas de survêtement qui fait vieux plouc.

Neil – Ashton. C'est Ashton. Tu peux sortir maintenant.
L'homme – Neil.
Neil – S'il te plaît. Sors de ma chambre...

Neil baisse la tête, ne faisant plus face à l'homme devant lui. D'ailleurs celui-ci soupire, me regarde une dernière fois avant de s'en aller. Je me rapproche à nouveau de Neil et lui relève le visage une seconde fois.

Neil – Tu voulais me dire quelque chose...
Moi – Je voulais te dire d'arrêter de me fuir... mais je vais plutôt te dire d'arrêter de fuir les personnes proches de toi...

Il s'esclaffe et se décale.

Moi – Quoi ?
Neil – Tu crois que cet homme est qui pour moi ?
Moi – Ton père.
Neil – T'en ai sûr ?
Moi – Vous vous ressemblez énormément.

Il soupire.

Neil – Il est en effet mon père... mais il ne l'a jamais vraiment été.
Moi – Neil... il semblait réellement triste...
Neil – J'en ai rien à foutre.

Il se lève du lit et je remarque à cet instant qu'il n'est vêtu que d'un tee-shirt et d'un caleçon. Il attrape un bat qui traîne et l'enfile. Je soupire.

Moi – Tu vas faire quoi maintenant ?
Neil – Je... J'en sais rien.
Moi – Qu'est-ce que tu faisais d'habitude ?
Neil – Je dessaoulais.

Un hoquet de surprise s'échappe de ma gorge.

Moi – Tu te bourrais la gueule le jour de...

Je soupire une seconde fois.

Neil – Ça ne te regarde pas.
Moi – Maintenant si.

Je me lève et me dirige vers la porte.

Neil – Où tu vas ?
Moi – Faire en sorte de trouver la cuisine.

Il soupire mais ne relève pas et me montre le chemin. On arrive dans la cuisine où une cuisinière s'évertue à la rendre encore plus propre qu'elle ne l'est déjà.

Cuisinière – Oh monsieur Schwarz. Vous souhaitez manger quelque chose ?
Neil – N...
Moi – Oui. Mais cela vous dérangerez que je m'en charge ?

La cuisinière semble vraiment surprise tandis que Neil détourne les yeux.

Cuisinière – Monsieur... ?