Chapitre 54

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Les bras de Neil m'entourent et il me sert contre son torse. Son visage se cale près du mien et il m'embrasse le cou délicatement.

Neil – Excuse-moi mon amour...

Je ne dis rien mais un sanglot m'échappe. Et je finis par m'endormir.

- Quelques mois plus tard –

Moi – Putain de merde !

Neil accourt vers la chambre de papa où je suis actuellement.

Neil – Quoi ?
Moi – Il n'est pas là.
Neil – Eh merde...
Moi – Bon sang... je... ça peut plus durer Neil ! Depuis que papa... Il disparaît tout le temps !

Mon petit-ami soupire avant de me caresser le dos délicatement.

Neil – Je sais...
Moi – J'en peux plus. Neil j'en peux j'ai l'impression d'être son père au lieu d'être son fils !

Il m'embrasse le front essayant de m'apaiser.

Neil – On va trouver une solution mon amour. Ça va aller.
Moi – Mouais...
Neil – Je vais aller voir dans son bureau si y'a pas quelque chose.
Moi – Mm... et moi je fouille ici...

Je dis en soupirant. Il hoche la tête, m'embrasse avant d'aller dans le bureau. Je respire un grand avant de me mettre à fouiller les tiroirs des tables de chevets. Tout y passe. Le dressing, sa salle de bain perso, même l'endroit super secret qu'il utilisait avec papa pour cacher les cadeaux de Noël. Mais rien. Je grogne tout en m'asseyant sur le lit. Une idée me vient alors et je regarde sous les oreillers, j'enlève la couverture, mais toujours rien. Je jubile et soulève carrément le matelas. Là je trouve un espèce de carnet noir. Je fronce les sourcils et le prends avant de reposer le matelas. Je m'assoie sur celui-ci et caresse la reliure du petit cahier. J'inspire grandement et finis par l'ouvrir. Je reconnais l'écriture de dadou. Je fronce à nouveau les sourcils et lis la première phrase. Rien que ça me déchire le cœur.

{Et j'ai cru qu'il était là et pourtant, il avait disparu. D'une seconde à l'autre tout ce qui m'apparaissait était ma chambre. Avec mon bureau, mon ordinateur et ma lampe. Mon armoire, ma fenêtre et mes rideaux. Avec lui j'étais bien. Avec lui, j'avais confiance. Je n'avais plus peur. Je me sentais protégé. En sécurité. Mais je me retrouve là, complètement perdu sans lui. Sans repères. Il était tout et je ne suis plus rien. Il était tout alors j'ai tout perdu. Et je me sens mal, j'ai peur, et je tremble. J'ai envie de vomir, ma tête tourne et j'ai mal au cœur. Il me tenait en vie. C'est ça. C'est lui qui me faisait vivre. Il était mon oxygène. J'ai l'impression de suffoquer. De couler et me noyer. De perdre toute l'énergie de mon corps. De perdre tout ce qui fait que je suis en vie. J'aimerais qu'il revienne et qu'il me prenne dans ses bras. Sentir son odeur. Sentir son cœur battre contre le mien. Sa chaleur rejoindre la mienne. J'ai envie de vivre. Et rien que d'y penser, mon cœur se resserre davantage. J'ai du mal à respirer. Mes poumons me brûlent. Mon corps bouillonne. Je brûle de l'intérieur et pourtant j'ai froid. Je suis frigorifié. Ma couverture me recouvre mais c'est comme si elle était gelée elle aussi. Comme si quoi que je fasse, rien ne puisse me réchauffer. Comme si je n'étais composé que de glace. Il était ma lumière. Il me réchauffait. Il me rendait vivant. Il faisait en sorte que j'aille bien. Je me sens vide. Vide de sens. Vide de chaleur. Vide de bonheur et vide de souffrance. Parfois même... Vide d'amour. Vide de lui et vide de nous. Vide de tout. Juste vide. Simplement vide. Vide, vide, vide. Je sais. Je sais que je coule. Mais je ne suis pas encore en train de me noyer. Pas encore. Et j'ai peur. J'ai peur mais je lutte. Je lutte car je dois rester. Il faut que je reste car c'est ce qu'il aurait voulu. Que je reste. Et c'est ce que je vais faire. Juste pour lui.}

Je respire longuement avant de tourner la page, afin de lire un autre texte.

{J'ai peur sans lui. Je ne sais plus comment je dois agir. Je ne sais plus ce que je fois faire... Comment suis-je censé vivre ? Il m'a appris à vivre. C'est lui qui me faisait vivre. Mais il n'est plus là. Je ne sais plus quelle direction prendre. J'ai l'impression que chaque chemin est maintenant semé d'embuches. Je ne peux plus passer. Je suis totalement coincé. Je n'avance plus. Je n'y arrive pas. Comme si quelque chose en moi s'était brisé. Mais c'est ce qu'il s'est passé. Un bout de moi s'est brisé à la minute où j'ai su. À la minute où j'ai compris que plus jamais je ne le verrais. Plus jamais je ne pourrais admirer son magnifique visage. Plus jamais je ne pourrais le serrer dans mes bras. Plus jamais je ne pourrais sentir son odeur si rassurante. Plus jamais je ne pourrais entendre voix si douce et si apaisante. Plus jamais, plus jamais, plus jamais. Et ça... ça fait mal. Très mal. Il a disparu. Il a disparu pour toujours. Pour toujours et à jamais. Et je me sens disparaître à mon tour. Je disparais avec lui. Parce que je ne sais plus rien faire sans lui. Je ne suis plus rien. Je ne sais plus si je dois aller tout droit, si je dois tourner à droite ou si je dois tourner à gauche. Peut-être même que je dois reculer. Je n'en sais fichtrement rien. Nord, Sud, Est, Ouest.... Quelle est la bonne direction ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Il était ma direction. Il était la seule direction que je prenais sans douter de ce que je faisais. Mais à l'heure d'aujourd'hui, je ne sais plus ce que je fois faire. Je sais que je dois continuer. Parce que c'est ce qu'il aurait voulu. Je veux bien continuer, je veux bien essayer. Sans lui. Mais je sens que ça risque d'être difficile. Difficile car il va falloir que je trouve mon chemin seul. Il va falloir que je trouve sans lui. Et je dois réussir.}

Relève-moi....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant