Relève-moi....

Chapitre 24

Neil – Puisque tu me le dis... je veux savoir tout ce qu'elle m'a caché... tout ce qu'ils m'ont caché mais... je n'y arriverais pas tout seul...

Je le laisse terminer. Il n'a pas besoin que je parle. Mais pour encourager, je pose délicatement ma main sur son bras. Il prend une grande inspiration.

Neil – Il faut que je parle à mon père. Tu veux bien venir avec moi ?
Moi – Si c'est vraiment ce que tu veux, y'a pas de soucis.

Il est rassuré et me fait un petit sourire. Puis on va directement chez lui. On entre dans la grande demeure et il me guide jusqu'à une salle précise. Il frappe et on entend un « entrez » émaner de l'intérieure de la pièce. Il ouvre alors la porte et me laisse entrer. Il referme la porte et se tourne vers l'homme. Celui-ci semble surpris de nous voir.

Thomas – Neil, Ashton, que se passe-t-il ?
Neil – Tu sais ce qu'il se passe... Je veux savoir.
Thomas – Vraiment ?
Neil – Je veux tout savoir.
Thomas – Très bien... Et Ashton qu'est-ce qu... ?
Neil – Je lui ai demandé de venir...
Thomas – Ah, si tu le souhaites, pourquoi pas...

On s'installe ensuite sur le canapé qui orne ce grand bureau. Son père s'installe en face de nous et prend absolument tout son temps. Neil est quelque peu mal à l'aise, ça se sent dans sa gestuel.

Neil – Papa...

L'homme relève la tête et un sourire bienveillant se dessine sur ses lèvres.

Thomas – Ta sœur était une fille formidable, tu le sais. Mais... pas toujours.
Neil – Comment ça ?
Thomas – Elle gardait beaucoup de choses pour elle.
Neil – Elle me disait tout à moi.
Thomas – C'est ce qu'elle te faisait croire.

Neil fronce les sourcils tandis que son père se lève. Il ouvre l'un de ses tiroirs et en sort un cahier joliment décoré.

Thomas – Elle tenait un journal.
Neil – Je le sais. Elle me le montrait parfois.
Thomas – Mais tu ne l'as jamais lu.
Neil – Bien sûr que non.

Il lui tend le carnet.

Thomas – Tu devrais.

Neil hésite.

Thomas – Vraiment.

Dans un soupire, le blond attrape le cahier. Il le tourne plusieurs fois dans ses mains puis le pose sur ses genoux.

Neil – Elle faisait semblant avec moi n'est-ce pas ?

Son père le regarde longuement avant de soupirer tout en passant sa main sur son visage. Il lève les sourcils et son front se plisse.

Thomas – Oui et non. (...) Elle t'adorait. Ça c'est certain. Elle t'aimait tellement que ça en devenait un problème. Un gros problème.
Neil – Je ne comprends pas.
Thomas – Ce n'est pas que tu ne comprends pas, c'est que tu ne veux pas comprendre. Ta sœur était jalouse de tout ce que tu partageais les autres. Elle a fait fuir tous tes amis. Ton meilleur ami.

Neil secoue la tête.

Neil – Elle n'aurait jamais fait ça.
Thomas – Elle profitait de votre gémellité Neil. Tu étais absolument tout pour elle. Et elle profitait de ça pour que tu ne sois qu'à elle.
Neil – Je refuse de le croire... Elle n'était pas comme ça.
Thomas – Elle était malade Neil. Tu étais vraiment toute sa vie.

Neil se lève.

Neil – Si j'étais toute sa vie, alors pourquoi elle s'est suicidée ?!
Thomas – Tout simplement car elle savait pertinemment que son adoration envers toi n'était pas normal. Comme je te l'ai dit, malgré tout ce qu'elle a bien pu te faire elle t'aimait. Elle ne voulait pas vivre comme ça, et encore moins te l'imposer.