Relève-moi....

Chapitre 25

Et puis je ne réalise pas tout de suite ce qu'il se passe. Ses mains sont callées autour de mon cou et nos corps se touchent presque. Je sens sa chaleur rejoindre mon être et ses lèvres sont collées aux miennes.
Mon estomac se retourne et mon cœur fait des bonds énormes. C'est trop rapide. Nous ne sommes pas prêts. Il tremble contre moi et son corps est tendu. Alors même si j'aime ce baiser, je le repousse quelque peu et me décale.

Neil – P... pardon je... je...
Moi – Détends-toi d'accord ?

Il baisse les yeux et regarde ses mains maintenant posées sur ses genoux.

Neil – Je pensais que... J'ai cru...
Moi – Neil, détends-toi. Je me suis décalé simplement parce que j'ai senti que ce n'était pas le bon moment.

Il pince les lèvres.

Moi – Écoute, je t'aime vraiment beaucoup... t'es mon petit rayon de soleil. Mais je sais que tu ne ressens pas la même chose. Ou pas encore du moins. Ne te prends pas la tête pour ça mm ?
Neil – Mais... je croyais que c'était de l'amour...

Je souris attendris.

Moi – C'en est en effet. Mais nous n'y sommes pas encore là. Nous n'avons pas besoin de nous embrasser pour nous aimer, tu comprends ?

Il secoue la tête de droite à gauche m'indiquant que non.

Moi – Il y a un proverbe qui dit : "- How do you spell love ? – You don't spell it, you feel it". Ici, c'est tout à fait clair. L'amour, ce n'est pas que des gestes ou des paroles, c'est un ressenti. C'est ce que tu ressens ici, dans ton cœur.

Je pose ma main à l'endroit où son cœur se trouve. Il regarde celle-ci, assimilant mes paroles.

Neil – Je... crois que j'ai compris...

Il attrape ma main dans la sienne et on ne dit plus rien pendant un moment. Finalement il se lève et attrape le journal de sa sœur. il se réinstalle sur le matelas, mais cette fois-ci, au fond du lit de manière à pouvoir s'appuyer sur la tête de lit. Il me fait signe de la rejoindre et c'est ce que je fais, me plaçant juste à côté de lui. Il tourne le cahier dans ses mains avant de finalement me le tendre. Je l'attrape et le questionne du regard.

Neil – Tu veux bien me le lire... S'il te plaît ?
Moi – Tu en es vraiment sûr ?

Il fronce les sourcils puis finit par hocher la tête.

Moi – D'accord.

Je caresse la couverture du bout des doigts avant de l'ouvrir. Dès la première page, mon cœur se serre quelque peu.

Moi – Neil...

Il me regarde. Je lui montre la page. Il ouvre de grands yeux puis ils s'inondent de larmes. Je pose l'une de mes mains sur l'une des siennes et la lui serre quelque peu. Il inspire profondément et vient s'allonger sur mes genoux. Ma main va alors se caller dans ses cheveux que je caresse délicatement. Et je commence la lecture.

Moi – 2 février 2008.

On remonte à 8 ans en arrière.

Moi – « Cher journal, vu que c'est la toute première fois que je t'offre mes pensées, je vais me présenter. Je suis Lilou Marissa Schwarz. J'ai enfin eu 10 ans, il y a une vingtaine de jours environ. Dix-sept pour être exacte. Tout comme mon frère. Parce que oui, j'ai un frère. Jumeau. Il est tout comme moi. On a le même visage. Avec le même nez, la même bouche, et presque les mêmes yeux. On a une petite particularité à ce niveau-là. On a chacun un œil mauve, et un œil or. Enfin. Bref. Je suis née après lui. Nous avons dix minutes d'écart. Mon jumeau, Neil, c'est ma vie. Il est tout ce que j'ai. Sans lui je ne suis plus rien. Mais c'est normal. C'est mon jumeau. Ce serait bizarre sinon, non ? Si. D'ailleurs, je n'ai pas écrit grand-chose pour cette première fois, mais il m'appelle, alors bon, je dois y aller. À plus tard. »